L’oreille octroyée à Finito de Córdoba a fait beaucoup parler…

Oreille ou pas d’oreille ? Règlement ou pas règlement ? Finalement, sur ce genre de séquence quasiment inédite, chacun a bien sûr son propre… avis !

Le mien est tout simple et n’engage bien sûr que moi. Il vient du cœur et correspond à ce que j’attends d’une corrida, à savoir vivre de vraies émotions, sans me soucier de ce que pense Pipette ou Marysette, du moment que ça me convient. Et ce dimanche matin, Finito m’a beaucoup ému, par son envie, sa gestuelle, son esthétisme, dans une corrida où la plupart des toros marchaient sur des œufs, mais génératrice de séquences de grande musique, de la part aussi d’un Manzanares se sublimant face à un toro encasté qu’il s’apprêtait pourtant à liquider en deux temps trois mouvements après s’être invalidé… puis s’être repris pour offrir au maestro d’Alicante une charge inlassable et vibrante. Un moment presque irréel, unique, qui rompait avec la monotonie et la rationalité qui sont presque notre lot quotidien quand on va aux arènes. Des moments exceptionnels, dont on parle, dont on se souvient, qui alimentent les conversations, qui sont sujets parfois à polémiques, certes, mais qui sont à jamais enfouis dans nos mémoires.

Mais revenons à Finito, auteur après une bonne faena, d’un volapié dont l’effet aurait dû être plus rapide et qui connut l’infortune de voir son toro relevé. Autour de moi, tout le monde pensait et disait qu’il allait retomber rapidement et que l’affaire serait entendue. Mais le bicho se ferma, longea longuement les barrières, se fit même applaudir pour sa résistance et Finito le laissa mourir en brave. Sauf qu’il ne tomba que lorsque les clarines sonnèrent le troisième avis, ce qui, au fond, n’enlevait rien de la faena précédemment exécutée.

En fait, le problème n’est pas là, mais vient plutôt de l’oreille concédée.  Pour moi, aucune relation de cause à effet, la mort tardive du Zalduendo n’étant pas à être imputée à de nombreux coups d’épée et de descabellos, comme on le voit parfois. Et c’est bien en cela que de voir Finito récompensé ne m’a pas gêné. Surtout après une faena de deux oreilles s’il n’y avait pas eu ce fâcheux épilogue…

Le règlement ? J’aimerais bien savoir où ce cas de figure y est stipulé ! Et quoi qu’il arrive, on peut mettre qui on veut à la présidence, on ne pourra jamais départager un public composite, aux ressentis et réactions différents. Et c’est bien pour ça que je me contente des miens !

Car pour tout dire, je préfère aller aux arènes avec mon cœur et mes tripes, plutôt qu’avec une montre et un pied à coulisse… pour la deuxième fois de l’année, Finito m’a régalé. C’est pour moi l’essentiel ! Alors les querelles byzantines…