Jeudi 25 Avril 2024
PATRICE
Samedi, 02 Octobre 2021
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Tinín, victime de la Maestranza...
 
Civilement il s’appelait.
José Manuel Inchausti.
Mais sur les affiches.
Il apparaissait sous le nom de Tinín.
 
En hommage à Faustino.
Son frère ainé.
Retiré du toreo à dix-sept ans.
Après l’amputation d’une jambe trouée par une épée.
 
José Manuel Inchausti.
 
Le 21 juin 1965.
«El Ruedo» titrait « Ha surgido la figura »
Après ses
Quatre oreilles de la veille à Madrid.
 
Cape d’Or à Nîmes.
Le 30 avril 1966.
Avec les Pinto Barreiros.
Sánchez Bejarano et Flores Blásquez.
 
Séville.
Plaza de toros de la Maestranza
8 mai 1966.
Novillada de Carlos Núñez.
 
Riverita, ídolo novilleril, ouvrait le cartel.
Avec Paquirri, qui y avait débuté.
Et triomphé le dimanche précédent.
Et Tinín, que hacía por vez primera el paseo en Sevilla.
 
Première.
Et dernière fois.
Présentation.
Y despedida.
 
Ce dimanche de mai.
José Manuel Inchausti.
Magnifique d’art et de courage.
Coupa trois oreilles.
 
Pour des raisons inexplicables.
Le président.
Lui refusa.
La Porte du Prince.
 
Tinín la franchit.
En marchant.
 
A la sortie.
Il fut porté a hombros.
Jusqu’à l’hôtel Colón.
Mais il ne revint plus jamais à Séville.
 
Il toréa encore un peu.
Et revint à Nîmes.
Le samedi 13 mai 1967.
Avec Camino et Le Cordobés.
 
 
Quelques contrats.
Par ci, par là.
Puis.
Ce fut fini.
 
Retirada en 1970
Et retour pas abouti en 1974.
Retirada définitive en 1977.
 
Un peu de show-business.
Agent de toreros.
Casa Matilla, Mexico…
… Du bric et du broc.
 
Il sombra dans l’alcool.
Et son père.
Lui vola
Les quelques biens qu’il possédait.
 
« Fuera de los ruedos.
Tuve una vida de golfo
Y en el toreo duré un cuarto de hora »
Confessait-il.
 
Rocío Jurado lui dédia un pasodoble.
 
Datos
 
José Manuel Inchausti Díaz, « Tinín», né le 28 octobre 1946 à Madrid. 
 
Il revêt son premier habit de lumières le 31 mars 1963 à Logroño.
 
Première novillada piquée le 18 juillet 1964.
 
Il triomphe à Séville le 8 mai 1966 comme novillero.
 
Il participe à 80 novilladas piquées avant de prendre son alternative à Madrid, le 21 mai 1966, avec pour parrain Paco Camino, et pour témoin El Viti devant le taureau Perruno d’Alipio Pérez.
 
En dépit de ses qualités et de succès importants, entre autres quatre Puertas Grandes à Las Ventas, Tinín n'arrive pas à faire la carrière qu'il espérait.
 
Il se retire du ruedo au début des années 1970 pour ouvrir un restaurant à San Sebastián de los Reyes, puis il se lance dans le show business en qualité d'agent artistique pour le chanteur Juan Manuel Serat.
 
Il revient dans l'arène le 5 mai 1974 pour une vingtaine de corridas, mais les contrats se font trop rares ensuite, et le matador se retire définitivement à la fin de la saison 1977 après avoir coupé une dernière oreille à Madrid (17 oreilles au total pour 28 tardes).
 
Il arrête là sa carrière pour devenir homme de confiance dans la casa Matilla.
 
Il s'installe quelques années à Mexico, puis revient en Espagne.
 
Il meurt le 1er novembre 2020, à Valence, à l'âge de 74 ans.
 
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ACTU SÉVILLE
 
« El Rubio » : Impressions de tendido…
 
« Nº 18. Puntillito. Negro mulato chorreao. 505 kg. 12/16 (Juan Pedro Domecq)
Aujourd'hui, on est à la messe. 
 
Morante, dans un silence de cathédrale, accueille Puntillito avec trois véroniques ponctuées par des amen enfiévrés. 
 
Mais l'impétrant ne tient pas debout. 
 
Mouchoir vert.
 
Le deuxième exemplaire des “toros artistes” n'est guère plus vaillant et se dégonfle dès la première pique. 
 
Faible, mais pas enfant de chœur : Le toro accroche beaucoup à droite, moins à gauche où Morante fait l'effort. 
 
Faena accrochée, hachée, parsemée de quelques détails. 
 
Une demi lame au troisième voyage. 
 
Ite missa est.
 
Nº 09. Guiñol. Colorao bragao meano. 501 kg. 10/16 (Juan Pedro Domecq)
Le tant attendu Juan Ortega débouche immédiatement le flacon à la muleta par une introduction sévillanissime aux fragrances de fleur d'oranger : Firmas, trincherillas et molinetes. 
 
Sa faena  de face, à la limite du point de rupture, d'une éthique irréprochable, est un éloge de la lenteur. 
 
Un pinchazo lui enlève l'oreille.
 
Nº 191. Jarreón. Negro mulato listón. 547 kg. 12/16 (Juan Pedro Domecq)
Les habits sacerdotaux, la liturgie en latin….
 
Et on en a rien à cirer...
 
RR se manifeste, avec une attaque très rock à genoux. 
 
Mais il montre très vite ses limites avec des taureaux faibles et nobles.
 
Démuni de temple dans un petit périmètre, il souffre beaucoup de la comparaison avec Juan Ortega. 
 
L'eau bénite s'est évaporée avant une entière tombée concluante.
 
Nº 95. Jarcio. Colorao. 518 kg. 02/17 (Juan Pedro Domecq)
Ce coup-ci, l'habit fait le moine. 
 
Dans un surprenant et magnifique accueil à genoux, Morante lève le public. 
 
La musique joue. 
 
Mise au cheval du même tonneau. Du gothique, du baroque profond, du dionysiaque venu des profondeurs du sol. 
 
Réponse d'Ortega avec une demi d'anthologie. 
 
La suite est une diablerie, une sorcellerie, les odeurs de soufre, les peintures noires de Goya. 
 
Morante, totalement possédé par le demonio cite de face jusqu'à se faire cueillir. 
 
En transes, il reprend l’épée pour trois passes de face et une entière concluante. 
 
Deux ciboires.
 
Nº 23. Vistoso. Negro mulato. 555 kg. 11/16 (Parladé)
La deuxième leçon sur la relativité de la notion de temps par Juan Ortega n'aura pas lieu. 
 
Du temps, le toro n'en a pas beaucoup et il écourte l'exposé.
 
Nº 34. Tutelado. Colorao. 553 kg. 11/16 (Juan Pedro Domecq)
Que dire de la faena de Roca Rey à un toro qui a des aspérités, si ce n'est qu'art et spectacle ne sont pas synonymes. 
 
Après avoir goûté à l'ambroisie, le nectar des dieux, le brouet de blé noir n'aiguise pas l'appétit. »
 
Real Maestranza de Caballería de Sevilla.
 
12ª de la Feria de San Miguel.
 
Cartel de ‘no hay billetes’, dentro del aforo permitido por las restricciones impuestas por motivos sanitarios. 
 
Toros de Juan Pedro Domecq,
 
MORANTE DE LA PUEBLA: palmas  y  dos orejas.
JUAN ORTEGA: ovación y ovación.
ROCA REY : ovación y silencio.
 
(Photo Morante : Marestranza)
 
Patrice Quiot