Jeudi 25 Avril 2024
La bande des quatre
Lundi, 07 Février 2011

A Nîmes, on ne fait pas les choses à moitié. Il arrive même qu’on se coupe en quatre ! Notamment, dans le domaine des écoles taurines…

 

 Qu’elles soient ou non présentées en tant que telles, qu’elles aient des projets différents, du moins dans la forme, les faits sont bien là et ce n’est pas la peine de se cacher derrière son petit doigt : il y en a quatre ! Le Centre de Tauromachie de Nîmes (CTN), le Centre Français de Tauromachie (CFT), le Collectif Nimotaure et la section jeune des Aficionados Prácticos.

 Vous trouvez peut-être que ça fait beaucoup, et pour ce que j’en entends, rassurez-vous, vous n’êtes pas seul (e) à le penser, ce qui me pousse à vous livrer quelques constats ou réflexions dont chacun fera ce qu’il voudra bien en faire…

 - Il n’y a plus de situation de monopole. Dire « avant c’était comme ça… », ça ne sert plus à rien. La situation a changé, il faut en prendre acte et faire avec cette nouvelle donne.

 - Chaque école va déposer en principe sa candidature à l’appel d’offres lancé par Nîmes Métropole pour organiser l’opération « Graines de Toreros »… qui, semble-t-il, compte tenu de la situation, est devenue un bâton merdeux pour ceux qui sont chargés de décider ! Celle qui l’emportera aura bien sûr un sacré avantage, ce qui ne veut pas dire que les autres ne pourront pas fonctionner… puisque ça ne vaut que pour un certain nombre de courses. Il reste que quel que ce soit le choix des décideurs, on attend une formule plus ouverte à partir de laquelle les aspirants ne devraient pas subir de discrimination par rapport à l’école qu’ils fréquentent, quelles qu’elles soient.

 - La solution de rapprochement que j’entends prôner par les uns et les autres dans un grand élan angélique d’œcuménisme est à mes yeux totalement illusoire, du moins pour le moment. Il peut certes y avoir de-ci, de-là, quelques ententes de circonstance, mais il est assez clair que chaque école va mener sa barque comme elle l’entendra… et comme elle le pourra. Seul le temps fera que les choses se décantent… A partir de là, ce ne sera plus dans les discours mais bien dans les actes que chacun sera jugé. Et plutôt que sur le papier et avec de belles phrases, les vertus comparées des uns et des autres pourront s’analyser après passage devant le toro… qui reste en l’occurrence le meilleur juge !

- Si les modes de fonctionnement et de gestion prendront des formes sensiblement différentes, il reste qu’à partir du moment où le moindre sou sera mis dans la balance, il s’ensuivra une obligation de résultats. Et c’est là où il faudra que ce soit clair pour tout le monde, à commencer par les aspirants… On ne doit pas s'inscrire dans une école pour « jouer au torero » quelques heures par semaine, on doit y venir déterminé à l’être et à tout faire  pour y parvenir. On sait combien le chemin est difficile et la voie étroite, raison de plus pour ne pas venir encombrer les rangs, voire végéter, sans jamais avancer. Ça passe par l’auto-évaluation en toute conscience de chaque aspirant, et à la capacité de juger les progrès et le potentiel de la part de l’encadrement. Sans favoritisme, ni complaisance.

 - Quant aux décideurs amenés à distribuer quelques subsides, l'observation du déroulement de la temporada dans cette catégorie devrait leur donner des indications pour le futur, même si pour l'heure ils risquent fort de baigner dans le flou artistique. Pour tout dire, en parlant du nerf de la guerre, ça leur permettra plus tard de juger sur pièces le degré de fréquentation, d’implication et de capacités à organiser, bref, le travail fourni par chaque structure de façon objective… au moment d’allouer d’éventuelles subventions. On est donc forcément dans une année de transition. Qu’on suivra avec beaucoup d’attention…

 J’en termine en précisant qu’on me demande assez souvent comment je vois les choses… Je ne suis pas Madame Soleil et bien malin qui peut dire comment tout ça va se décanter. A partir des constats énoncés ci-dessus, la seule chose que je puisse dire, c’est que quatre structures, ça me semble exagéré, qu’il y aura forcément des dégâts à terme… mais on n’est pas dans la cinquième d’Auteuil, aussi, je ne me prononcerai pas sur le gagnant ! J’ai mon idée, bien sûr, mais c’est personnel. J’ajoute juste que je suis plutôt partisan d’une aide au mérite, à la pertinence et la cohérence de chaque projet, en tenant compte de critères objectifs et réalistes. Bref, que chacun soit évalué selon ses réelles compétences et dans un second temps, qu’on pousse ceux qui se sont donné les moyens d’être objectivement sur les chemins de la réussite. Suerte à tous…