Que Manzanares soit déclaré triomphateur des Fallas, rien de plus logique…

 Et pourtant, si on se lançait dans une analyse mathématique des résultats et du palmarès, on pourrait penser qu’il y a comme un défaut… Eh bien non, pour au moins la raison que la corrida et l’arithmétique, ça fait deux.

 Et ça nous ramène à la chronique d’hier sur les valeurs comparées de chaque oreille… Pas question évidemment d’enlever ou de minimiser les mérites des uns et des autres, mais à Valencia, celui qui a crevé l’écran, c’est incontestablement Manzanares.

 Après en avoir bavé plus que tout autre torero à l’intersaison pour les problèmes que l’on sait, l’oreille coupée à Valencia en valait des tonnes. Ça n’a pas échappé au jury et certainement pas non plus à tous ceux qui ont apprécié sa prestation le jeudi 17 devant ses deux toros de Cuvillo. Deux trasteos au scénario bien différent, dans la mesure où lors du premier, l’oreille glanée l’a été en partie grâce à l’épée, avec un coup de canon d’école, alors qu’à son second, c’est cette même épée qui l’a trahi.

 Par excès de confiance ? Par malchance ? Par envie de se dépasser et de remater son œuvre de la plus belle des façons ? Toujours est-il que le public ne lui a pas tenu rigueur de ses deux tentatives de recibir et de ce qui a suivi… qui ont transformé en une minute un succès colossal en semi-échec. Mais une fois passé ce final loupé, l’impression n’avait pas changé, on venait de voir du grand Manzanares.

 Le jury n’a pas oublié sa performance, la profondeur de ses gestes, l’espadazo au premier, et tout ça valait toutes les oreilles du monde. Ce que la statistique ne retiendra pas, les instantanés générés par son toreo resteront gravés pour longtemps sur la rétine et dans la mémoire des aficionados. Et c’est bien là l’essentiel, non ?