Samedi 20 Avril 2024
PATRICE
Lundi, 06 Septembre 2021
pedro21
Don Pedro (2)…
 
« … Le 29 avril 1923, Pouly sera encore blessé par un taureau de “ Sotomayor ”. Cette fois, la blessure qui affecte le poumon gauche aura des conséquences néfastes.
 
L'état de santé du torero va en s'aggravant, et notre Français va connaître une sérieuse baisse de forme.
 
En janvier 1924, sur insistance du corps médical, il annonce son intention de quitter définitivement les ruedos. Et pour bien marquer cette décision, il se marie en octobre.
 
Mais le virus taurin est toujours là, et en 1926, il part s'entrainer en Espagne dans la ganadería de “ Tomillo Martínez ” près de Cáceres. Après quoi, il prend part à un festival à Plasencia et une “ tourada ” à Lisbonne. 
 
Le ressort est cassé, et jusqu'en 1932, Pouly ne fera que très peu de corridas intégrales, et quelques courses bâtardes.
 
Le 16 octobre 1932, “ Pierre Pouly ” s'habillera de lumière pour la dernière fois à Arles en compagnie des mexicains “ Armillita Chico ” et “ Carnicerito ” pour affronter des taureaux de... Pouly !
 
Nerveux, manquant d'entrainement, il aura une fin de carrière discrète, se signalant toutefois par une estocade magistrale à son dernier adversaire. 
 
Il portait le N° 10 et s'appelait “Pierrot ”.
 
Pouly ne va pas pour autant quitter la planète des taureaux. 
 
On le reverra dans des arènes, mais cette fois en tant que rejoneador. Il débute dans cette nouvelle discipline le 16 avril 1936 au Palais des Sports de Paris, et y mettra fin le 6 août 1939 à Séverac le Château.
 
Vient la guerre mondiale, puis l'occupation allemande. 
 
Pierre Pouly va appartenir à la résistance française et sera le chef de l'arrondissement d'Arles des FFI. Son action clandestine lui vaudra une citation flatteuse, et une belle brochette de médailles: Légion d'honneur, Croix de guerre avec étoile de bronze, Médaille de la résistance, Médaille commémorative 1939-1945.
 
La paix revenue, il va entreprendre une carrière d'empresa. Il prend la direction des arènes d'Arles en 1950 et les dirigera jusqu'en 1985.
 
En 1952, il créa la " Féria d'Arles.
 
Outre Arles, Pouly fut gérant des arènes de Céret, Fréjus, Vichy et organisa des corridas à Marseille dans des arènes portatives.
 
 
Pierre Pouly reçu une dernière grave blessure par corne le 17 juin 1954. Dans le couloir des chiqueros, le taureau “ Rosito ”, de “ Doña Piedad Figuerón ”, infligeat à notre ami plusieurs cornadas dont une très grave dans la cuisse gauche.
 
Jusqu'à l'explosion du jeune Christian Montcouquiol “ Nimeño II ”, Pouly aura été le seul torero français à faire une véritable carrière de l'autre côté des Pyrénées pendant plusieurs saisons. Il a toréé dans toutes les plazas espagnoles, attirant l'attention des aficionados et intéressant sérieusement la grande critique.
 
C'était un torero, il possédait une aficion profonde que renforçait une volonté extraordinaire du métier et une non moins bonne connaissance du “ganado ” et de ses conditions de lidia. Son courage réfléchi se doublait d'une grande sérénité, d'un jugement prompt des actes à accomplir.
 
Pierre Pouly maniait la cape avec aplomb, sûreté, esthétique, il banderillait avec beaucoup de “ vista ” et “ se penchant au balcon ” comme disent les connaisseurs ; à la muleta, il faisait preuve de sang-froid, de maîtrise et d'une certaine élégance.
 
Son point fort était l'estocade, et les anciens se rappelaient de quelques “ volapiés ” magistraux.
 
Sans son état de santé déficient et les conséquences morales qui en découlèrent, Pouly eût sans doute figuré plus longtemps qu'il ne le put parmi les bons toreros.
 
Il cède sa place de directeur des arènes d'Arles en 1985, et s'éteint le 24 décembre 1988 à Arles. »
 
Sources : Pas retrouvées ; avec nos excuses au rédacteur.
 
Patrice Quiot