C’était la deuxième plaza de toros de Barcelone. Elle s’appelait « Las Arenas »…

 Remarquez, elle est toujours debout, même morte ! Devenue un centre commercial et de loisirs, elle correspond bien à l’air du temps qu’on peut respirer à présent dans cette mégapole où il est de bon ton de renier tout ce qui peut se référer aux caractéristiques de l’Espagne. Dont les toros.

 Je ne vous apprends rien, mais à l’heure où cette arène nouvelle formule vient de rouvrir ses portes, il est tout de même rageant pour l’aficionado de ne plus entendre les clameurs. A la place, les héritiers de la famille Balañá en ont fait un grand complexe de cinémas… comme s’il n’y avait pas la place ailleurs !

 Barcelone a été longtemps considérée comme une place forte du toreo, mais les temps changent, c’est vrai, et ils changeront d’autant plus vite, et pas forcément en bien, si les responsables politiques font tout pour détourner les jeunes générations d’un fait culturel maintenant rejeté. Du moins par eux.

En refusant l’entrée aux mineurs de quatorze ans, en déclarant leur ville anti-taurine, en méprisant les aspirants toreros et leur école, au point qu’ils doivent maintenant s’exiler, tout a été fait pour que la coupure soit progressivement effective. C’est à présent chose faite et dans ces arènes, faute de toros, on y trouvera des boutiques, des restaus, des cinés et même un musée du rock !

 Reste la Monumental… qui va entamer sa dernière temporada. A l’opposé de l’avenue des Corts Catalanes, baptisée maintenant Gran Vía, le même sort lui est promis. Bientôt, si rien ne se passe, il y aura en son sein d’autres boutiques, d’autres cinés, d’autres restaus et pourquoi pas, un musée de la sardane !!! A moins qu’ils n’aient la perversité de conserver dans cette enceinte le musée taurin. Pour montrer aux futures générations ce qu’était cette arène… du temps où les Indigènes incultes la fréquentaient le dimanche !!!