Vendredi 29 Mars 2024
Palette
Vendredi, 25 Mars 2011

Pedro Gutiérrez Moya, el Niño de la Capea, n’est pas peu fier de sa corrida de Valencia…

 

 Il est vrai qu’avec quatre toros qui ont permis à El Cid et Perera de sortir par la Puerta Grande, en particulier l’extraordinaire « Navajito », lidié en quatrième position, il a de quoi l’être. Tous ceux qui ont vu la corrida auront leur idée, mais pour un éleveur, comment ne pas être satisfait d’un tel résultat ? Qui ne le serait pas ?

 

Ce qui motive cette chronique, c’est le fait qu’il ne s’agisse pas pour une fois de l’encaste habituellement privilégié par les mêmes toreros et leurs compañeros regroupés maintenant dans ce qu’il est convenu d’appeler le G10, mais bel et bien d’un encaste propre issu depuis cinq générations de l’origine Murube. Et globalement à ce jour, les plus grands succès des San Mateo et San Pelayo provenaient des corridas de rejón…

 

Ayant déjà évoqué ce fait dans une précédente chronique, pas la peine d’en rajouter… sauf pour relater quelques propos tenus récemment par le ganadero dans ses commentaires concernant cette corrida triomphale. Pour constater d’abord que certains de ses confrères n’ont pas eu le courage de s’orienter vers des encastes autres que Domecq et n’ont pas voulu miser sur le Murube pour les corridas, ensuite pour espérer que comme les Núñez il y a quarante ans, les Santa Coloma il y a trente ans et maintenant les Domecq, encastes majoritairement prisés par les figuras, les mérites et la qualité des Murube soient maintenant reconnus par les figuras…

 

Mais ce qui m’a le plus marqué dans ses propos, c’est de dire, après tant d’années de recherche et d’efforts qui semble-t-il viennent de porter ses fruits, que l’encaste Murube te permet de te sentir réellement ganadero… et non pas une succursale d’autres éleveurs !!!

 

Beaucoup d’aficionados se plaignent de la suprématie du « mono-encaste », certainement à juste raison, même si les choses ne sont pas simples et que par le biais de croisements et de rafraîchissements, ça donne à la sortie des produits différents… et parfois intéressants. Dans ce domaine, ils attendent des cartels une plus grande variété, une palette plus large, autant pour le choix du bétail que pour celui des toreros. L’exemple de cette corrida de Valencia apporte de l’eau à leur moulin. Ce qui est vrai pour les Murube l’est aussi pour d’autres, mais pour cela, il faudrait changer pas mal de mentalités et se montrer plus innovant. Certains l’ont compris, et là il s’agit des empresas, d’autres se montrent plus frileux, pour ne pas dire conservateurs, et pourtant, il n’y a pas de cartel plus attrayant que celui qui est basé sur l’innovation, l’originalité, ainsi que son pouvoir d’étonner et de provoquer la curiosité en sortant des sentiers battus. N’oublions jamais que l’ennui nait de l’uniformité…