Samedi 20 Avril 2024
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Histoire : Plaza de Toros de la Real Maestranza de Caballería de Sevilla...

Vers 1760, la Real Maestranza de Caballería entreprit la construction d’un édifice en pierre pour remplacer les arènes provisoires en bois qui étaient érigées au même endroit. Un processus de construction qui allait durer 120 ans commença alors, comprenant différentes étapes et de sérieuses difficultés à surmonter, jusqu’à sa finalisation en 1881.

Suite à l’obtention des privilèges royaux qui autorisèrent l’édification d’arènes en 1730, on peut distinguer plusieurs périodes dans la construction.

1730

Suite au privilège accordé par Felipe V autorisant l’organisation de corridas, la Real Maestranza décida de construire ses propres arènes dans un site du quartier de l’Arenal, proche de l’actuel emplacement, entre le couvent du Pópulo et ce qui s’appelle alors le mont du Baratillo. Les arènes étaient en bois, rectangulaires, comme la place de San Francisco - la place principale de Séville où se célébraient alors les festivités publiques. En bois, elles comprenaient des balcons hauts et bas, ainsi que des échafaudages et des gradins qui composaient le reste de sa structure.

1733

Les premières arènes furent démontées pour en construire de nouvelles, toujours en bois mais de configuration arrondie cette fois-ci, formées d’intervalles réguliers. La pratique avait en effet montré qu’il était trop dangereux de toréer dans les arènes précédentes, en raison de leurs quatre extrémités. Le rabaissement du mont Baratillo commença alors et les arènes s’y échafaudèrent une fois le lieu convenablement adapté. Les places étaient similaires à celles des arènes précédentes, avec des balcons et des loges devancées d’estrades ou de caches.

En remerciement, le roi concéda d’importants privilèges décisifs à la corporation et, à partir de 1739, une troisième place s’érigea. Ressemblant plus aux arènes actuelles, elle possédait seulement des balcons et des gradins et comptait quatre portes en plus du toril.

1749

La corporation commence à construire une importante série de dépendances en taille de pierre, adossées à ces arènes en bois - comme des boucheries, des écuries et plus tard des maisons et des dépôts -, ce qui configura ainsi l’aspect futur des arènes, encadrées de différentes installations.

1759

Une quatrième arène en bois est construite. Son aménagement correspondait à celui de la précédente (démontée en 1756 après l’interdiction des corridas en 1754). Ce fut cette structure qui perdura en attendant que se construise les arènes en dur.

Datos :  Pedro Romero (1734-1839) :

1761

Afin d’en finir avec les frais et les problèmes liés à des constructions éphémères, la Real Maestranza commença la construction des arènes en pierre, d’après les plans de Francisco Sánchez de Aragón. Entre 1761 et 1762, trois tronçons - ochavas - furent construits. Pedro de San Martín dirigea les travaux durant les derniers mois.

1763

Une seconde étape commença, introduisant des variations au plan initial. Le plan original de la porte et du balcon du Prince, ainsi que celui de l’ouvrage extérieur fut approuvé, tout comme celui de la galerie couverte supérieure. Jusqu’en 1766, six ochavas et demi furent construites sous la direction de Pedro de San Martín. Cette étape fut décisive, le secteur principal de l’édifice fut réalisé et la partie fondamentale de la configuration interne et externe des arènes fut alors définie.

1766

Suspension des travaux durant 15 ans en raison de difficultés financières.

Datos : José Delgado Guerra Pepe Hillo (1754-1801).

En 1776 la duquesa de Osuna le obsequió con un traje por el que desembolsó la elevada cifra de 6.949 reales.

Pedro Romero durante los años 1767 y 1768, gano 1.200 reales por todas sus faenas.

1781

Troisième phase des travaux durant laquelle une ochava qui avait été laissée incomplète fut achevée, de même que la suivante, sept balcons, cinq échafaudages et un entrepôt. La direction des travaux échût à Vicente de San Martín à qui on a longtemps attribué le dessin original des arènes.

Datos : Dans le Nord de la France, de petites arènes s'ouvrent à Rouen et à Paris. Sur la route de Pantin, un combat de taureau public est donné le 16 avril 1781 dans un lieu baptisé « place du Combat » et rebaptisé à la Libération : « place du Colonel-Fabien ».

1783

Dernière étape de construction du XVIIIème siècle durant laquelle deux ochavas supplémentaires furent érigées, avec leurs balcons, leurs gradins et leurs dépôts correspondants.

1785

Carlos III interdit la tauromachie dans tout le pays. Commence alors une période de 60 ans durant laquelle les travaux en pierre n’avancèrent pas. Les travaux réalisés à cette période se limitèrent à des réparations dans la partie en bois restante, ainsi qu’à de nombreux arrangements. Certaines réformes eurent des incidences dans le déroulement postérieur du projet, comme la probable réduction de la piste en 1830 avec l’apparition des burladeros en substitution des recoins qu’il devait y avoir au niveau de la barrera. Cette rénovation créa possiblement dans le callejón des places appelées «cajones», d’abord en bois puis en dur, qui précédèrent les places de barrera actuelles.

Datos : Joaquín Rodríguez, Costillares (1743-1800). El torero pidió a la Real Maestranza de Sevilla permiso para poder decorar su terno con galón de oro al modo de los rejoneadores, mientras que los subalternos los llevarían de plata.

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1845

Le poste d’architecte de l’Institution fut créé afin de contacter les professionnels les plus prestigieux et les «plus renommés de la ville». Le premier architecte approché officiellement fut Juan Manuel Caballero y Ortiz. Les travaux de pierre redémarrèrent en plusieurs étapes, en commençant par l’échafaudage du bas, ce qui permit en 1849 d’achever le gros des gradins.

1853

16 nouveaux balcons furent réalisés. Ils remplaçaient ceux en bois situés du côté nord de la place. Dans les espaces dans lesquels il n’y avait pas d’arches on aménagea des gradins et des places provisoires en bois qui augmentèrent la capacité.

Datos : En 1852, la corrida acquiert droit de cité en France lorsque, prétend-on, Eugénie de Montijo, qui n'est pas encore impératrice, assiste à Saint-Esprit, alors commune autonome des Landes devenue depuis un quartier de Bayonne, à une course de taureaux « corsée à l'espagnole » par la mise à mort de l'animal, les 22, 23 et 24 août, comme l'indique Le Messager de Bayonne.

1867

Le Balcon des Conseillers et deux ochavas adjacentes furent construites. Ce travail fut dirigé par Juan Talavera y de la Vega.

1876

Une réforme fut réalisée par Juan Talavera. Elle consista à réduire et rabaisser la piste ˗ qui fut recouverte d’albero ˗, à démolir les «cajones» de pierre et à installer deux files de bancs en substitution.

1880

Les derniers grands travaux de Juan Talavera consistèrent à achever l’arche supérieure avec la construction de 40 balcons manquants: vingt de chaque côté de la zone du toril. Pour la première fois, on utilisa du fer dans la construction. D’importantes améliorations de l’édifice et de ses dépendances furent effectuées: une pour les taureaux sans qu’ils aient à traverser la piste, une plus grande écurie, une sellerie, l’infirmerie, la chapelle et la salle de repos des toreros; l’abattoir fut amélioré, de nouveaux dépôts furent aménagés sous les tendidos, divers points de vente de billets construits et des ornementations de la place prévues. Suite à ces interventions, la construction des arènes s’acheva.

Datos : Le 16 février 1895, un arrêt de la cour de cassation juge le taureau de combat comme « animal domestique », et ce faisant, le fait entrer dans le champ d'application de la loi Grammont.

À cette époque apparaît le premier torero français, venu de Saïgon où son père était fonctionnaire de l'administration des Finances. Léonce André (1880-1915 sur le front de Champagne) plus connu sous le nom de « Plumeta », quitte le lycée où il a fait de brillantes études pour le ruedo. Sa carrière est courte et sans grande gloire, mais elle amorce déjà un tournant dans la tauromachie française.

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1914

Substitution de l’ancien tendido par un nouveau en brique. Ces travaux impliquèrent une nouvelle réduction de la piste, la disparition de la tribune d’honneur en bois qui précédait celle du Prince et la mise en place de la splendide grille provenant du couvent de Regina Angelorum. Les travaux furent menés à bien par José Sáez y López et Aníbal González.

Datos : Au début du siècle, l'arrière-plan social et politique n'est pas favorable à la corrida, en Espagne, où la tradition progressiste, le mouvement anarchiste, et le mouvement ouvrier « tantôt dénoncent le luxe scandaleux du torero inutile à la misère, tantôt voient dans la corrida la seule issue pour l'homme du peuple d'échapper à la misère». Des intellectuels du mouvement « régénérateur » à la tête desquels se trouve Joaquín Costa se font les porte-parole d'une opposition qui dénonce tout à la fois : le flamenco, les courses de taureaux, et les tavernes, parce que plébéiens donc méprisable

1927

La Maison de la Real Maestranza fut construite suivant un projet d’Aníbal González. La jonction de la Maison avec les arènes au moyen d’un passage surélevé porta la Maestranza à modifier l’emplacement de sa tribune dans l’arène. Celle-ci fut déplacée à la gauche du balcon principal. Ce passage fut élargi en 1968 par Joaquín Barquín y Barón.

Datos : En avril 1931, la République est proclamée. La tauromachie se porte bien en Espagne jusqu'en 1935. Les taureaux sont beaux et puissants, des vedettes, Marcial Lalanda, Manolo Bienvenida, Domingo Ortega, maintiennent l'éclat de la fiesta. Les corridas, qui avaient été suspendues au lendemain du 18 juillet 1936, reviennent le 16 août de la même année à Barcelone et à Madrid, 20 corridas et 17 festivals sont organisés en zone républicaine, 11 seulement en zone nationaliste.

1937

Édification de la chapelle du siège de la Maestranza, projet original d’Aurelio Gómez Millán.

On prit la décision de déloger le gros des entrepôts et de créer un couloir inférieur de contournement. Ce travail fut réalisé par Joaquín Barquín.

Datos : Le 29 août 1936, Domingo Ortega torée à Valence pour les milices populaires et « brinde » un taureau au comité exécutif de la République ; le 24 mai 1939, il participera à Madrid à la « corrida de la victoire » organisée pour fêter la victoire de Franco, en compagnie de Pepe Bienvenida.

Les arènes royales de Séville se distinguent par un élément singulier, l’irrégularité du contour de sa piste. Il est bien connu que les 120 années que durèrent sa construction (1761-1881) influèrent sur les distorsions qui existent aujourd’hui, tout comme sur la variété et la qualité des procédés de construction employés. L’étape de construction du XVIIIème siècle (1761-1785) se divise en deux phases distinctes.

Durant la première période (1761-1766), le plan de construction initialement prévu par Francisco Sánchez de Aragón fut fidèlement respecté. L’arc de la piste qui y est représenté peut correspondre à une place circulaire de trente ochavas.

Pourtant, durant la seconde étape (1781-1785), le cercle commença à se déformer et la piste fut réduite afin de l’ajuster au terrain disponible ou d’adapter ses dimensions au toreo à pied qui commençait à s’imposer alors. Vicente de San Martín déplaça donc le centre du cercle, dessinant depuis ce nouveau centre un cercle de rayon plus court. Il en résulte la célèbre forme ovale des fondations. Postérieurement, pour s’ajuster à la surface d’une arène plus petite, il déplaça un nouveau centre intermédiaire.

Fuente :

La Plaza de Toros de Sevilla. Historia de su ininterrumpida construcción. María del Valle Gómez de Terreros. Universidad de Huelva, 1999.

Plaza de Toros de la Real Maestranza de Caballería de Sevilla: Obras 2005-2011.

Patrice Quiot