Vendredi 19 Avril 2024
PATRICE

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Le moineau de Riscle...

 

Il pleuvait doucement.

Il faisait froid.

Un temps  pour considérer les toros dans un esprit inhabituel.

Un temps  pour les découvrir autrement.  

 

Tôt, le matin du 31 juillet 2021, sur la terrasse de l’hôtel de Riscle où nous descendions, j’observais un moineau.

Ses plumes mouillées entravant sa liberté, il venait là chercher refuge.

Et, perdu dans cet environnement inconnu, il paraissait troublé.

Presque inquiet.  

 

Sautillant, il allait et venait sans qu’une logique quelle qu’elle soit gouverne ses mouvements.

Il sautillait pour avancer, sans faire de pas, ce qui est normal pour l’espèce.

Il paraissait ainsi gauche et maladroit.

Sans avenir.  

 

De temps en temps, il me regardait.

Cette observation affectait son attitude.

Et, comme s’il me prenait en considération, il se lissait les plumes, paradait.

Faisait le beau en se rendant  presque ridicule dans l’outrance.  

 

Puis il revenait à sa nature.

Une élégance, une distinction naturelle.

Une évanescence plaisante si on y prêtait vraiment attention.

Mais qui ne transmettait rien.  

 

L’oiseau avait quelque chose.

Qui m’avait échappé.  

 

Je gardais ça en tête l’après-midi aux arènes.

Et retrouvais dans le ruedo risclois des comportements qui me  rappelaient le moineau.

Chez les toros de Darré.

Chez Andy, chez Yannis, chez Tibo.

 

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Le lot de JLD avait de la dimension.

Celle du campo.

Secrète, callada mais vive et  qu’il fallait faire parler.

Ce ne fut pas le cas.  

 

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Younes aime être regardé.

Et cela se sent.

Son toreo pourra fonctionner.

S’il ne lisse pas trop les plumes de son habit de lumières.  

 

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Djenibla ande en sautillant.

Deux demi-passes n’ont jamais fait une passe.

Sans réelle ordonnance, sans avancer la jambe.

Il prend le risque de ne pas prendre son envol.  

 

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Garcia possède l’éphémère densité des beaux détails.

Qui permettent d’espérer

Si ses ailes  pouvaient mieux bruisser.

Et laisser plus apercevoir son chant.  

 

Je reviendrai où je fus ce 31 juillet 2021.

Sous le soleil.

Sans ruedo bâché.

Et avec mon aficion française.  

 

Je reverrai avec plaisir les toros de Jean-Louis.

Un Andy sans  outrance.

Un Yannis autre.

Et un Tibo avec plus de ramage.  

 

Même si je sais que je ne reverrai plus le moineau de Riscle.

 

Patrice Quiot