Jeudi 28 Mars 2024
PATRICE
Vendredi, 23 Avril 2021

jos23ph

Joselito’s strange last day... (2)

Talavera de la Reina le 16 mai 1920.

Dimanche.

Hôtel «Europa».

15h.

Sur une chaise l’habit de lumières : Rouge et or.

Sur une autre : Le capote de paseo : Noir à fleurs rouges.

Sang et deuil.

16h.

Habillé de torero, Joselito part aux arènes en fredonnant à nouveau  la copla consacrée à « Espartero ».

Une autre chanson populaire dit :

« ¡ Gallito !... ¡ El mejor torero !

¡ El más artista !¡ El primero !

El que aquel día nefando

llegó a la plaza cantando

Las coplas de El Espartero ! »

La pluie a cessé et le soleil est revenu.

Full house, l’arène.

Et fabulous, la revente.

26 ptas le tendido de sol dont le prix officiel est de 5 ptas.

Avant le paseo, dans le patio de caballos, «Blanquet», le péon de confiance  de Joselito, sent une odeur de cire.

Il y voit un tel mauvais présage qu’il préconise à Joselito de renoncer à toréer la corrida.

Récit in the récit concernant Blanquet et la cire :

« Tras la muerte de Joselito, Blanquet fue de subalterno con Granero y el día que Granero muere sucede algo similar antes de hacer el paseíllo.

Blanquet decide dejar los toros pero Ignacio Sánchez Mejías lo convence para que vaya en su cuadrilla. El primero le hace prometer que si alguna vez le viene ese fuerte olor a cera ese día no se toreara.

Ignacio se lo promete.

Un día toreando en Sevilla, estando Blanquet en el callejón le vino ese fuerte olor a cera. Blanquet, que había vivido la muerte de Joselito y Granero, interrumpe la corrida y se llega a montar un altercado en el callejón entre los propios compañeros y la autoridad.

La corrida termina e Ignacio sale de la plaza por su propio pie.

En el tren de vuelta a Valencia, de donde era el subalterno, Blanquet fallece de un infarto.

Esta vez había olido su propia muerte. »

(Fuente : Álvaro. R. Del Moral)

16h30 :

La corrida commence.

Avec José vont les  picadores “ Camero”, “Carriles” et “Farnesio”.

Banderilleros : «Blanquet», Cantimplas et « El Cuco ».

Puntillero, Fernando,  son frère.

Les toros du jour appartiennent à la Veuve Ortega.

Ganadería de Talavera.

Une ganaderia modeste mais con casta, issue d’un croisement de vaches de Veragua et d’un semental de Santa Coloma.

«Canastillo», de pur sang Ibarra, est le papa des toros de ce 16 mai 1920.

Les enfants se nomment : “Manigero”, “Golondrino”, “Carpintero”, “Batanero”, Bailaor et Comisario”.

Fins, longs de corps avec peu de cornes, la majorité d’entre eux est de robe noire.

Tous ont cinq ans.

Ils portent les couleurs de la ganadería : Bleu et blanc.

Les couleurs de Talavera.

Le blanc de la pureté de l’origine ; le bleu de la porte de la Gloire.

Règlementairement, Joselito brinde son premier adversaire au  président de la course.

Brindo por el Presidente, por su distinguido acompañamiento y por el pueblo de Talavera, donde tenías muchas ganas de torear, porque esta plaza la inauguró mi padre, por cuya memoria brindo también la muerte de este toro”.

Ce sera le dernier brindis de sa vie.

Il ne se passe rien.

Ni à son premier, ni à son second.

Il est aux environs de 18h10 quand sort le cinquième.

“Bailador”.

«Danseur».

Noir jais, petit, court de cornes.

Vilain.

«Danseur» pèse 240 kilos en canal, 460 en vif et est marqué du n°7.

Le toro ne plait pas à Joselito.

Ala pa dentro, Fernando que este toro no es pa ti” dit-il à son frère et “Cuidado con este toro que es peligroso” à Blanquet et Cantimplas.

« Danseur» fuit les capes, tue quatre chevaux et sort du tercio avec un défaut de vue.

Il voit mal de près.

Ça ne se passe pas bien aux banderilles, ni pour le «Cuco», ni avec Cantimplas.

Este toro nos va a dar guerra Ignacio” souffle Joselito qui ajoute “Mala cara tiene ese ladrón” quand il prend  les trastos.

«Danseur» est aux planches dans le terrain d’un cheval mort.

Charges courtes et imprévisibles.

Il ne prend pas les passes.

Joselito demande  au «Cuco» et à  «Blanquet» de l’en sortir.

En vain.

¡ Quítate Enrique, que eztá er toro contigo, y por ezo no toma la muleta !”

Muleta por la cara, rien n’y fait.

A la voix peut-être…

Joselito arrive enfin à tirer le toro de la querencia.  

Et à lui donner deux passes.

«Je le tiens, il est à moi» dit-il à la cuadrilla.

Afin de lier la muleta, il recule.

En souriant.

Au même momen, «Bailaor», lui vient dessus, le prend à la cuisse et l’envoie en l’air.

Avant que Joselito ne retombe au sol, «Danseur» lui met la corne droite dans le ventre.

Il est 18h34.

«Me ha echao las tripas fuera, Blanquet. »

Joselito s’évanouit.

«El Cuco», «Blanquet» y Paco Botas l’emportent à l’infirmerie.

José  qui comprime l’intestin qui lui sort du corps bredouille :

« Mascarell ! Qu’on appelle Mascarell*».

*Le médecin personnel  de « Joselito ».

(A suivre…)

Patrice Quiot