Jeudi 28 Mars 2024
CFT

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Chronique d’un stage dans le Campo Charro (parties 3, 4 et 5)...

 TROISIÈME PARTIE

Dimanche, tous ces kilomètres en si peu de temps commençaient à "s'accumonceler" et un réveil à 10 heures du matin, de la nouvelle heure, fut le bienvenu.

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Nous étions en attente du groupe d'élèves pour la fin d'après-midi, nous avions donc quartier libre. Aussi, nous décidions de visiter les environs, Salamanca étant aux dernières nouvelles, interdite d'entrée et de sortie. Avant de rejoindre notre ami Pepe pour le déjeuner, nous avions lu sur la carte "antigua Plaza de toros", il ne nous fallait que ça pour aller visiter.

Quelle surprise, dans ce minuscule village de Vega de Tirados, de nombreuses portes et murs sont peints d'images naïves et colorées en trompe l'œil. Cela met un peu de joie dans cette journée froide et pluvieuse. La photo satellite nous indique la vieille placita, tout en haut de la colline. C'est vraiment pour les amateurs amoureux de vieux souvenirs ! Une succession de traverses de chemin de fer ordonnées pour ce que l'on imagine avoir été un lieu où voici très longtemps des gens ont joué avec des toros, ont eu des joies, des rires, des peurs... Des arbres ont poussé au milieu du ruedo, on devine ce qui faisait office de burladero... C'est émouvant. La pluie glacée rajoute au caractère un peu tragique de la scène.

Pepe avait eu la gentillesse de nous apporter les capotes commandés par les élèves à Don Antonio, de la sastrería Fermín. Ce dernier étant bloqué à Madrid, nous avions trouvé cette solution de livraison à domicile, le "Pepe Premium" !!!

Comme à son habitude, il nous avait déniché un excellent restaurant pour goûter aux spécialités de la zone. En sa compagnie, nous essayions d'imaginer ce qu'allait être le futur de la fiesta et le vin aidant, celui de notre société occidentale... Un individu extérieur aurait pu considérer nos échanges comme une séance du café du commerce, mais cela nous plaisait de deviser de la sorte, tant l'absence de San Isidro, cette année, nous avait privés de ces discussions que nous avions habituellement après chaque course.

19h, tout le groupe arrive de Nîmes en minibus Mercedes, Clément et Nino de Bordeaux. Ils n'ont pas l'air trop fatigués. Nous sommes heureux qu'ils soient là. En revanche, ils ont faim, c'est un peu tôt pour l'Espagne, mais il ne faudra pas les faire trop attendre, capables qu'ils pourraient être de s'attaquer aux assiettes et aux verres vides !  Nos chauffeurs Dominique et Jean-Luc sont aussi heureux d'être là, malgré la fatigue, même s'ils sont aguerris à ce genre de réjouissances.

Après le dîner, les consignes sont données : petit déjeuner dès 8h, départ à 9h pour rejoindre la ganadería. Chacun regagne sa chambre, demain débute le stage d'entraînement tant attendu.

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Le départ était prévu à 9h, tout le monde n'est pas prêt, nous nous devons d'être à l'heure au rendez-vous avec le ganadero que nous ne connaissons pas. -Tant pis, nous partons de l'hôtel pour 50km jusqu'à Campo Cerrado. Ils se débrouilleront avec les gps et les géolocalisations. Seulement, là où nous allons, nous découvrons que le téléphone ne fonctionne pas, ou très mal...

Nous rejoignons la Fuente de San Estebán pour retrouver le ganadero. Il est là, nous attend. Il parle parfaitement le français. Nous devrions être 3 véhicules, il n'y a que nous. Tout d'un coup, nous voyons passer le minibus devant nous en trombe sans s'arrêter, l'autre voiture est loin derrière ! Nous ne sommes pas encore organisés façon cloche tibétaine, éparpillés que nous sommes, ça commence mal !

On démarre du Cruce où nous gardons de si jolis souvenirs et partons direction Ciudad Rodrigo derrière le ganadero. 1km plus loin, passée la gasolinera Cepsa, c'est tout de suite à gauche. Une longue route sinueuse, mais large, au beau milieu de ce campo sublime, de tous côtés des vaches, leurs veaux et des toros, paisibles, noirs... une lumière du matin, l'humidité sur l'herbe vert tendre, un campo superbe, sous un joli soleil d'hiver, il fait 8 degrés, mais c'est tout-à-fait supportable... Nous y sommes.

Luis qui nous rejoint arrive, manquent toujours les 3 vedettes du quartier, Nino, Clément et Raphaël, tout affairés qu'ils étaient à se pomponner !

Nous entrons par un chemin boueux, longeons le campo d'Atanasio Fernández et c'est un peu plus loin... Là, plus rien d'autre que les bêtes, le campo, pas ou très peu de couverture téléphonique, plus de Facebook, Instagram et autre Twitter, le lâcher prise est quasi total. On est en plein stage de remise en forme !

A l'entrée du campo, un peu plus loin, un groupe d'une cinquantaine de jolis petits veaux noirs, bien regroupés, tels la cour d'une maternelle, avec quelques vaches monitrices.

Le ganadero nous accueille et nous présente son élevage, pendant que l'on entend des bruits de portes métalliques qui claquent, des vaches qui rouspètent. Deux hommes s'affairent, très concentrés pour préparer la séance du jour : nous reconnaissons le Maestro Juan Leal et son banderillero Agustín de Espartinas, qui lui aussi est matador. Déjà, nous prenons une première leçon d'humilité : parti de Séville à 4h30, Juan est comme on l'avait déjà vu à la Fragua, partout à la fois pour que tout soit parfait. C'est le même qui a triomphé à Madrid, à Bilbao, l'an dernier, à Istres il y a une semaine et à Barcarrota avant hier; il sait que tout recommence tout le temps, que les succès font plaisir mais ne durent qu'un moment. « Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage » disait Boileau, ça pourrait être la phrase du jour.

Après avoir récupéré tous les élèves, la séance peut débuter.  

Le Maestro Leal donne aux élèves des indications sur le bétail et leurs réactions à la cape et à la muleta. Tout le monde est prêt, tous en piste pour une photo et hop, "tapaos" pour la sortie de la première vache. Il y en aura 40 sur 5 jours !

Le Maestro dirige cette classe avec une grande précision technique, sa gentillesse habituelle et une attention de tous les instants à tout ce qui se déroule autour de lui. Agustín, son fidèle compagnon de route, lui aussi, est très efficace, comme il l'est toujours dans les ruedos . Nous avons conscience que c'est un véritable privilège qu'ils nous consacrent ces quelques jours.

J'espère que les petits le réalisent.  

Le premier entraînement se déroule de façon très fluide, chacun apprenant quelque chose, le bétail de Don Andoni donne beau jeu, très uniforme, des conditions idéales pour travailler sérieusement la technique et faire des progrès.

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QUATRIÈME PARTIE

Notre hôtel était devenu notre querencia pour la semaine. Le toque de queda fixé à 22h avait définitivement calmé toute velléité de vouloir sortir dîner en ville. Nous avions finalement opté pour la formule pension complète, qui pouvait avoir quelque avantage. Ana dirigeait son établissement avec beaucoup d'habileté : l'hôtel aux chambres confortables et chauffées, ce qui n'était pas une évidence dans ces zones de campagne, un immense bar où nous pouvions nous retrouver, masqués, et enfin, un comedor tout aussi imposant, prévu pour les noces, communions et banquets. Elle y proposait une bonne cuisine casera et, si on le lui demandait à l'avance, elle était capable de vous proposer de superbes côtes de bœuf, plus ou moins maturées, cuites à la perfection. Elle avait vécu plusieurs années à Saint Domingue et l'énorme télévision qui diffusait de la musique toute la journée en attestait.   

Mais, ici aussi, la véritable dueña se prénommait Dana. C'était une petite chienne cocker, assez rondouillarde, qui régnait sur tout son petit monde. Les nombreux habitués avaient tous une caresse pour elle. C'était un véritable petit phénomène !  

Notre vie était rythmée : lever vers 7h, certains allaient marcher ou courir, puis petit déjeuner, la séance de tienta de 10h à 14h, le déjeuner, les plus courageux partaient pour un petit footing, vers 20 heures, un regroupement au coin d'un poêle qui livrait une jolie flamme oranger et vers 21h, un dîner bien mérité avant d'aller se coucher, car finalement, les journées étaient bien remplies.  

Nous avions déjà séjourné dans ce lieu en juillet et commencions à avoir quelques habitudes : les 4ème et 13ème marches de l'escalier qui menait aux chambres grinçaient systématiquement, la minuterie ne nous laissait pas le temps d'arriver à notre chambre, située au bout du couloir, mais le camarero avait bien retenu ce que nous prenions chacun au petit déjeuner. Ana savait quel fauteuil nous préférions, bref, nous étions comme à la maison. Certes, nous étions à 50 km de l'élevage, mais vraiment, nous étions comme des coqs en pâte et n'avions nulle envie d'aller chercher ailleurs !

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Lors de notre arrivée à la ganadería, la surprise très agréable fut de découvrir que le ganadero avait eu l'excellente idée d'installer 2 modules préfabriqués, l'un sur l'autre, dont le plus haut était totalement vitré, ce qui permettait aux quelques privilégiés venus assister aux tientas de pouvoir avoir une vue du campo à 360°, totalement protégés du vent et du froid, avec une visibilité parfaite et totale de ce qui se déroulait dans le ruedo. Aussi, nous avons pu nous y installer tranquillement pour constater, jour après jour, l'évolution du niveau de chaque élève.

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Don Andoni, pour sa part, était retranché juste en face, dans un petit refuge abrité, équipé d'un pupitre d'écolier, comme nous en avions à l'école primaire, afin de diriger les séances de travail.   A la fin du deuxième jour, il vint dire combien il était agréablement surpris de l'excellent niveau des élèves au Maestro Le Sur, qui éprouva une joie mêlée d'émotion qui faisait plaisir à voir.

Il nous fit l'honneur de venir déjeuner avec nous et cet amateur d'histoire, fin connaisseur du monde de l'élevage, nous raconta de jolies histoires sur les origines des ganaderías, mais aussi sur les arcanes de la politique agricole commune en Europe, car ce monsieur avait aussi eu une vie politique qui lui permettait de nous expliquer combien tout cela était compliqué et disait-il " ce qui parait n'est pas toujours vrai ..."   Ce déjeuner avait terminé fort tard et nous croisâmes les élèves qui revenaient pour le dîner au moment où nous sortions du comedor !   Les journaux télévisés déversaient toujours autant de mauvaises nouvelles et nous sentions de plus en plus que ce stage serait la dernière escapade au campo avant longtemps.   Au matin du troisième jour, une pluie de type crachin breton nous fit comprendre que la journée allait être humide. Dominique pensait être revenu en un instant à Pont l'abbé (Pont ‘n Abad comme on dit là-bas, 83% de taux d’humidité !) et se disait qu'il avait finalement bien fait, voici presque 20 ans, de venir vivre à Nîmes.

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Les élèves étaient motivés, ils avaient chacun des problématiques différentes à résoudre, mais ils semblaient tous être heureux d'être là. L'ambiance était studieuse, calme et bonne. Chaque matin, le Maestro Leal et Augustín, son banderillero de confiance, partaient en éclaireur, pour préparer la séance, en triant les vaches, se transformant en vaqueros hyper efficaces.  

Jean-Luc mitraillait tout ce beau monde pour fixer ces instants magiques. De temps en temps, on pouvait apercevoir des toros qui s'approchaient de la placita, entendant sûrement les vaches qui meuglaient depuis le ruedo. C'était vraiment un véritable privilège que d'être ici.

CINQUIÈME PARTIE

Hier soir, l'annonce d'un reconfinement général en France avait fait souffler un vent d'incrédulité, même si nous nous en doutions, nous avions voulu croire, jusqu'au dernier moment, que nous pourrions y échapper.

La nouvelle était tombée alors que le Maestro Juan Leal s'entretenait avec chacun des élèves, individuellement, pour faire un point à mi-parcours, sur ce qui allait bien et ce qu'il fallait améliorer. Il lui restait une journée à passer avec nous, il devait regagner Séville le lendemain soir.

Le programme prévu pour cette dernière journée en sa compagnie était un peu différent. Il y aurait une séance de toreo de salón d'une heure, sous la direction du Maestro, avant un entraînement avec les vaches. Mais aussi, le ganadero avait souhaité offrir 2 novillos, un pour le Maestro et un autre pour un des élèves. Qui aurait ce privilège ? Ce n'était pas un choix à faire par hasard, certains avaient déjà eu beaucoup d'opportunités, d'autres devaient encore progresser pour pouvoir y prétendre. Canten fut désigné, son premier prix d'assiduité aux cours du CFT obtenu récemment ayant aussi pesé dans la balance.

L'horaire du départ avait donc été anticipé à 8h45. Nous pensions voir débouler tout notre petit monde au dernier moment pour déjeuner ; que nenni, ils étaient déjà tous prêts, "chauds comme la braise" dirait mon copain Jean-Luc le panadero-ganadero, nous étions les bons derniers du groupe. La motivation de chacun était demeurée intacte.

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Ce matin, il faisait gris, mais arrivés au niveau de la Fuente de San Estebán – Fuentes - comme ils disent ici - soleil et ciel bleu. On allait passer un jour d'automne très clément.

En voyant défiler les kilomètres le long de l'autovía, on ne pouvait s'empêcher d'avoir le regard happé vers ce campo : les terres agricoles alternaient du roux caramel au marron chocolat noir, en passant par un rouge groseille, ça donnait envie de croquer dedans. Le campo réservé au bétail déployait toute la palette des verts, la grande humidité du matin laissant l'herbe briller au soleil, on aurait pu imaginer une mer improbable. Les chênes aux troncs torturés paraissaient avoir tous été taillés parfaitement par un jardinier consciencieux, soucieux d'instiller une dose de perfection, dans ce paysage déjà si bien organisé.

Ces milliers d'hectares qui faisaient la richesse de ces régions d'élevages étaient surtout mis en valeur par le bétail lui-même qui grignotait, jour après jour, tout ce qui pouvait se trouver à leur portée. Ceux qui œuvraient véritablement pour l'environnement, c’étaient ces milliers de têtes de ganado, manso y bravo, que des ganaderos apasionados maintenaient contre vents et marées, attaqués qu'ils étaient par des bobos qui se gardaient bien de venir voir in situ ce qu'était la vraie préservation de l'environnement. Ces groupuscules hors-sol ne comprendraient jamais notre amour du Toro et de la nature, tellement la manipulation de leur cerveau par les lobbys arpentant les couloirs de Bruxelles avait malheureusement tristement réussi.  

Oui, l'annonce du confinement donnait encore plus la conscience du bonheur d'être au campo.  

Aujourd'hui, être au beau milieu de nulle part était un luxe que peu d'entre nous connaissait.

Un de mes professeurs, voici bien longtemps, me disait toujours : "quand la situation se dégrade, il faut retourner aux fondamentaux..." Ici, nous y étions, c'est sûrement de là que tout repartirait. Du moins, c'était à espérer.  

Depuis lundi, sur la route de notre salle de classe à l'air libre, nous passions deux fois par jour devant la ganadería d'Atanasio Fernández, une impressionnante bâtisse, en haut d'une colline, entourée d'un jardin magnifiquement tenu. Même si ce n'était plus ce que ça avait été, ça restait une légende.  

Puis, après avoir abandonné le réseau goudronné, nous empruntions un chemin de terre, qui passait juste devant une petite chapelle où le Maestro Manolete aimait venir se recueillir. C'est un lieu chargé d'ondes et d'histoire. En continuant, nous passions entre de beaux murs de pierres, des piquets de granit et du barbelé, nous indiquant qu'ici vivaient des animaux sauvages.

Certains d'entre eux, non loin du bord d'un des clos, paisiblement regroupés, pouvaient donner un coup d'œil à l'approche, il fallait bien que, de temps en temps, quelques "couillons" viennent les distraire de leurs rêveries campagnardes !  

Mais, quand on allait visiter un élevage, il y avait une subtilité qu'il fallait connaître : qui allait descendre du coche pour ouvrir et refermer le portail ? Le premier jour, Don Andoni m'avait montré : "Surtout, " m'avait- il dit : " n'oublie pas de remettre la corde !". Cela m'avait toujours paru amusant, quel que soit le niveau d’excellence de la ganadería, il y avait toujours, à un moment, un mauvais bout de ficelle en nylon, que l'on aurait pu trouver sur une plage, en hiver, qui terminait la fermeture du portail. Un verrou baïonnette en bas, une petite accroche métallique au milieu, un loquet pour fermer le tout en haut, mais, il semblait que si la ficelle n'avait pas été "entortillée" au portail, le bétail pourrait s'enfuir ! Il fallait surtout toujours respecter ce genre de croyances, car ça faisait longtemps que cela fonctionnait, pourquoi allions-nous changer cela !

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C'était une journée superbe, un temps comme nous n'aurions pas osé l'imaginer. Les jolies vaches se succédaient, les élèves très concentrés sortaient pour les toréer, ce qui leur permettait de faire des progrès notables, dont chacun avait, peu à peu, pris la conscience.  

En plaisantant, le Maestro Leal avait dit hier à l’un d’entre eux : - " Manuel, c’est la meilleure tanda de ta vie ! " Il lui a dit aujourd’hui - " c’est la meilleure faena de ta vie ! " … C’est dire le progrès !  

En fin de matinée, le Maestro Leal toréa le novillo, nous vivions, à juste titre, à ce moment-là, un moment extrêmement privilégié. Tous les élèves observaient avec attention les gestes de celui qui, depuis 4 jours, leur donnait, avec beaucoup de précision, des conseils très pertinents. Nino sortit « de second » et put se rendre compte des progrès obtenus, depuis le début de cette drôle d’année. Avec le second novillo, ce fut au tour de Canten d’entrer en piste. Il s’en sortit mieux que bien, toujours très appliqué et surtout affichant un joli sourire, qui nous payait de tous les efforts déployés pour mettre en place ce genre d’aventure !

La 32ème vache entra en piste, c’était un joli spécimen qui permit à Valentin de toréer avec douceur. Puis, le bruit avait couru que le Maestro Le Sur fêtait ce 29 octobre, son 42ème anniversaire d’alternative. Une pétition unanime réclama qu’il sorte s’y frotter ! Cela faisait exactement 10 ans qu’il n’avait pas donné une passe ! Mais c’était de bonne guerre et donc il sortit. Il toréa quelques tandas, la vache était très patiente, se laissant faire de bonne grâce, il se régalait, cela se voyait. Mais, soudainement, il trébucha dans un trou de la piste et tomba « à la renverse », la petite vache lui venant dessus, tous les élèves sortirent pour lui venir en aide. Fin des émotions fortes !!! On ne dira jamais assez l’importance de la qualité du ruedo dans les grandes arènes de France et de Navarre !  

Le quatrième jour d’apprentissage se terminait sur des adios, le Maestro Leal devant regagner directement Séville, conduit par le fidèle Agustín – Agu  – son banderillero de confiance, qui veillait sur lui comme sur la prunelle de ses yeux.  

C’était encore une bien belle journée que nous venions de passer, les actualités tragiques que nous lisions dans la voiture nous ramenant à notre hôtel, nous convaincant définitivement que la compagnie d’animaux aussi sauvages soient-ils était bien plus pacifique que celles de nombre de nos semblables sur cette Terre !