Jeudi 28 Mars 2024
PATRICE
Lundi, 12 Avril 2021

philip12ph

Philip : Je n’aurais pas pu l’imaginer en torero !

 

First, because je ne suis pas persuadé qu’il eût été approprié de l’affubler d’une montera. Pareil pour le castoreño.

Second, because je crois assez difficilement qu’il eût pu être touché par le duende gitano de Manuel Torres en ce qui concerne le maniement du capote. Aussi bien dans sa façon d’interpréter la véronique qui, je suppose, n’aurait pas fait oublier la manière de Rafael comme dans  l’efficacité de ses mises en suerte, qui je suppose, auraient été plus trash que celles de Martín Recio.

Third, because s’il était assez éloigné de Manolo Ortiz ou du «Formidable» en ce qui concerne le look, je présume qu’il l’aurait été davantage encore dans la pose des banderilles « al sesgo por dentro ».

Fourth, because même si ses grands bras pouvaient laisser espérer des muletazos largos je ne suis pas certain qu’il eût  possédé le trago de Dámaso dans les  redondos ou la délicatesse du Curro dans les kikirikis.

Fifth, because j’imagine que ses origines hellènes l’auraient plus disposé à des attouchements et à des pinchazos qu’à l’engagement  et à la radicalité dont faisait preuve Domingo Ortega dans la manière de porter le coup d’épée.

Mais, bon...

Ce n’est pas pour autant que, dans le monde des toros, Philip eût été condamné à rester sentao.

D’abord, il avait un carnet d’adresses  de puta madre :

Mao qui ressemblait à une grosse fève, Staline et sa moustache, le grand Charles, ses bras en V et tata Yvonne, le Georges, le Valéry, le Sarko, le Jacquot, le François « El Normal », le Manu et la Brigitte, Khrouchtchev et son soulier sur le pupitre de l’ONU, le Nehru pieds nus, le Roosevelt dans le fauteuil roulant, le Caudillo et ses garrots, sir Winston et ses cigares, le Salazar du pays de la morue et des cure-dents, le Bobby Charlton et le Bobby Moore du balonpié, le John Lennon et les trois autres de Liverpool, le Oppenheimer de la bombe, la Ava et la Marylin, le Tonton de l’Elysée, les papes de St Pierre, le Léon Zitrone des enterrements, le Sartre avec ses binocles et ses «Boyards» papier maïs…

Tous, il les connaissait le Philip.

De bons collègues.

Ça, ça fait des souvenirs à raconter autour d’un « tinto de verano » à la venta « Pascual » (A-2234, 11170 Medina-Sidonia, Cádiz, teléfono : +34 956 23 30 85)

Et ça, ça vous pose, ça vous donne de la catégorie.

Ça ouvre des portes.

Et ça permet des convenios.

You see what I mean.

« Mierma, le jeune, tu me le mets à la novillada sin caballos de Morón de la Frontera et je te file un pase à la garden party de Sandringham, vale ? »

Deuxièmement, le Philip, il avait beaucoup de médailles accrochées à sa poitrine.

Pas le simple ruban rouge de la Légion d’honneur que le Chichi a donné à Sheila, pas le bleu de l’ordre du mérite ou le violet des palmes académiques que portent les instituteurs barbus, socialistes et méritants, mais l’Ordre de la Jarretière, l’Ordre du Chardon, le Grand Order of the Bath, le Distinguished Service Order, l’Order of the British Empire, la Victoria Cross, sans oublier l’Ordre de l’Etoile brillante du Zanzibar…

Tu en veux des breloques, tu en veux des colliers…

31.

Plus que ce qu’il y a de curés en Lozère, plus qu’en avait la Cayetana.

S’il était tombé au Vidourle avec, on ne le repêchait pas !

Mais il est certain que lorsque vous arrivez à la réunion de l’ANOET avec, ça marque bien et ça donne du crédit à votre demande de mettre trois fois Toñete à l’affiche de la Feria de Séville !

Pareil quand vous rencontrez le Président du club taurin de Millas ou celui de Brocas les Forges.

En outre, le Philip, il devait avoir un peu de parné.

Ça aussi ça sert dans les toros.

Quelle qu’en soit l’origine.

A l’exemple de Martín Berrocal qui faisait dans le transport, le foot et le boxeo, de Ricardo Gallardo qui fait dans les meubles ou Morante dans le riz et les bateaux de pêche.

Sugar in the porridge ou si vous préférez manteca dans les espinacas...

Ça met l’huile d’olive de chez Enrique dans les rouages des programmations d’Óscar, de Ramón, de la casa Matilla ou de la Lozano’s house.

Le carnet d’adresses, les médailles et les lovés….

Comme également il parlait bien plusieurs langues, qu’il ne détestait pas le skaï, qu’il devait savoir se tenir dans les salons de « l’Impé » du « Wellington » ou du « Colon » et pour un peu qu’il ait pris goût à la manzanilla et au jaunâtre…

… Apoderado, je l’aurais bien vu le Philip.

En outre, comme  il montait bien a caballo, il aurait été à l’aise pour aller voir les toros au campo et, sans s’espousser, extorquer quelques renseignements opportuns au  mayoral.

En plus, le Philip, il n’était pas vilain d’apparence.

Plus près d’un Manzanares qui serait né à Corfou que d’un Juan Belmonte ou d’un Lázaro Carmona,

Une sorte de Cayetano blond et long qui aurait fait l’économie de poser dans les revues people ou de sortir à poil de la douche dans les séries télévisées en exhibant ce dont la nature l’avait bien pourvu !

Sûr que con la cara y la pinta que tenía, le Philip aurait également pu faire un malheur comme présentateur à « Feria TV » ou comme binôme de Christophe Chay.

Comme il savait également peindre des tableaux, il aurait pu faire la nique à Loren.

Comme il était méticuleux et propre, il aurait fait un excellent valet d’épée.

Comme il savait conduire les grosses automobiles, il aurait pu faire le quite au chófer de la cuadrilla et faire rire tout le monde en racontant les blagues de mauvais goût dont il était coutumier.

Et comme il écrivait des livres, il aurait pu demander à Del Moral ou à Viard de faire des piges.

En vérité, il avait un registre taurino large, le Philip, et je crois que dans le mundillo, il aurait pu servir.

Mais bon, il a préféré épouser Elisabeth Alexandra Mary, premier enfant du prince Albert, duc d'York et de son épouse, Elizabeth Bowes-Lyon et s’occuper des Welsh Corgi Pembroke de maman.

La Elisabeth qu’Hubert Yonnet m’a dit avoir rencontrée avec son husband, alors que, perdus dans les marais, la Queen et le Philippou baroulaient en Rolls-Royce dans une draille pas loin du canal du Japon.

Comme quoi, si Dieu l’avait voulu, le Philip aurait pu également faire le gardian à «La Bélugue» !

Datos :

Philip Mountbatten, duc d'Édimbourg, né prince Philippe de Grèce et de Danemark le 10 juin 1921 à Corfou et mort le 9 avril 2021 à Windsor, était le mari d’Élisabeth II, reine du Royaume-Uni et des autres royaumes du Commonwealth.

Enfants : Charles de Galles, Anne du Royaume-Uni, Andrew d'York, Edward de Wessex.

Parents : Alice de Battenberg, André de Grèce.

Frères et sœurs : Cécile de Grèce, Sophie de Grèce, Marguerite de Grèce, Théodora de Grèce.

Patrice Quiot