Vendredi 29 Mars 2024
CORDOUE
Lundi, 12 Octobre 2020

jaén12w

Mano a mano Morante/Ortega relevé par quelques somptueux détails, mais quelque peu éthéré par le jeu très limité de la plupart des Jandilla...

Corrida de la Hispanidad. No hay billetes, réalisé en un jour, selon la jauge autorisée (autour de 3000  personnes). Ce lundi, le coso de Los Califas avait étalé quelques décorations rappelant El Gallo et Manolete.

Toros de Jandilla, le 4 de Vegahermosa, second fer. Lot inégal en comportement, décevants la plupart, meilleurs les 2 et surtout 5.

Avant le paseo, les deux diestros ont été reçus par une chaleureuse ovation suivie de l’exécution de l’hymne espagnol. Une minute de silence a été observé à la mémoire des victimes du coronavirus.

Sobresaliente : Miguel Ángel Sánchez.

Autre ovation pour les deux toreros qui sont sortis pour saluer le public...

Morante de la Puebla (silence, saluts et vuelta) a écouté les premiers olés dès son entame capotera avant un puyazo sans relief, puis un autre mieux exécuté. A la muleta, les conditions limitées dans les charges désordonnées de son adversaire ne lui ont guère laissé la possibilité de s’exprimer dans son corte. Trois pinceladas pour à droite et nada más. Atravesada applaudie, puis quatre descabellos. Silence et sifflets à l’arrastre.

Rien de bien probant au capote avec un deuxième client bien peu intéressé qui est parti seul aller se tanquer au centre. Première rencontre rectifiée, puis une autre sans grand éclat. Bon second tercio, brindis à Cayetana Álvarez de Toledo, journaliste et politicienne, avant entame gauchère inégale, mais comprenant plusieurs mouvements allurés qui déclenchèrent la musique. Bonne poursuite à droite, reprise à bâbord contrariée puis redondos bien enchainés et templés. Morante a eu le mérite de prendre les affaires en mains face à un opposant ayant certes un fonds de noblesse, mais trop inégal dans ses attaques. Entière traversante au deuxième envoi, puis descabello.

Le quinto est sorti avec fougue, mais n’a pas totalement permis ensuite à Morante de briller au capote, si ce n’est après le premier puyazo, sur un grand quite par chicuelinas mains basses. Autre puyazo avec applaudissements pour Aurelio Cruz, puis quite d’Ortega par chicuelinas qui déclencha une salve d’applaudissements pour l’expression de son corte artistique. Brindis à l’assemblée, harmonieuse entame, musique, bref un début qui laissait augurer l’expression du bon toreo, ce qui se produisit sur des séries droitières ajustées, soutenues par les olés d’un public qui espérait depuis le début ce grand moment. Suite gauchère à l’unisson, reprise sur l’autre rive avec autant de finesse dans le geste. La suite, comme un florilège varié de muletazos buenos avant demie au second essai. Applaudissements à l’arrastre, puis à Morante qui venait de se justifier et qui se lança dans une vuelta clamorosa comme colofón de cette bonne actuation.

cord12h

Juan Ortega (saluts, silence et silence) est tombé sur un toro dissipé de salida qui l’a contrarié dans le déploiement de son capote. Sur la première rencontre, le Jandila accentua sa propension à chercher la sortie, Ortega le replaçant avec style. Second puyazo banal suivi de deux véroniques et la demie de Morante. Bonne réplique du protégé de Simon Casas et Robert Pilès, avec, bien entendu, l’approbation de l’assistance. Tercio de banderilles applaudi puis brindis à Morante et doblones suaves avec réponse molle du cornu. Ortega fait grimer la température avec quelques gestes allurés, notamment un lumineux trincherazo, poursuivant par redondos puis naturelles acclamées, le Sévillan affichant sa décision et ses bonnes manières au goût des travées. Toreo classique et profond. Entière desprendida d’effet rapide. Légère pétition. 

Le quatrième prit les deux piques règlementaires, puis brindis au respectable, Ortega allant ensuite débuter sa faena près des tablas, se fendant sur des doblones harmonieux avant de poursuivre à tribord. Il dut ensuite aguanter un violent extraño, puis rebelote avec désarmé à la clé. On comprit alors que l’accord parfait devenait bien improbable, ce qui se confirma sur une tentative gauchère qui l’incita à plier illico les gaules. Entière au troisième envoi. Sifflets à l’arrastre.

Bonne réception de l’ultime par véroniques lentes bien rematées par demies, une excellente entame qui en disait long sur les intentions de Juan. Premier puyazo sans style, Ortega s’illustrant encore sur plusieurs capotazos inspirés. Puyazo en arrière sortie fermée, banderilleros ovationnés avant un début marché pour l’emmener aux tercios pour derechazos dont le bicho sortit distrait, ce qui ne laissait présager pas grand-chose de bon. Visiblement peu concerné, le Jandilla se mit à gratter, passant plus par obligation que par réelle bravoure lors d’une faena de tanteo. Dans ces conditions, le Sévillan ne put faire plus que de rester digne, ayant précédemment affiché des gestes des plus méritoires. Il conclut la séance par entière au second coup, l’arrastre de ce Jandilla étant sifflé comme celle de la plupart de ses congénères. Quant à Juan Ortega, il pouvait repartir la tête haute car sans triompher, tout comme Morante, il avait pu administrer, à chaque fois que c’était possible, des capotazos et muletazos valeureux. Hâte de le revoir, bien sûr...