Samedi 20 Avril 2024
Niño de la Capea : Saga d'une famille ganadera...
Vendredi, 11 Mars 2011

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Il faut bien l’avouer, on s’y perd un peu dans les toros de Pedro Gutiérrez Moya, plus connu sous son apodo de torero, « El Niño de la Capea »…

 

Si on reprend les dépêches, on trouvera ses toros sous les appellations de Carmen Lorenzo, son épouse, Pedro y Verónica Gutiérrez, ses enfants, Gutiérrez Lorenzo, le couple, El Capea, lui, ou encore San Pelayo et San Mateo, ces deux dernières appellations étant maintenant les plus usitées…

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Il faut dire que depuis sa création, les choses ont évolué, les enfants ont grandi, ce qui a entraîné quelques modifications dans les termes employés. Mais finalement, les toros sont bien ceux du Niño de la Capea, et c’est bien là l’essentiel.

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A Espino Rapado, le nom de la finca principale, sise à deux pas du petit village de San Pelayo de Guareña, en plein Campo Charro, les toros vivent dans un endroit quasiment paradisiaque, impression renforcée par une météo de rêve pour une fin février. Et quand le décor s’illumine…

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D’origine Murube-Urquijo, les toros du Niño de la Capea sont assez souvent employés pour le rejoneo, mais ils sortent aussi en corrida, comme cette année notamment à Valencia le 18 mars où ils seront lidiés par El Cid, Miguel Ángel Perera et Cayetano.

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Avant d’être invité par le ganadero à faire le tour du propriétaire, l’occasion était trop belle de parler avec lui de l’état actuel de sa ganadería…

"Ici, à Espino Rapado, c’est la principale finca qui fait six cents hectares où se trouvent surtout les toros, mais nous en avons une pas très loin de trois cent cinquante hectares où sont regroupées les vaches de Carmen Lorenzo, et une autre d’environ cinq cents hectares en Extremadura pour celles de San Mateo et San Pelayo. J’ai acheté ici à Paco Camino, en 1974, mais avant, il n’y avait rien, même pas l’eau. Tout était sec et il a fallu beaucoup de travail pour aménager ces terrains en terres d’élevages, les clôturer, afin d’y accueillir du bétail dans les meilleures conditions…

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Les troupeaux sont différents, mais nous mélangeons les sementales car nous essayons de faire en sorte que toutes les « familles » que nous avons soient présentes dans les trois fers. Dans l’ensemble, cela représente un total d’environ mille cinq cents têtes de bétail. Dans le lot, il y a des animaux totalement improductifs, comme les añojas et les erales, qui reviennent cher et qui tiennent pas mal de place… mais c’est la rançon à payer pour avoir un bon élevage.

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Selon moi, au bout de cinq générations de vaches, on peut parler d’encaste propre, ce qui est mon cas. Aussi, je m’insurge quand on parle de Murube, je préfère qu’on dise maintenant encaste Capea !  Pour le bien ou pour le mal…

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Que ce soit pour le rejón ou pour la corrida, comme celle que je vais aller lidier à Valencia, mes toros sont les mêmes ! Il n’y a pas plusieurs lignées et je les choisis selon les coures, la présentation, le trapío et l’importance des arènes. Mais il n’y a pas une vache pour Mendoza et une autre pour le Juli !!!

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Pour les corridas de toros, nous irons à Valencia, à Málaga, j’en ai une autre réservée par Matilla, mais je ne sais pas encore où elle sera lidiée, bref, plusieurs courses importante sont prévues.

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Pour celles de rejón, il y aura Séville avec un cartel « cumbre » le 1er mai composé de Mendoza, Ventura et Leonardo Hernández… en bien d’autres, à Madrid pour San Isidro, Pamplona, et bien sûr, en France aussi, avec pour le moment, Istres et Nîmes.

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C’est vrai que je ne lidie pratiquement pas de novilladas, ça s’explique par l’état du marché qui a évolué et qui est très préjudiciable pour la Fiesta, la crise entraînant une baisse du nombre de courses dans cette catégorie, et ce n’est pas rentable.

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J’aime beaucoup lidier en France et je me réjouis de la connaissance et de la fidélité du public français envers les toros. Je suis bien sûr très satisfait d’aller à Nîmes, mais aussi à Istres, une très belle arène que je connais pour y avoir toréé un festival et dont je garde un bon souvenir. J’espère que mes toros permettront aux rejoneadores de triompher pour justifier la confiance que l’empresa a placée en moi…"

 A la veille de quelques grands rendez-vous, on dit bien entendu suerte à cette famille ganadera , à commencer par Pedro, 'El Niño de la Capea", qui après avoir été une figura del toreo, a gagné son autre pari, devenir un ganadero de premier plan...