Jeudi 28 Mars 2024
ISTRES

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Reseñas des novilladas d’Istres, avec notamment le triomphe de Manuel Perera en piquée...

Samedi 19 juin. Environ un tiers d’arène. Une minute de silence a été observée à la mémoire de Philippe Pagès, associé à Pascal Mailhan au sein de la ganadería Pagès-Mailhan, récemment décédé.

Six novillos de Pagès-Mailhan bien présentés qui ont donné pas mal de fil à retordre à la terna et de l’intérêt ainsi que de crédibilité à leur combat. Meilleurs les 5 et surtout le 6 qui a eu les honneurs de la vuelta posthume.

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Adam Samira (applaudissements aux deux) a ouvert la séance avec un opposant brusque dans ses charges piqué une seule fois avant de parvenir à exécuter avec la muleta plusieurs enchainements qui ont transmis. Le novillo se retournait vite et sous la menace, l’Arlésien afficha un bel aguante. Las, il perdit avec les aciers le crédit emmagasiné en amont. C’est sous les gouttes qu’Adam dut en découdre plus tard avec un second client qui lui non plus, n’avait rien de commode. Au cours d’un affrontement des plus indécis, il se fit violemment secouer, parvenant toutefois à tirer quelques valeureux muletazos gauchers, mais devant rejoindre plus tard l’infirmerie après avoir de nouveau calé avec la ferraille. Il dut ensuite être dirigé vers l’hôpital de Martigues où lui fut décelée une fracture au niveau du thorax et une forte contusion sur sa cuisse gauche.

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Manuel Perera (oreille, oreille et deux oreilles) aura été en définitive le vainqueur de la matinée, mais à quel prix ! Après quelques bons capotazos puis un assaut au cheval, Manuel a été envoyé dans les airs avant de montrer par la suite une énorme volonté  et pas mal de cran face à la violence de son opposant. Il dut par la suite subir un a utre choc au bas ventre avant d’en terminer avec le pensionnaire des Jasses de Bouchaud a fini par rouler au sol après quelques longueurs. Le quinto a été reçu a portagayola, puis début de faena à genoux. Le protégé de Juan José Padilla qui le téléguidait depuis les tablas allait jeter ce qui semblait lui rester de forces dans la bataille, se montrant bien que diminué généreux dans l’effort. Il reçut une autre oreille, certainement pour récompenser son abnégation, au terme d’une partition dont on retiendra justement son comportement de novillero qui à l’image de son mentor, sait visiblement ce que « se la jouer » veut dire. Et comme si ce n’était pas suffisant, le Salmantino dut ensuite se taper le second de Christian Parejo qui ne put retourner en piste. En effet, ayant subi une fracture du péroné à peine consolidée, un violent choc à son premier l’a contraint à se diriger à son tour vers l’hôpital pour passer quelques examens qui ont décelé des complications à ce niveau... Et voilà donc l’ami Perera parti pour se coltiner un autre novillo puisque le chef de lidia n’était plus là, ce qu’il fit avec beaucoup d’implication malgré la fatigue. Par chance, l’animal sortait du meilleur tonneau et après une larga de réception suivie de bonnes véroniques puis deux assauts bien contenus par Gabin, brindis aux banderilleros et début de faena entreprenant qui déclencha la musique. Le bicho répétait et avec un cœur à soulever des montagnes, Perera transmit au respectable sa joie de toréer lors de plusieurs mouvements au concept agréable, concluant d’une entière libérant deux trophées.

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Pour revenir à Christian Parejo (oreille), il se distingua par véroniques sur la réception de son premier et unique novillo. Monopuyazo avant un bon second tercio, brindis à l’auditoire et entame de faena par deux cambios au centre précédant des enchainements bien conçus. Malheureusement, le Chiclanero subit ensuite deux violents accrochages dont il ne sortit pas totalement indemne. Visiblement choqué, le poulain de Tomas Cerqueira conclut par entière sur une jambe avant de gagner l’infirmerie. Mais au cours de son combat, par son attitude et sa vaillance, il avait exhibé l’image d’un torero enracé !

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Résultat des courses, au terme de cette novillada particulièrement accidentée, Manuel Perera a été déclaré vainqueur du Trophée Pierre Pouly 2021. Bravo à lui, mais je ne saurais oublier ses deux infortunés compañeros, eux aussi à féliciter et encourager. On reverra avec plaisir ces trois novilleros, mais qu’à une seule condition, que lorsqu’ils seront totalement rétablis. En effet, qui veut voyager loin doit ménager sa monture et tout excès de précipitation n’est pas toujours le chemin le plus court... Suerte pour leur récupération !

La veille, en matinée, novillada non piquée organisée par le centre Français de tauromachie sur la base d’échanges avec des élèves d’autres écoles, en l’occurrence Béziers, Adour Aficion et Arles. Devant environ 500 personnes et avec des erales de Durand qui se sont avéré sérieux, chacun s’est employé à donner le meilleur afin de représenter au mieux son école.

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Rafael Ponce de Leon (CFT - vuelta) a démarré la séance par un bel enchainement véroniques/chicuelinas puis brinda à l’assemblée un trasteo comprenant plusieurs mouvements harmonieux, notamment à tribord. Temple, ceinture et envie, deux volteretas avant entière au second envoi. Vuelta qui par rapport à la catégorie, aurait pu se solder par une oreille. C’est du moins mon avis.

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Lenny Martin (Béziers - saluts) se fit applaudir pour avoir exécuté d’emblée de bonnes véroniques rematées par rebolera. Brindis au public, cambios, puis enchainements un peu inégaux dans la connexion aux gradins. Final en jetant l’épée puis quelques difficultés à la mort avec violente voltereta qui le laissa un temps étourdi par le choc. Mais il eut tout de même le cran de retourner pour parachever sa faena.

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Juanito (Adour Aficion - saluts) montra à son tour de bonnes dispositions au capote avant une faena brindée à l’assistance réalisée au son de Nerva, au cours de laquelle il dut tenter de soumettre avec plus ou moins de bonheur un animal qui n’était pas très enclin à se laisser dominer et qui finit par l’accrocher avec violence. Relation de cause à effet, Juanito dut puiser dans ses ressources pour une conclusion qui n’eut rien d’évident.

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Antonio Plazas (Arles - oreille) reçut son eral par quatre largas de rodillas. Comme à chacune de ses sorties, il a débordé de ganas et d’entrega dans un répertoire spectaculaire, démonstratif, non exempt de scories, mais qui a eu le mérite de comprendre quelques passages valeureux et surtout de transmettre. Entière au quatrième envoi avant de promener la seule oreille - bienveillante - de cette matinée.

Félicitations aux ganaderos, aux quatre aspirants et à leur professeur pour nous avoir offert cette matinée entretenue. Suerte a todos pour la suite de leur temporada...