On sait très bien que toutes les oreilles n’ont pas la même valeur…

 Des oreillettes décernées par des palcos incompétents ou complices récompensant des faenettes mécaniques et sans profondeur, pour guère plus de mérites, à celles « qui pèsent », les « oreillasses », accordées après des trasteos engagés et méritoires devant des toros de respect, il y a un monde…

Aujourd’hui, pour la corrida de clôture des Fallas, deux toreros se sont bien battus et s’en sont tirés avec les honneurs après des combats serrés générateurs de ce qui fait la beauté et le sel de la fiesta : l’émotion.

Chacun a tiré bénéfice de cet engagement sous la forme d’une récompense… dont il avait bien besoin ! Le diestro local Tomás Sánchez a d’ailleurs déclaré que ce qui était important, ce n’était pas les cornes du toro, mais bel et bien le trophée obtenu. Avec beaucoup d’humour et de lucidité, il a ajouté que les pires cornes, ce sont celles du lendemain ! Et lui, il n’en aura pas en face, façon élégante de dire qu’il n’a pas de contrat derrière et que les prochaines cornes qu’il va voir, il n’en connait pas la date… On peut tout juste lui souhaiter que ce succès lui ouvre quelques portes…

Alberto Aguilar, même s’il a un plan de carrière assez fourni dans l’immédiat, a lui aussi besoin de couper des oreilles. Il le sait et donne tout pour justifier la confiance placée en lui et pour aller de l’avant. Cette volonté de triompher, elle lui a coûté aujourd’hui une cornada. Mais selon Alberto, la blessure n’est pas le plus important, ce qui compte avant tout pour lui, c’est l’oreille qui lui a été attribuée au terme de son second combat.

Dans un cas comme dans l’autre, une chose est sûre, il s’agissait bien d’une « oreillasse »…