Jeudi 28 Mars 2024
Confinement

arl07h

Aujourd’hui, j’ai les boules…

 Décidément, ce week-end de Pâques ne sera pas comme les autres…

Et ce qui devait être des jours de fête s’est transformé en jours… de défaite ! Il faut toutefois préciser tout de suite que ce qui compte en premier lieu, c’est bien sûr de sortir au plus vite de ce fléau et de ses dégâts collatéraux… ce qui risque tout de même de prendre pas mal de temps. C’est évidemment la priorité des priorités, mais en cette période pascale, ça fait tout de même un peu drôle, et même beaucoup, de ne pouvoir être auprès de sa famille, de ses amis, confinement oblige. Avec son cortège d’annulations et de fermetures qui font que l’esprit feria est bien loin…

En ce qui nous concerne ici, à savoir la tauromachie, Arles représentait la première feria importante du Sud-Est, et devaient suivre notamment celles de Saint-Martin, Alès, Nîmes et Istres… Mais les unes après les autres, toutes ont annoncé leur annulation ou d’hypothétiques reports. Outre le fait d’être privés de cartels prometteurs, ce vide va laisser chez beaucoup des traces dont on n’imagine pas très bien encore quelle pourrait être son ampleur…

C’est pour ça qu’aujourd’hui j’ai les boules, avec la désagréable sensation que la reprise ne sera pas pour demain. Et si sur le plan taurin, il est clair que ça va laisser des traces, il est évident que le manque à gagner en découlant dans le secteur économique va mettre pas mal de monde en difficulté, dans le domaine des professionnels taurins, certes, mais aussi du commerce en tous genres, des services, et plus particulièrement de l’hôtellerie, les bars et la restauration, le monde de la fête, les ambulants, les transports, ou encore chez tous ceux pour qui la feria est synonyme de petits boulots, pour autant de sources de revenus annexes qui les aidaient à mieux appréhender et boucler les lendemains. Comme le plus souvent dans ce cas, seuls les plus costauds relèveront la tête et pour les autres, il leur faudra certainement plus de temps pour la redresser. J’écris cela avec toutefois la folle envie de me tromper !

Mais j’ai les boules aussi pour la feria en elle-même, pour l’amphithéâtre désespérément vide, pour des cartels qui avaient généré les espoirs les plus fous et qui ont été emportés par le Rhône, avec le retour de Talavante et Juan Leal à ses côtés, puis la novillada 100% française, les Jandilla de feu Borja Domecq avec un cartel de triomphateurs de la dernière temporada, Ferrera, Manzanares et Ureña et pour la clôture, l’encerrona de Diego Ventura le matin avant la miurada pour la clôture, avec comme colofón l’alternative de Maxime Solera.

Pour ne rester que dans des considérations nationales, je pense très fort à Maxime pour qui cette annulation ruine provisoirement ses espoirs de passage dans la catégorie supérieure, avec tout ce qu’elle impliquait. Mais le jeune diestro de Fos a montré de novillero suffisamment de ganas et de persévérance dans l’effort qui autorisent à penser qu’il ne s’agit en fait que d’une partie remise et qu’il reviendra un peu plus tard encore plus fort !

Enfin, j’ai les boules en pensant aussi à ces six jeunes qui allaient entrer en competencia avec des novillos issus de nos pâturages tricolores, une novillada bleu, blanc, rouge qui suscitait une belle attente, avec le détail supplémentaire de deux novilleros de la zone, Adam Samira et Tristán, qui devaient y faire leur présentation en piquée. Ajoutons-y  les retours pour confirmation de Solalito et Carlos Olsina, ainsi que les deux représentants du Sud-Ouest Jean-Baptiste Molas et Yon Lamothe. A l’évocation de ce plateau, je pense que l’on est passé à côté de quelque chose de fort qui aurait pu représenter en ce printemps de début de temporada, quelques spectaculaires éclosions… Et je n’ose à peine imaginer ce qu’au fond d’eux-mêmes, la cruelle déception provoquée par ces terribles circonstances !

Pour l'heure, il faudra faire une croix sur tout ce qu'une feria pouvait générer de convivialité, d'amitié, d'esttrambord... Et quand je vois depuis mes fenêtre le triste spectacle d’un boulevard déserté comme j’imagine aussi que doivent l’être à Arles le Forum ou les Lices, quand je pense aussi à ce qui arrive à Aignan et Mugron, ou encore en forçant la barrière devenue infranchissable des Pyrénées à la suppression dans leur forme originale notamment de la Semana Santa de Séville avec sa fameuse corrida du Domingo de Resurrección puis la Feria de Abril, je me dis qu’il faudra du temps pour évacuer le traumatisme…

En attendant, fuerza aux empresas, toreros, ganaderos, avec le souhait qu’ils trouvent tous la force de se relever le moment venu de cette cruelle épreuve. Mais pour l’heure, franchement, j’ai les boules ! Que les cloches de Pâques nous ramènent l’espoir de jours meilleurs…

arl17h

Pour rappel, vous pouvez vous rendre sur le site des arènes d'ArlesICI pour voir la présdentationvidéo des corridas prévues...

Par ailleurs, diffusion des corridas d'une feria virtuelle "du Confinement" sur la page officielle Facebook des arènes d'Arles...

Les cartels :

Samedi à 17h30 : Enrique Ponce, Juan Bautista, Manzanares

Dimanche à 11h : Adrien Salenc, El Rafi, Maxime Solera

Dimanche à 17h30 : Sébastien Castella, Miguel Ángel Perera, Andy Younes

Lundi à 11h : Andy Cartagena, Diego Ventura, Leonardo Hernández

Lundi 17h30 : Iván Fandiño, Pepe Moral, Thomas Joubert