Jeudi 28 Mars 2024
AMENDEMENTS
Mercredi, 07 Octobre 2020

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Inquiétantes menaces venant de la Chambre des Députés...

En effet, les choses se sont accélérées ces derniers jours puisque deux amendements concernant la tauromachie ont été ajoutés à un projet de loi qui part un peu dans tous les sens, entre suppressions et ajouts, mais qui n’augure rien de bon pour le peuple du toro, en particulier dans le cadre de la transmission où certains aimeraient voir la branche être sciée...

Pour l’heure, plusieurs réactions ont été rendues publiques, que vous trouverez ci-dessous, celle du collectif « Touche pas à mes Passions», celle de l’ami Pierre Vidal, tirée de son site corridasi.com, ainsi qu’un extrait d’une entrevista avec le philosophe Francis Wolf...

Communiqué de « Touche pas à mes passions »

Chers aficionados,

En l’absence de communication des instances censées nous représenter, il nous semble important de vous informer de la situation.

Nous sommes de nouveau attaqués de plein de fouet par les intégristes animalistes, tout comme les chasseurs, les éleveurs et les cirques. Le cas de la tauromachie sera examiné demain matin à l’assemblée nationale.

En effet, Une Proposition de loi relative à des premières mesures d’interdiction de certaines pratiques génératrices de souffrances chez les animaux et d’amélioration des conditions de vie de ces derniers n°3293 a été déposée le 25 août 2020 par M. Cédric Villani. Cette proposition de loi reprend et aménage une large partie du projet de « référendum pour les animaux » initié par un collectif de 40 associations, ainsi que des dizaines de personnalités du monde économique, culturel ou politique.

Après avoir été déposée, celle-ci a été renvoyée à la commission des affaires économiques qui s’est déroulée le jeudi 1er octobre 2020.

⁃ Article 1 : aider les acteurs économiques dont l’activité devra être fortement transformée.

⁃ Article 2 : visant à interdire l’élevage à fourrure.

⁃ Article 3 : visant à interdire les spectacles vivants non domestiques (spectacles ambulants).

⁃ Article 4 : interdiction Chasse (vénerie).

⁃ Article 5 : sous 5 ans, l’élevage en cage.

Suite à la commission des affaires économiques du jeudi 1er octobre 2020, les articles sur l’élevage et la chasse ont été supprimés.

A l’origine, le texte ne comportait aucune mention sur la tauromachie.

Cependant, des amendements ont été déposés la semaine dernière. Parmi eux, certains touchent la tauromachie directement.

A la demande de M. Cazebonne, 3 amendements ont été rajoutés: 49, 131,155

⁃ 1 alinéa supprime la dérogation tradition locale ininterrompue pour les corridas.

⁃ Les amendements 131 et 155 visent à interdire l’accès aux corridas pour les mineurs de -16 ans.

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Nous sommes dans une période de division dans notre société. Ce n’est pas seulement la tauromachie qui est attaquée, mais la ruralité dans son ensemble, ainsi que tous les modes de vie. Nous ne savons à l’heure actuelle si le gouvernement soutient cette proposition de loi ou non. De ce fait, nous vous incitons à relayer cette information massivement et à interpeller les élus sur les réseaux sociaux, pour connaître la position de chacun.

A nouveau, battons-nous pour notre liberté et arrêtons d’être dans la réaction.

L’union de toutes les victimes de l’intégrisme vert dépendra de notre survie !

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Francis Wolf

L’Assemblée Nationale va examiner un amendement interdisant l’accès aux corridas pour les mineurs. Qu’en penses-tu ?

Il faut tout faire pour l’empêcher et j’espère que la pression des élus méridionaux sera suffisante, même si, à défaut que comprendre la corrida, le poids de l’opinion publique pèsera lourd. Il est vrai que lorsque je rencontre des personnes totalement étrangères à la culture taurine et qui pensent sincèrement que la corrida se résume à ce spectacle cruel consistant à blesser et à tuer en public des animaux, je comprends leur hostilité; et je comprends même qu’ils souhaitent sincèrement empêcher les enfants d’assister à cette prétendue barbarie. Il faut tout faire pour empêcher le vote de cet amendement parce que, dès lors qu’on accepte l’idée que les enfants ne doivent pas voir cela, c’est qu’on a accepté l’idée absurde que c’est un spectacle immoral, cruel, sanguinaire. C’est pourquoi ce serait pour l’aficion française une défaite culturelle et morale. Outre que nous savons bien que la protection des enfants n’est qu’un prétexte. Il s’agit pour les abolitionnistes d’empêcher à tout prix la transmission de la passion et de la culture taurine entre générations. C’est comme cela que cela a commencé à Barcelone, quelques années avant l’interdiction totale.

En réalité, on le sait aussi, ce qui « traumatise » les enfants, c’est la violence nue, muette, gratuite. Ce n’est pas la lutte pleine de sens et de rite de l’homme et du taureau. L’enfant apprend à distinguer le taureau de combat, qui est l’adversaire brave et noble du torero courageux, de son chien ou de son chat qui sont ses partenaires de jeu auxquels il doit soin et affection. On ne connaît aucun enfant ayant assisté à une corrida et qui serait par là même devenu cruel avec les animaux ! C’est absurde. Marcel Rufo, le psychiatre des adolescents, l’a bien montré...

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L’avis de Pierre Vidal

Mais qu’est-ce que nous leur avons fait ?

"Cette nouvelle attaque contre une culture minoritaire est particulièrement lâche et elle est lancée par des individus sans honneur, ni scrupule. Elle s’inscrit dans un contexte de souffrance, de désarroi et elle a pour but premier de détourner le regard de l’incapacité du Pouvoir à résoudre les difficultés sans égales depuis plusieurs dizaines d’années que nous subissons tous. Ces difficultés elles ont un nom et une réalité bien concrète: la pandémie et ses conséquences économiques et sociales, c’est-à-dire le chômage, l’appauvrissement général et la restriction de nos libertés.

Au moment même où la majorité de nos élus cède aux injonctions des puissants lobbys anti-écologiques en votant la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes afin de « sauver » la filière betterave (mettant ainsi gravement en danger notre santé et l’existence même des abeilles), la ministre de l’écologie interdit les cirques, nos élus s’en prennent à la tauromachie et les médias à la chasse. C’est le talon de fer. On obéit aux injonctions des puissants pour mieux écraser les petits, les modestes qui défendent une culture traditionnelle à laquelle personne n’est obligée d’adhérer.

Qu’avons-nous fait pour susciter cette haine d’une poignée de bobos, citadins, qui occupent les postes clés, sans qu’ils ne connaissent rien de nos cultures et de nos pratiques? Sommes-nous des pestiférés ? De quel droit Cédric Villani ou Aurore Bergé, grassement payés par nos impôts, veulent-ils gérer l’éducation de nos enfants en leurs interdisant tels ou tels spectacles ? Méritons-nous d’être montrés du doigt, ostracisés sous prétexte que nous sommes minoritaires ? De quelle autorité peuvent-ils se prévaloir pour nous faire la morale? Sont-ils des blanches colombes pour nous donner de telles leçons si blessantes, si humiliantes ?

C’est une singulière conception de la République et même de la laïcité - dans son acception la plus large - que de combattre les cultures minoritaires dans le but de les détruire. N’est-ce pas au contraire le rôle de l’élu de la République que protéger le faible, et que de soigner ces cultures minoritaires si fragiles ? L’éradication presque totale des langues régionales n’est-elle pas une erreur sur laquelle tout le monde s’accorde pour que l’on ne replonge plus dans un centralisme sectaire, au moment où l’on a que le mot « territoire » à la bouche.

Que faire face à un tel rouleau compresseur ? Face à tant d’injustice ? D’abord être unis et jeter les rancunes à la rivière ! Quand la maison brûle, rien ne sert de se chamailler. Il faut serrer les rangs. Nous aurons encore quelques occasions de montrer notre détermination: le festival caritatif de Samadet, la novillada de Saint-Sever, l’initiative de Saint-Gilles, les journées en l’honneur du grand Padilla à Béziers. A tout cela, dans un premier temps, accourrons nombreux, amis aficionados, pour montrer notre force; notre détermination à ne pas nous laisser faire."