Vendredi 19 Avril 2024
Mosterín
Mercredi, 26 Janvier 2011

Jesús Mosterín est philosophe. Ça veut dire qu’il pense, lui. Comme tous ceux de sa savante corporation, et comme il faut bien vivre, Jesús écrit des livres… Etant anti-corrida, Jesús publie donc notamment des livres de philosophie contre la corrida. Logique ! Lors d’une récente entrevue dans un média espagnol, il a particulièrement fait fort en y allant de quelques perles dont je vais bien sûr vous faire profiter…

Evoquant l’abolition en Catalogne, Jesús, qui est aussi prophète, prédit que dans 200 ans les corridas n’existeront plus. Remarquons qu’il n’est pas sur la même longueur d’ondes que certains de ses amis zantis qui eux prédisent qu’elles le seront bien avant ! Faute d’accorder leurs violons, ils y vont tous de leurs prédictions et au passage, nombre de leurs prédécesseurs qui ont depuis longtemps les pieds sous terre en avaient fait de même à leur époque… et pourtant, elles sont encore bien là, les corridas ! Passons… Mais le plus amusant dans l’histoire, façon de parler, c’est que selon lui, elles seront abolies parce qu’elles l’ont déjà été dans le reste de l’Europe et que l’Espagne, comme le Sud de la France, devront suivre l’exemple ! Ben voyons… Je ne sais pas vous, mais moi, je n’ai jamais entendu parler d’abolition à Londres, à Amsterdam, à Athènes, Munich ou encore Bucarest ! Ben lui, apparemment, si, et il s’en sert comme exemple.

Pour étayer son propos, Jesús va chercher comme phénomènes comparables à la corrida l’Inquisition et les exécutions publiques ! Quand Jesús veut convaincre ses disciples, on voit qu’il ne fait pas dans la dentelle, évoquant au passage les heures sombres de l’Espagne, alors que maintenant, toujours selon lui, ce pays a élevé son niveau culturel, qui évidemment est incompatible avec la corrida. Si je suis son raisonnement, nous, les aficionados, ne sommes que de sombres crétins dans ce siècle des lumières… éclairé par la mouvance verte et anti, qui elle détient toutes les vérités ! Pas grave, imbéciles, peut-être, mais on se soigne ! Cette façon de faire passer les autres pour des cons est assez significative de la prétention de l’auteur, son autosuffisance étant en outre contredite par le niveau intellectuel de pas mal d’aficionados, d’ailleurs globalement moins cons et plus éduqués que ceux que l’on peut rencontrer par exemple sur des stades.

Tiens, à ce propos, l’actualité nous ramène à des choses pas bien propres, c’est le moins que l’on puisse dire. Avec ce jugement des quatorze yougos qui ont massacré un supporter toulousain, j’ai bien dit quatorze, que penserait et écrirait notre philosophe de service s’il s’agissait d’un horrible meurtre survenu au cours d’une corrida ? Mais là, il ne s’agissait que de foot… ou du moins de la fâcheuse image que certains en donnent régulièrement, jusqu’à l’extrême de leur connerie et de la barbarie !

Mais Jesús s’en fout certainement, son problème, ce sont les toros, pour lesquels il a des certitudes et n’en démord pas. Pour le reste, ce sont ses fidèles qui sont et seront forcément dans le vrai dans la belle Europe qu’on nous prépare et nous, aficionados, en plus d’être décérébrés, nous ne sommes finalement que des hérétiques ! Et faute de pouvoir nous convertir et de rallumer les bûchers, le remède est donc pour lui l’abolition !!!

S’il consent toutefois à reconnaître que sans aides publiques, quelques foyers de perversion, entendez des lieux de péché où l’on donnerait encore des corridas, pourraient se maintenir, il est catégorique sur le mode de préservation de la race de toros bravos à partir de la sainte journée où l’abolition sera décrétée partout. Convenant qu’il s’agit d’une race particulière qu’il serait délicat d’éliminer par cette mesure, Jesús a trouvé la solution miracle, sans mauvais jeu de mots. Les réserves ! Voilà comment notre philosophe animaliste compte s’en tirer, en parquant les animaux sauvages ! Plus de ganaderos, plus de mayorales, plus de fincas, mais des gardiens de parcs, de réserves naturelles où les toros bravos vivraient en liberté surveillée, comme les éléphants, les girafes et les lions en Afrique, pour le plus grand bonheur des amateurs de safaris armés de caméras… ou parfois de fusils !!!

Voilà, c’était Jesús. Eh oui, je sais, mais que voulez-vous, tout le monde porte sa croix !!!