Vendredi 29 Mars 2024
PATRICE : Si Nîmes fuera…
Lundi, 25 Janvier 2021

nim24ph

A la manière d’Antonio Burgos…  

 Si Nîmes était une fleur, ce serait...

Un bouton de micocoulier ramassé sur le boulevard Victor Hugo.

 

Si Nîmes était un arbre, ce serait…

Le palmier, bien sûr, mais aussi parce que la retombée de ses branches rappelle celle de l’écriture.

 

Si Nîmes était un oiseau, ce serait …

Un martinet au-dessus des arènes.

 

Si Nîmes était une odeur, ce serait …

Celle de l’anis, des paellas en train de cuire et des chichis un dimanche de Pentecôte quand est passé l’abrivado.

 

Si Nîmes était un son ce serait…

Les clarines qui  annoncent le toro de printemps.

 

Si Nîmes était une couleur, ce serait…

Le bleu du ciel qui passe et revient au-dessus de la place du Marché et le rouge et le blanc de Nîmes Olympique un jour de match aux Costières.

 

Si Nîmes était une chanson, ce serait…

« A la font de Nîmes » entonnée par les collègues du tendido.

 

Si Nîmes était un vent, ce serait…

Le Mistral des Guardiola.

 

Si Nîmes était une pluie, ce serait...

Une ramade d’oreilles coupées par les toreros français.

 

Si Nîmes était un livre, ce serait…  

«Nouvelles de l'exil », de Christian Ligier, au soleil de « La Petite Bourse ».

 

Si Nîmes était un torero, ce serait…

L’alegría juvénile de « Chicuelo II » en 54, le visage radieux du Cordobés en 64, la force sereine d’Ojeda en 83 et le cœur immense de Christian en 89.

 

Si Nîmes était un peintre, ce serait…

Auguste Chabaud, mais aussi Michel Gilles et Claude Viallat.

 

Si Nîmes était une tapa, ce serait…

Des olives picholines dont on jetterait les noyaux sur le sol d’un bar de la Placette.

 

Si Nîmes était un joueur de ballon, ce serait…

Un peu d’Akesbi, un peu de Pircalab, un peu de Voinea, un peu de Mézy, un peu de Ripart et beaucoup de Firoud...

 

Si Nîmes était un quartier, ce serait…

L’Esplanade, la rue Régale et la rue de la Violette, un peu de la rue de l’Aspic et à gauche vers la place du Marché.

 

Si Nîmes était une rue, ce serait…

La rue Fénelon où j’ai vécu, pardi.

 

Si Nîmes était une promenade, ce serait…

Des arènes par l’Esplanade en allant chez ma fille.

 

Si Nîmes était un parc, ce serait…

Le Jardin de la Fontaine quand on monte vers la Tour Magne.

 

Si Nîmes était une église, ce serait…

La cathédrale Notre Dame et St Castor le dimanche de la messe en provençal.

 

Si Nîmes était un petit encas pour une petite faim sur le coup de dix heures,  ce serait….

Une fougassette achetée à la boulangerie de la rue Fresque et un blanc limé au «4».

 

Si Nîmes était une plage, ce serait…

L’Espiguette, au bout du Grau du Roi.

 

Si Nîmes était une expression, ce serait….

Je vais te dire...

 

Si Nîmes était une danse, ce serait….

Une farandole languedocienne qui irait du Quai de la Fontaine au Mont Margarot.

 

Si Nîmes était un film, ce serait….

«  Les mistons», de François Truffaut, avec Bernadette Lafont, of course.

 

Si Nîmes était un lieu à montrer à un touriste et pourquoi, ce serait….

Les Halles, comme un résumé de la ville.

 

Si Nîmes devait apprendre aux enfants à se souvenir de noms, ce serait….

Louis Rossel, Jean Reboul, Vincent Faïta, Jean Robert et Charles Bedos.

 

Si Nîmes était un cadeau à faire à un ami, ce serait….

Une boite de caladons de  l’ancienne pâtisserie «Delcasso- Vernet».

 

Si Nîmes était un cadeau à faire à une amie, ce serait….

Une boutonnière d’œillets rouges et verts de chez Pichon.

 

Si Nîmes était un repas, ce serait…

Quelques Ricard chez « Titi », place de la Mairie, une brandade et une gardianne partagées avec les amis chez «Nicolas», la fougasse d’Aigues Mortes de «L’Aiglon» et une bouteille de Costières.

 

Ce qui me manque le plus quand je suis loin de Nîmes…

Tout ça !

 

Patrice Quiot