Mardi 16 Avril 2024
TIBO
Dimanche, 01 Novembre 2020

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Quelques précisions sur la future collaboration entre Tibo Garcia, Serge Alméras et Didier Cabanis...

Si la période est plutôt anxiogène et préoccupante à bien des points, la vie continue et dans le domaine des toros, outre les nombreuses entraves qui jonchent leur route, il faut tout de même faire comme si... et envisager l’avenir, aussi incertain soit-il.

Nous sommes à présent dans la période de fin de temporada qui débouche sur l’intersaison avec les transferts qui vont avec, changements en tous genres et toutes directions qui certes, n’ont pas toujours révolutionné la planète taurine, mais qui témoignent d’une certaine vitalité, y compris en ces temps de disette et d’incertitudes.

A ce sujet, l’annonce de la future collaboration entre le matador de toros Tibo Garcia avec Serge Alméras et Didier Cabanis semble faire pas mal parler. Vous trouverez ci-dessous quelques précisions sur ce nouvel accord d’apoderamiento...

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TIBO GARCIA

« En fait, avec Serge, on n’a jamais été vraiment fâchés. On s’était séparés suite à ma décision d’arrêter les toros et à partir de là, Serge est reparti sur autre chemin et moi, après réflexion, j’ai décidé de reprendre les trastos. C’est à ce moment-là que j’ai été apodéré par Julien Lescarret et Jérémy Banti. Fin  2019, après mon alternative, on a mis un terme à cette relation et donc, je me suis retrouvé seul au début 2020 jusqu’au moment où la pandémie a pointé son nez et qu’on se retrouve pratiquement tous au même niveau, avec la même problématique.

Tout s’est alors carrément arrêté, on ne savait pas où on allait et d’une chose à l’autre, la temporada 2020 est passée assez vite et en pointillés. On a continué d’exister a minima avec les fiestas camperas et les tentaderos, et en ce qui me concerne, c’est surtout grâce à ma peña et quelques clubs taurins que j’ai pu toréer. Compte tenu du contexte, c’était mieux que rien... et c’était déjà beaucoup !

Puis est arrivé ce rapprochement avec mon ancien mentor Serge Alméras que j’avais recroisé à plusieurs reprises au campo, jusqu’au moment où on a remis certaines choses sur le tapis, ce qui a permis d’envisager de repartir sur de nouvelles bases et comme je le dis toujours, une vraie histoire ne se termine jamais !

Avec aussi Didier Cabanis dans l’apoderamiento, on repart pour une nouvelle aventure. Ce n’est certes pas le meilleur moment, le plus compliqué étant que personne ne peut dire vraiment où l’on va. Mais on est bien contraint de faire comme si... Ils vont travailler comme s’il n’y avait pas de problème dans le registre de mes futurs engagements, et moi, je vais continuer à me préparer comme si j’avais des opportunités devant moi !

A ce sujet, je sais que Didier et Serge ont déjà alerté leurs contacts, où que ce soit. Il devrait y avoir aussi une préparation importante en Espagne et de mon côté, je vais accentuer le physique comme la technique. J’ai la chance de vivre à la campagne, donc d’avoir de la place pour mon entrainement. En attendant comme tous, des jours meilleurs... »

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SERGE ALMÉRAS

« Les choses se sont faites par hasard avec une tierce personne venue manger à la maison. On a évoqué l’actualité de la tauromachie, je lui ai dit notamment que j’avais pris du recul par rapport à Solal, que je voulais faire une petite pose dans les toros et le sujet est aussi venu sur Tibo avec qui il y a eu une aventure un peu exceptionnelle. On est parti de pratiquement rien, depuis la sans picadors pour arriver pratiquement aux portes de son alternative.

On en a reparlé plusieurs fois avec Tibo et j’avais tout à fait compris sa décision d’arrêter dans un moment où j’avais peut-être mis trop de gens autour de lui et ajouté à la pression, ça l’avait totalement perturbé. C’est moi qui quelque part l’avais voulu et je prends donc ce problème pour moi. Et dans cette période où j’avais décidé d’arrêter avec Solal pour prendre les choses un peu plus tranquillement, nous avons discuté à la maison avec cette tierce personne jusqu’au moment où c’est venu sur Tibo. On a évoqué ses qualités et le fait qu’il avait encore probablement pas mal de choses à dire dans les toros. On a aussi évoqué notre parcours qui a été plutôt atypique et qui a fait quand-même pas mal parler dans le milieu...

Cette personne est aussi entrée en contact avec Tibo et ensuite, tout à fait par hasard, nous nous sommes retrouvés pour les tâches de vaccinations chez Patrick Laugier, un ami de longue date avec en outre, que ce soit Thérèse, Margot et Marie, une famille pour laquelle j’ai beaucoup d’estime, ce qui dépasse même le cadre strict des toros. On s’est alors dit avec Tibo qu’il faudrait peut-être se revoir. On s’était croisés durant la saison dans des tentaderos et même quelques courses, et j’avais pu alors mesurer combien il avait évolué sur le plan taurin comme dans le domaine de la maturité, ce qui s’est concrétisé par un nouveau cap franchi.

A partir de ce constat, les choses se sont précipitées, avec l’entrée en lice aussi de Didier Cabanis comme co-apoderado. Je le connais depuis très longtemps, nos routes se sont souvent croisées et quand il a été empresa,  que ce soit à Alès, Vauvert, Vergèze ou encore en Espagne, il a souvent mis ou fait mettre des toreros dont je m’occupais. De mon côté, j’essayais de lui rendre service dans la mesure de mes possibilités, comme à Plaisance où je suis intervenu pour permettre à Manolo Vanegas d’entrer dans le cartel à la place d’Andrés Roca Rey qui avait dû déclarer forfait. On procédait ainsi par entraide, échange de bons procédés au gré des possibilités de chacun, sans que ce soit une nécessité...

Les choses ont voulu que Manolo et Tibo aient fait une bonne partie de leur trajectoire de novillero au même moment, ce qui a accentué les rencontres, formant en quelque sorte une « pareja » dans pas mal de cartels. Il y avait une bonne ambiance entre eux, partagée d’ailleurs par les cuadrillas, mais bien sûr, après, en piste, la competencia était normale. Mais on a toujours gardé de très bons contacts avec tout le monde...

Didier a traversé une période très difficile dans sa vie, mais on n’a jamais perdu le contact. On s’appelait souvent, de temps en temps on mangeait ensemble et un jour, je lui ai dit que je sentais qu’il se passait de nouveau quelque chose entre Tibo et moi. On s’est posé la question de savoir si après ce qu’on avait vécu ensemble, ce ne serait pas intéressant de partir avec lui. Didier a été d’accord, on s’est rencontré et on est tous tombé d’accord sur ce que l’on envisageait de faire. A partir de là, Tibo m’a dit que l’on repartait pour une nouvelle aventure !

On a déjà pas mal travaillé le sujet, on a des contacts qui ne sont pas loin de se concrétiser, mais pour le moment, il est difficile d’en dire plus. Mais ce qui est sûr, avec mes contacts en Andalousie et ceux de Didier à Salamanque, on a déjà pas mal d’activités déjà programmées. Puis, au gré des circonstances, les choses s’affineront afin de le préparer du mieux possible. On espère tous, bien sûr, que le ciel s’éclaircisse, mais là, on entre dans le domaine de l’inconnu...

Pour conclure, je tiens à préciser que j’ai été particulièrement ému, et même étonné, par tous les messages et appels reçus très rapidement après la diffusion du communiqué, que ce soit de la part de professionnels comme d’aficionados. J’espère que ce sera de bon augure pour la suite de notre nouvelle aventure...

En outre, je tiens à ajouter, concernant Vergèze, à propos de Camille Martinion, Henri Diop et toute leur équipe, qui ont œuvré pendant de nombreuses années pour les toreros et éleveurs français, qu’ils n’avaient pas assez  pris conscience de leur importance dans le milieu taurin par rapport à leur modestie et leur aficion. Ils ont même relancé la carrière de certains toreros qui n’avaient plus d’opportunités. J’espère surtout que cette arène aura l’occasion de se relancer et j’invite toute l’aficion à les aider si cette opportunité se présente. Un gros abrazo à tous, bon courage et surtout, ne baissez pas  les bras... Merci pour tout ! »

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DIDIER CABANIS

« Je pense qu’avec Manolo Vanegas, on s’est beaucoup apporté mutuellement, c’était plus une relation d’amitié que réellement d’apoderamiento ou quoi que ce soit d’autre. Après l’accident de campo, ça a été très compliqué pour moi, tout comme avec José Antonio Valencia. De là, j’ai eu quelques propositions pour donner un coup de mains à des novilleros ou matadors, mais je n’arrivais pas vraiment à franchir le cap, à me décider. Puis est arrivée cette proposition de relancer Tibo avec Serge et là, ma décision a vite été prise...

Serge est un ami avec qui je suis en contact depuis longtemps. Je me souviens de la première fois où je lui ai demandé de m’aider, c’était à l’époque où il s’occupait de Julien Lescarret. On a toujours eu de bonnes relations, et par exemple, je me souviens très bien, alors que nous étions à Lunel pour un spectacle, d’un coup de fil pour me dire qu’il y avait le lendemain un remplacement de Roca Rey à Plaisance. Je m’en souviens très bien car j’ai alors appelé Manolo qui était à Salamanque et moi, je suis monté dans la voiture pour me rendre dans le Sud-Ouest. Cette substitution, on la devait à Serge, et puis chaque fois, on a essayé de s’entraider.

Les gens pensaient qu’avec Tibo, on était sur un plan de rivalité, de concurrence, lorsque les deux novilleros toréaient ensemble, alors que c’était quelque chose de sain. Ils se respectaient beaucoup, Manolo adorait et adore toujours Tibo, et réciproquement, ils se sont beaucoup parlé, et c’est pareil pour moi avec Serge. Parfois, les gens n’ont pas tout à fait compris, comme la fois de Vergèze où on n’avait pas mis Tibo au cartel et si on ne pouvait pas le dire, je savais que j’allais lui trouver un poste à Calasparra ! De petites anecdotes qui montrent qu’on a entretenu toujours de bonnes relations. D’ailleurs, durant les deux années où j’ai un peu baissé le pied, il m’a proposé notamment de l’accompagner dans le Sud-Ouest pour voir toréer Solal.

Concernant Tibo, je pense que c’est une bonne personne, quelqu’un d’éduqué qui a des qualités. Après, bien sûr, il a encore à travailler certaines choses, mais il a envie de se relancer. Il a peut-être compris que ce n’était pas si facile que ça, qu’il fallait passer par des étapes pour aller encore plus de l’avant, et se concentrer davantage sur le toreo que ce qu’il peut y avoir autour de la tauromachie. Ce sera en tout cas un beau challenge !

Le but pour nous, c’est que considérant ce que chacun peut lui apporter sur le plan relationnel, on mette tous nos œufs dans le même panier afin de lui offrir des conditions d’entrainement les meilleures possible, que ce soit chez nous et dans le Sud-Ouest, comme en Espagne.

Une chose est claire, le contexte est très difficile même sans le Covid. La pandémie les a aggravées, mais il faut donc être prêt lorsque toute éventualité se présentera. Tibo doit donc se préparer à fond, et ce sera à nous de lui donner dans la mesure de nos possibilités des occasions de s’exprimer dans les ruedos... »

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Outre l’entrevista concernant Tibo, Didier Cabanis m’a rassuré sur le présent de Manolo Vanegas qui depuis Salamanque conserve le moral et poursuit sa rééducation.

Quant à José Antonio Valencia, basé avec sa compagne à Los Barrios, province de Cadix, il poursuit son entrainement là-bas, sachant bien que rien ne sera facile. On a pu le voir cette année uniquement à Beaucaire au terme d’une préparation compliquée à cause du virus et on lui souhaite bien sûr de le revoir plus souvent l’année prochaine...

Enfin, concernant Alès, l’empresa Tempéras Alès Cévennes a un contrat de cinq ans, il en reste encore quatre, et évidemment, elle est dans le même cas que tout le monde, à savoir avec la volonté de monter une feria, mais en tenant compte d’un contexte dont il faudra tenir compte et qui influera notamment sur la composition des plateaux. Plusieurs cas de figures sont prévus, mais quoi qu’il en soit, ça reste compliqué...