Vendredi 26 Avril 2024
Pouvoirs
Mardi, 22 Mars 2011

Faut-il limiter les pouvoirs des présidents ? Faut-il étendre ceux du public ?

 

 A entendre la déclaration du Juli lors des journées taurines parlementaires de Séville, une redistribution des pouvoirs serait salutaire pour la Fiesta. Pour reprendre ses propres termes, il a déclaré que la corrida devrait être plus libre et plus flexible, moins rigide et bridée… Il pense aussi que le président ne devrait pas avoir autant de poids dans les décisions et qu’il devrait juger selon les vues du public et non pas selon ses propres goûts…

 C’est une opinion comme une autre, certes autorisée, et si on se souvient de quelques déconvenues dues à des décisions présidentielles qui lui ont été défavorables la saison dernière, on peut comprendre la position de celui qui s’est parfois senti lésé par les « arbitres des ruedos » ! Sauf qu’il n’est jamais fait mention des présidences trop généreuses…

 Alors, que faire ? Maintenir un statut quo avec les inévitables injustices – ou prodigalités – qui vont avec le déroulement des courses ou mettre un grand coup de pied dans la fourmilière ? Dans le premier cas, on continue comme avant et dans l’autre, il faudra m’expliquer comment El Juli et ses amis comptent redistribuer les rôles… sans que l’on ne tombe dans quelque chose qui ressemblerait à une franche pétaudière…

 Bien sûr, il y a de tout chez les présidents, des compétents, des incultes, des inopérants, des sobres, des fanfarons, des ouverts, des bouchés, des qui sont en représentation et dont la priorité est de soigner avant tout leur ego, et il faut bien faire avec. Mais que je sache, il faut bien une autorité pour diriger la manœuvre et faire respecter une certaine éthique…

 La solution, ou l’éventuelle modification, devrait peut-être venir de désignations plus cohérentes en invitant pour diriger des personnes indépendantes dont les connaissances et les compétences sont reconnues et respectées. Sans excès de rigueur, ni de complaisance. Bref, des gens qui ont de la jugeote ! Ce qui n’est pas toujours le cas, où que ce soit.

 Quant au public, je veux bien, mais le remède risque d’être pire que le mal car en observant certaines réactions, d’ailleurs souvent contradictoires, par excès de passion, de subjectivité, ou au contraire par méconnaissance ou manque de repaires, je ne vois pas très bien ce que ça pourrait donner dans le domaine de la cohérence… Car comment faire le tri entre l’aficionado sérieux et objectif et celui qui vient avant tout pour se divertir ? Les deux cohabitent, et assez souvent, leurs réactions ne concordent pas.

 En sport, on dit souvent qu’il y a un sélectionneur derrière chaque supporter, mais en corrida, n’y a-t-il pas finalement un président derrière chaque aficionado ?