Vendredi 19 Avril 2024
Jeune plume
Mardi, 01 Février 2011

La passion de l’écriture m’a pris assez tôt… puis m’a repris pour ne plus me lâcher…

 

 Tenez, je vais vous faire une confidence, une vraie, c’est vers quatorze ans que j’ai écrit ma première lettre d’amour ! Et souvenez-vous, à l’époque, on n’avait pas de textos, de correcteurs, juste un stylo et du papier, on y mettait les formes, pas comme maintenant ou ça donne à peu près ça : « je te kif grave, jé besoin d’une meuf kom toi, je tinvit o macdo si tu veu, je tm +++»… Putain, si à l’époque j’avais envoyé ça, ma chérie potentielle aurait cru que j’arrivais tout droit de chez les Martiens !

 

Moi, je cherchais les mots justes, ceux qui touchent, qui viennent du fond du cœur, de l’âme, vous savez, de ces belles envolées poétiques grâce auxquelles je pensais toucher celle que j’aimais plus que tout au monde. Du moins le croyais-je… Puisqu’on en est aux révélations, je vais vous confier un autre secret, mais ne le répétez surtout pas… Promis ? Alors je me lâche, et tant pis si ça vous fait rire, j’écrivais à… Brigitte Bardot !!! Eh oui ! Reconnaissez au moins que je n’avais pas vraiment jeté mon dévolu sur la plus moche !

 

Tous les jours, en revenant du lycée, j’attendais une réponse, eh bien vous me croirez ou pas, elle m’a répondu !!! Cette lettre, je l’ai longtemps conservée comme un trésor précieux, comme s’il n’y avait qu’elle et moi… Tu parles, pauvre couillon ! En fait, des milliers de jeunes de mon âge avaient dû recevoir la même réponse rédigée par une secrétaire, avec la même photo, mais bon, vous savez ce que c’est, l’amour rend aveugle ! Tout bien pesé, j’aurais peut-être mieux fait d’écrire à la secrétaire !!!

 

Le temps a passé, nous ne nous sommes jamais rencontrés, ça aussi vous devez vous en douter… Et comme ils disent aujourd’hui, j’ai laissé tomber l’affaire ! Exit Brigitte. Soit dit en passant, je ne suis pas sûr que s’il me prenait encore l’envie de lui écrire, j’emploierais les mêmes mots doux !!!

 

En fait, je vous dis tout ça pour avoir reçu aujourd’hui un texte venant d’un ado qui m’a touché, d’abord dans le sens où un jeune qui écrit sur les toros, ce n’est pas monnaie courante, surtout quand c’est rédigé d’une façon originale. Ce texte, « Le toro qui parle », vous l’avez peut-être déjà lu sur la page principale des nouvelles du jour. Je ne dis pas que c’est du Baudelaire ou du Victor Hugo, mais en tout cas, je dis chapeau à Rémi, un collégien qui à travers son écriture, ose parler de sa passion, de son aficion. Et plutôt bien.

 

Si j’ai décidé sans hésiter de publier son texte, c’est par une espèce de « coup de cœur » car en outre, je pense que plus il y aura de jeunes comme Rémi, et plus l’aficion aura une chance de se survivre. Et c’est déjà beaucoup…