Une arène pleine, un vibrant et émouvant hommage au picador disparu, des toreros décidés qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes, un total de onze oreilles et un rabo coupés, un ganadero heureux, tout cela a contribué à la totale réussite de ce festival… 

A l’issue du paseo, un moment de recueillement a été observé, Miguel Darrieumerlou rappelant avec force sentiments au micro qui a été El Pimpi et combien il a compté dans le monde des toros et des chevaux…

Frascuelo a ouvert le bal avec un adversaire qui allait rapidement s’employer… à lui compliquer la tâche. Sans grand éclat, mais avec quelques gestes de vieux briscard aguerri aux affrontements les plus aléatoires, il allait s’en sortir avec dignité. Oreille après entière et brindis à Nathalie Vallejo, la veuve du Pimpi.

Richard Milian reprenait l’épée pour la circonstance et se fit remarquer capote en mains, notamment sur un quite por colleras avec El Fundi.

Après un brindis au ciel, le Catalan privilégia la meilleure corne de son opposant, la gauche, pour servir quelques muletazos au tracé bien ajusté. Entière et deux oreilles. Il eut en outre le bon goût d’associer Nathalie et ses jeunes élèves dans sa vuelta.

El Fundi tira quelques capotazos valeureux, brinda aux parents du Pimpi et se lança avec entrega dans une faena qui comporta d’excellents moments malgré un accrochage. Entière a recibir, deux oreilles et le rabo. Applaudissements mérités à l’arrastre.

Julien Miletto tira un autre bon toro qui lui permit de se lancer dans une faena allurée et juste après brindis à Nathalie, ponctuée toutefois d’un accrochage avant d’en finir par un estoconazo sin puntilla. Deux oreilles.

Thomas Dufau a montré à l’orée de sa saison d’alternative que les progrès sont là. Face à une excellent adversaire qui sera justement honoré de la vuelta posthume, le Montois a égrené des gestes valeureux tout au long d’un trasteo décidé, l’ensemble de son œuvre, dédiée à Nathalie, lui valant deux trophées.

Mathieu Guillon ferma le bal en se lançant lui aussi à fond dans la bataille. Il banderilla avec alegría et justesse, brinda au ciel puis posa une fleur sur son sombrero au centre avant d’esquisser quelques séquences relevées qui lui valurent d’empocher à son tour deux pavillons.

Présidence intelligente de Marcel Garzelli, excellente organisation du Club Taurin Joseph Peyré de Pau…

A noter encore que Mathieu Guillon fut le seul à banderiller et qu’il eut l’élégance d’inviter le ganadero, José Manuel Escolar Carrasco, à partager sa vuelta, ce qui était totalement justifié.

En matinée, classe pratique entretenue grâce à l’envie des jeunes aspirants à se distinguer devant une belle chambrée. Voir chronique…