Jeudi 28 Mars 2024
Bayonne, Thomas, Boujan, Ronda, Arles...

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Triomphe de Daniel Luque et grave blessure de Román pour la clôture de la Feria de l’Atlantique et sortie a hombros d’Adrien Salenc en matinée...

Nouveau drame à Bayonne lors de la corrida de dimanche, la cornada reçue par Román alors qu'il amenait au cheval le dernier toro de la temporada, le sixième de La Quinta, s'est avérée très grave : trois trajectoires de 35, 25 et 15 centimètres dans le genou droit dans la partie la plus haute, à la hauteur de l'os poplité (proche du muscle fléchisseur postérieur du jarret).

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Les dégâts musculaires sont très importants mais n'affectent pas les réseaux sanguins. Le torero a été transporté à l'hôpital de Bayonne. Après celle de Thomas Joubert dont on a des nouvelles rassurantes, c'est la deuxième très grave blessure lors de cette féria de l'Atlantique.

Quatrième de la Feria de l'Atlantique. Près de trois quarts d’arène.

Toros de La Quinta, vuelta al ruedo au second.

Juan Bautista, ovation et aplausos.

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Daniel Luque : deux oreilles et ovation.

Román : ovation et blessure.

DANIEL LUQUE AU SOMMET

Il n'est pas encore la figura qu'on pressent, mais la profondeur de son toreo, son temple sont réellement exceptionnels. Peut-on mieux toréer à la cape ? Il y a différentes manières d'interpréter la véronique, mais celles de Luque à son premier toro de La Quinta resteront gravée à jamais. Sans aucun préambule, un toreo de soie, au ralenti, d'une beauté extrême. Si vous en avez la possibilité, revoyez-les en vidéo et que les gamins qui veulent devenir toreros s'en inspirent. Extraordinaire préambule pour une faena majeure de Luque, d'une énorme maîtrise technique et bâtie surtout de la main droite car sur la gauche le toro était bien plus réticent. On a vu au cours de cette faena des passes extraordinaires, de véritables affiches de corrida. Luque fut récompensé de deux oreilles et cela fait sa huitième sortie à hombros de Lachepaillet sur les neuf dernières où il a participé. Un record, sans doute. Sur le suivant, un toro très armé et qui n'humiliait pas, il déploya toute sa technique pour ne jamais se faire accrocher la muleta, des passes qui paraissaient a priori irréalisables, vu le comportement du toro. Il n'y eut guère d'enchaînement, mais chaque passe était une victoire, apprenant le toro à charger, accompagnant celui qui rechignait. Une grande leçon de tauromachie où Luque aurait coupé une oreille avec plus de réussite à l'épée.

La corrida a aussi été marquée par un nouveau coup de corne à Bayonne, celui reçu par Román à son cinquième alors qu'il trébucha amenant son toro au cheval. Il voulut rester en piste mais heureusement ses compañeros et l'attitude du public lui firent comprendre qu'on préférait le revoir dans d'autres conditions et que le coup de corne pouvait être grave, comme cela fut le cas. Sur son premier, il eut du mal à passer après Luque, son toreo de cape n'eut pas le même écho, mais sa fraîcheur, son enthousiasme portèrent par moments sur les spectateurs.

Juan Bautista a clôturé sa saison bayonnaise après deux corridas et ce soir trois toros, puisqu'il affronta le cinquième qui avait blessé Román. Prestation sérieuse, avec cette facilité qui le caractérise, beaucoup de maîtrise technique, quelques bonnes passes mais pas de magie. Son premier fut noble, mais il manqua d'émotion, tout comme le toreo de Juan Bautista. Il arriva à enchaîner quelques séries à son suivant, mais une épée, ressortie sur le côté,refroidit les esprits et à son dernier, un toreo sérieux, astifino et très armé, il se montra ferme. On lui demanda l'oreille, mais la pétition fut minoritaire. Bilan donc mitigé pour Jean-Baptiste cette année à Bayonne.

Antonio Arévalo

Matin. 3ème de la Feria de l'Atlantique. Entrée : Un tiers. Novillos de Los Maños.

Adrien Salenc : vuelta al ruedo et deux oreilles.  

Baptiste Cissé : silence avec un avis et silence.  

Dorian Canton : oreille et palmas avec un avis.

Saluts de Marc Antoine Romero au second et Asier Campos et Manolito de los Reyes au sixième.

FLAMBOYANTE MATINALE D'ADRIEN SALENC

C'est probablement le novillero français dont on attend le plus ces dernières années. Il interpella d'abord par sa connexion avec le public, son côté virevoltant, festif, non dénué de courage, avec une certaine assise technique et un mimétisme indéniable avec El Juli. Petit à petit, Adrien a poli son toreo, s'est imprégné d'autres tauromachies et a gagné en profondeur. Pour beaucoup d'aficionados et de professionnels, sa prestation à Bayonne restera comme l'un des temps forts de cette saison dans le Sud Ouest et marque un avant et un après dans la trajectoire de ce novillero. Il nous a subjugués par sa classe, son sitio, sa toreria, cherchant à chaque passe, que ce soit à la cape ou à la muleta, le plaisir maximum. Son premier novillo de Los Maños, noble, mais juste de forces et manquant de tranmission, il le conduisit avec douceur à la cape, dont nous retiendrons une très belle demie. Faena de muleta soyeuse, avec de très belles passes des deux côtés, mais comme le toro se montrait noble mais fade, le public se montra un peu froid et ne demanda pas l'oreille qu'il aurait probablement méritée. Sur son autre toro, il excella de nouveau à la cape et sut parfaitement adapter la lidia à un novillo qui afficha quelques faiblesses à sa sortie et fut peu piqué. Faena très templée, d'une suavité enivrante et des passes autant savourées par le torero comme par le public. Le novillo montra des qualités, certains auraient souhaité pour lui un tour de piste posthume, mais en tout Adrien, en ce jour, nous a ravis et prouvé que c'est une des plus belles promesses actuelles.

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Dorian Canton a affiché son courage, le sitio qu'il cherche, il n'en est qu'au début de la route, mais il a un bon feeling avec le public et s'il est capable d'enrichir sa tauromachie, de lui donner plus de grâce, il pourrait lui aussi intégrer cette relève française qu'on attend. Il coupa une oreille à son premier, un excellent novillo, brave à la pique, et se justifia au dernier avec notamment de très belles passes de poitrine.

Baptiste Cissé ne fut vraiment pas à la hauteur de ses deux bons novillos de Los Maños, souvent désarmé, techniquement et artistiquement très limité.

Avec Toril TV, voir la faena de deux oreilles d'Adrien Salenc en cliquant ICI

A.A.

(Détails à suivre – corridasi : Photos Roland Costedoat, celle du haut pour mundotoro)

THOMAS

Après avoir subi samedi une cornada à la cuisse gauche de deux trajectoires dont l’une de 30cm touchant l’artère et la veine fémorales, une autre de 15 cm provoquant des dégâts musculaires, fort heureusement, les dernières nouvelles sont plutôt rassurantes en ce qui concerne Thomas Joubert grâce à l’excellent travail de l’équipe médicale qui lui a sauvé la vie ! On sait qu’il a déjà pu se lever sans éprouver de problèmes d’ordre vasculaire ou nerveux.

On souhaite évidemment à Thomas de récupérer rapidement...

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« L’association française de chirurgie taurine tient à rendre hommage et à féliciter l’ensemble de l’équipe médicale présente à Bayonne ce soir : les docteurs J.Bonnemaison, JP.Caricano, JF.Lauthier, N.Larrieux, JM.Gouffrant, J.Pinsolle, B.Lahon, T.Roger, D.Roger, JF.Richard, O.Chambres et l’équipe paramédicale.

Jamais nous n’avons douté des compétences des chirurgiens français qui œuvrent dans l’ombre à chaque course et il est aujourd’hui licite, suite à cet accident dramatique, de mettre en avant la qualité de leur prise en charge. »

BOUJAN

Beau temps, deux tiers d’arène environ. Quatre toros de Gallon correctement présentés, faibles les deux premiers, meilleur le troisième, le quatrième juste de forces et trop vite éteint, l’ensemble s’avérant peu piqué. En revanche, le lot a été noble au dernier tiers.

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Pour son encerrona, Mehdi Savalli avait choisi de revêtir un costume goyesque blanc et azabache, avec des motifs personnels que l’on retrouvait aussi sur les burladeros.

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Malgré une sortie a hombros, cette corrida n’a pas tenu toutes ses promesses, à cause d’un bétail trop faible qui en a limité l’impact, surtout pour les deux premiers.

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Mehdi Savalli : saluts, silence, deux oreilles et palmitas de despedida.

Sobresaliente : Jérémy Banti, qui a exécuté un quite au dernier.

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Accompagné par un groupe flamenco, Mehdi s’employa dès l’entame à donner  des couleurs à ses interventions. Dès la réception de son premier, il a été applaudi pour ses véroniques et chicuelinas décidées. Mais avec la pique, on comprit que l’Arlésien aurait intérêt à le cuider plus tard avec l’étoffe, après un tercio inégal de banderilles. Brindis à l’assistance et début par derechazos au centre, la suite bien que valeureuse manquant toutefois d’émotion malgré les efforts de Mehdi. Demi-lame puis descabello.

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Le second afficha sa faiblesse sur l’unique assaut au cheval puis sur la deuxième paire de banderilles finie au tapis... et rien ne s’arrangea par la suite, Mehdi se voyant contraint d’abréger, l’invalide ne pouvant soutenir une faena.

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Changement de décor avec le troisième, de loin le meilleur, accueilli par quatre largas de rodillas puis véroniques énergiques qui donnèrent le ton.

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Pour faire monter encore le thermomètre, il fit descendre Gabin du cheval pour administrer lui-même un puyazo avant de partager les banderilles avec Marco Leal pour une grande ovation aux deux.

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Avec la flanelle, Mehdi afficha autant d’envie que d’assurance, profitant des bonnes charges de ce bicho aux conditions bien meilleures pour tracer notamment de remarquables naturelles. Entière d’effet immédiat au second envoi qui lui valut deux oreilles fêtées comme il se devait, l’ambiance grimpant de plusieurs tons.

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Bon capoteo au quatrième, et après le quite de Banti, Mehdi se distingua avec les palos. A la muleta, face à un opposant juste de forces qui eut tendance à trop rapidement s’éteindre, Mehdi tenta bien de raviver la flamme, sans toutefois totalement parvenir à chauffer les gradins comme avec le précédent, son trasteo manquant de chispa, et pour cause. Entière au second envoi puis descabello.

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En matinée, la novillada a été suivie par environ un quart d’arène et a mis en exergue les qualités du bétail de Robert Margé, au tamaño discret mais donnant un bon jeu.

Les quatre toreros qui ont eu à les combattre, chacun selon son niveau, ont coupé une oreille.

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Jérémy Banti

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Diego San Román

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Lucas Miñana

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Clemente Jaomes

RONDA

Triomphale clôture devant trois quarts d’arène avec les sorties a hombros de la terna. Toros de Benítez Cubero et Pallarés, le septième, de regalo, étant crédité de la vuelta.

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Oreille et oreille pour Rui Fernandes, saluts silence puis deux oreilles et le rabo avec le sobrero de regalo pour Diego Ventura et deux oreilles puis oreille pour Leonardo Hernández.

(Photo : Arjona)

ARLES

Triomphe d’Adam Samira et Arturo Gilio à Arles   Lorsque l’arlésien Adam Samira et le mexicain Arturo Gilio sortaient à hombros des Arènes d’Arles après avoir coupé deux oreilles chacun, les jeunes et moins jeunes qui les accompagnaient étaient heureux. Ils avaient assisté à une bonne novillada. Grâce d’abord aux novillos exigeants et au jeu varié de « l’élevage Fernay et ses filles ». Grâce aussi aux trois jeunes aspirants toreros qui s’étaient appliqués à donner le meilleur d’eux-mêmes. Le succès d’un après-midi ensoleillé eût été complet si la chambrée avait été plus fournie ? Comme parfois, les absents ont eu tort…

Le valencien Miguel Servent « Miguelito » disait adieu aux novilladas sans picador. Il a montré qu’il était prêt à passer à l’échelon supérieur. Il a pris le meilleur sur un premier novillo plus commode à droite qu’à gauche. Une faena propre, et une épée efficace lui valurent la première oreille de l’après-midi. Il a fait valoir les mêmes qualités face à un deuxième adversaire plus compliqué. Sa faena annonçait une deuxième oreille. L’échec à l’épée a ruiné ses espérances … et les nôtres avec !

Arturo Gilio est mexicain. Il est varié et doux au capote. Il a déjà pas mal toréé. Il sait aussi faire valoir dominio, profondeur et sens du rythme, vertus plus rares à son âge. Si les difficultés au descabello, sans doute le toro se réfugiait-il, lui ont fait perdre toute chance de trophée à son premier, ses qualités se sont imposées à son second, un novillo à qui il fallait « bien faire les choses », et à qui il les fit bien ! Il lui coupa deux oreilles bien méritées.

Adam Samira avait coupé une oreille à Pâques pour une faena volontaire dans ces mêmes arènes. Il est entré en piste bien décidé à prouver que sa place n’était pas usurpée à côté de compagnons de cartel déjà confirmés. Et il l’a démontré de la plus belle des manières tout au long de l’après-midi. Au capote d’abord intervenant élégamment sur chacun de ses quites. A la muleta ensuite, face à son excellent premier - crédité d’une vuelta - à qui il livra une faena vibrante, diverse et pleine d’entrain, conclue efficacement à l’épée. Elle lui valut deux oreilles incontestables. En s’appliquant à toréer son second difficile et exigeant. L’épée était cette fois moins efficace, et il dut se contenter d’un chaleureux salut.    

Thomas Joubert, grièvement blessé à Bayonne

C’est avec angoisse que l’on apprenait en cours d’après-midi ce même samedi 1er septembre que Thomas Joubert avait été grièvement blessé à Bayonne au tout début de sa faena à un toro de Margé.

Thomas est un ancien élève de l’école à laquelle il est toujours resté attaché et fidèle. Il est pour les élèves une référence comme torero et comme homme. Ils savent et respectent son amitié avec leur professeur Charlie Laloé « El Lobo ».

Nous sommes sûrs qu’il saura surmonter cette épreuve. Qu’il sache que nous sommes à ses côtés. Ánimo torero, à très bientôt !  

(Communiqué)