Jeudi 28 Mars 2024
DIVAGATIONS DE PATRICE
Mercredi, 25 Novembre 2020

suisse25k

Eloge de l’Helvétie : Je n’ai aucun a priori contre l’Helvétie, pays où d'ailleurs je ne suis jamais allé !

Quoique…

L’Helvétie est un pays négligeable s’il en est dans la mesure où à l’exception de mon ancienne voisine Maya, cette contrée n’a jamais produit un seul écrivain, peintre ou musicien qui tienne un tant soit peu la route.

Vous me direz avec raison que le Québec n’a pas engendré de torero ; Il est vrai que «El Ottaweño», « El Niño de Trois Rivières» ou Juan Louisseize, ça sonne drôle !

Mais, ne soyons pas distraído et revenons à l’Helvétie.

Voltaire s’y installa mais, pas con, juste à la frontière sauf que, par malchance, cet imbécile de nostalgique de Jean-Jacques Rousseau venait en voisin lui casser les couilles en lui parlant de l’Homme et de la Nature.

Un peu comme ça arrive quand tu as mis le rôti au four depuis dix minutes et que des Mormons sonnent à la porte ou un peu comme quand que tu rencontres Bérard en sortant des arènes.

Plus tard, Simenon y fit construire sa casa de campo, mais, à mon avis, ce fut uniquement pour y amener ses gonzesses en pensant impressionner ces bourriques en leur montrant le lac.

Pour les lacs, le Québec c’est mieux, mais comme à l’image du « Chino », Maigret craignait le froid…

Y sont pourtant nés des cadors en Helvétie :

Par exemple le fabuleux Euder, mathématicien qui démontra la conjecture de Fermat dans le cas n=3 et étudia les nombres parfaits. A la suite de ce travail intense, il fut atteint d’une congestion cérébrale et perdit l’usage de l’œil gauche, peuchère.

Par exemple le sympathique Bernoulli, autre mathématicien, bon collègue à Euler ; lui le Bernoulli, il s’était spécialisé dans la ligne isochrone et la sodomie des mouches ; il mourut en tombant d’une chaise en l’an 1705, quarante-neuf ans avant la naissance de Pedro Romero, celui de Ronda, celui qu’a peint Goya «El Sordo».

Il y eut aussi le bon Bonnet dont le truc était les insectes avec un cariño tout particulier pour les pucerons dont il étudia avec soin la parthénogénèse.

Je me permets de vous recommander notamment son «Traité d’insectologie » à lire un soir de déprime après un fracaso de Morante ou une grosse branlée de Nîmes Olympique qui, entre nous, vaut mille fois le Servette de Genève.

Quand je vous aurai parlé de Liotard qui faisait dans la peinture ou des chinoiseries de cette tante de Bodner qui écrivit des trucs sur le rôle prépondérant du merveilleux, vous aurez fait le tour des intellos suisses en moins de temps qu’il en faut pour aller des « Trois Maures» à « La Petite Bourse » et en encore moins de temps qu’il en faut à un toro pour aller mourir aux planches après un « Julipié ».

Certains, en hurlant comme des possédés, me diront : « Le Corbusier, Le Corbusier, tu oublies Le Corbusier ! ».

Je vais te dire, Corbu il n’y est pas resté longtemps en Suisse. A trente ans, mort de froid et d’ennui, il s’en était tiré et s’était installé à Paris, ce qui n’est peut-être pas ce qu’il a fait de mieux. Je suis persuadé que sa carrière aurait connu un lustre plus grand s’il s’était installé à Caveirac, à côté de chez Denis Loré.

D’ailleurs, ses compatriotes doivent lui en vouloir à Corbu dans la mesure où ils n’ont même pas édité un timbre à son effigie.

Ce qui montre qu’en plus d’être lent, l’Helvète est ingrat.

Comme les benêts qui ont mis vingt-cinq ans à reconnaitre l’amplitude du toreo de Dámaso González.

Des ingrats, je te dis, et en plus ce n’est pas terminé.

D'autres diront en hurlant aussi fort que Corentin Carpentier : « Blaise Cendrars !!! Blaise, tu oublies Blaise !!! » sauf qu’il est parti de Suisse à seize ans, le Blaise, et, pour se punir de sa naissance, s’est engagé dans la Légion.

Ce que je conseillerai de faire à Marcos.

Michel Simon lui aussi y est né en Helvétie et s’il est vrai qu’il ne s’est pas engagé pour se mortifier, Pépère possédait, comme amateur notoire de pornographie, une collection de plus de 100 000 objets en relation avec le sexe et était un fervent amateur de prostituées et de travestis.

Remarque, il y en qui collectionnent les playmobils ou les vignettes «Panini»...

Quant à Giacometti, le sculpteur qui a fait des machins plus longs et plus fins qu’Inès de la Fressange ou que le San Gilen, il s’en est barré à vingt ans de l’Helvétie. Paul Klee, lui, même, s’il y était formellement né était en fait allemand ; enfin, en ce qui concerne Paul-Emile Victor, né à Genève, il a été déclaré comme étant tchèque avant de se casser dans le Jura, d’aller barouler dans des endroits où il fait moins soixante de longue pour au final aller mourir à Bora-Bora, à exactement 15.929 km du «Mesón del Serranito», Calle Alfonso XII, 9, 41001 Sevilla.

Pas la peine de continuer, si ?

Bon, alors, on continue.

Outre des banques panaméennes, du lait tellement gras qu’il te reproche déjà avant de la boire, outre des glaciers épais comme les trois tomes du Cossío, la totalité des articles de Del Moral et la collection de «Terres Taurines » réunis, outre du chocolat blanc et des cantons minuscules, l’Helvétie a aussi l’exclusivité de Tariq Ramadan qui pour sa finesse avec les femmes est ce qu’est le Paris-Brest au longuet, ce qu’est «L’Apache» à Jean d’Ormesson et le Fendant à un blanc des Costières.

En plus de quelques bellâtres du type Javier Conde qui conduisent des F1 au risque d’écraser des vaches Milka, ce beau pays est aussi farci de sectes d’allumés qui de temps en temps après s’être allongés par terre les bras en croix se mettent le feu comme les Hindous.

En outre, sur le sol helvète, pas de thym, pas de romarin, pas d’asperges et dans le sol helvète, mon pauvre, rien : Pas de fossiles, pas de morceaux d’amphores, rien, nib, oualou, une catastrophe écologique pire que Barbara Pompili.

Qui dit pas d’herbes aromatiques, dit pas de gigot d’agneau le dimanche de Pâques et qui dit pas d’asperges, dit pas d’omelette au Pont du Gard le lundi d’après.

Quant à la mer, même avec les grosses jumelles du pauvre René Chavanieu (que descanse en paz) et en décrivant pendant dix heures un cercle de 360 degrés à te filer un torticolis à rester couché un mois, tu ne la trouves pas.

Qui dit pas de mer, dit pas de soupe de poissons, pas de bijus, pas de tellines, pas d’oursins, pas de calamares fritos, pas de rouille de seiches et bien entendu, pas de Feria de Palavas.

Enfin, et pour clore le tout, il a fallu attendre la votation du 9 février 2020 pour que l’homophobie soit reconnue comme un crime.

Ce pays que tiene menos detalles que la Seat « Marbella » est donc irrémédiablement condamné.

Et franchement, je ne comprends vraiment pas pourquoi Roger Federer n’ait pas fait de la Placette son lieu de villégiature.

Heureusement, d’Arles vint Eric Gibon dont l’apodo «Le Suisse» s’explique par le fait qu’il y était allé faire le barman.

Il rêvait de devenir figura du toreo, Gibon.

S’il avait réussi dans son projet, le nom «El Suizo » aurait, de Séville à Pékin et de Madrid à Honolulu, figuré sur tous les carteles et Eric serait ainsi devenu l’ambassadeur magnifique du pays dont le drapeau carré a pour dimension 150 x 150 cm.

Je crois que ne serait-ce qu’à ce motif, l’Helvétie se devrait de remplacer la croix blanche sur fond rouge figurant sur les passeports des autochtones par une photo signée Farine d’un Eric Gibon en habit de lumières soufflant dans un cor des Alpes.

Dès demain, je téléphone à Simonetta Sommaruga, la Présidente de La Confédération, pour qu’elle s’en occupe.

Vale ?

Patrice Quiot