Mardi 23 Avril 2024
PATRICE
Vendredi, 05 Février 2021

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Tiré du cajón, ce recuerdo de 2002… Maxime Ducasse : L’élégance torera d’un grand Chablis...

Dans son automobile, Maxime Ducasse écoute une interprétation arabisante de Mozart par l’orchestre symphonique du Caire.

Plus tard, Maxime en parle ; doucement, sans heurt, d’une voix posée à peine teintée d’émotion.

Avec finesse et sans aucune ostentation.

Maxime Ducasse habite Nîmes, rue du Dr Calmette, au coin de la rue Terraube, pas loin de chez Gilles Raoux.

Leurs mamans aussi.

J’imagine que lorsqu’elles se rencontrent, comme toutes les mamans du monde, Mmes Raoux et Ducasse parlent de leurs enfants.

Comme Maxime est torero et Gilles matador de toros, j’imagine aussi que ces tertulias de trottoir dans un doux langage de femmes, doivent être plus élégantes que la glose masculine des arrière salles de bistrot.

Maxime Ducasse est banderillero.

Il fait partie de ces privilégiés qui pratiquent le plus beau métier du monde.

Dans cette profession, à vingt-sept ans, il jouait déjà dans la cour des grands.

Il en connait la grâce comme il en connait les stratégies, les turpitudes, le sordide des rencontres viles et le noir du cauchemar.

Mais de ces travers, Maxime Ducasse n’a cure.

Car avec ses yeux clairs, il rêve et parle à voix basse en racontant des horizons de percale rose et de soleil de six heures de l’après-midi.

Des arènes du Puerto de Santa-María, il dit : « Quand tu es au centre de la piste, les barrières sont tellement hautes qu’on dirait qu’il n’y en a pas ! »

Il lit Philippe Dijan.

Aime Rimbaud et les romans de Nicolas Rey.

Son téléphone lui ouvre le monde et ses capotazos enseignent à ceux qui savent bien les regarder la dimension comme les limites de la vie.

Cette vie n’est pas celle enseignée à l’école, mais celle apprise au contact des bêtes qui portent sur la tête des croissants d’or et dans le ventre une férocité apache.

En face d’eux, les lances de Maxime orientent des choix.

Comme ceux de Martín Recio.

Maxime Ducasse est un torero de la vertu.

Comme Sénèque.

Quand il ne torée pas, Maxime fréquente le Stade des Costières et marche dans sa ville.

Et, s’il te dit que lorsqu’il habitait Triana son esprit vagabondait sur le Bd Victor Hugo, il te dit aussi qu’il est bon de savoir qu’au «Café de Flore», à St Germain des Près, la tradition veut que le lauréat du prix éponyme ait droit à un crédit quotidien d’un verre du meilleur Chablis.

Maxime Ducasse est une excellente personne.

Vraiment.

Lo firmo yo.

Patrice Quiot