Vendredi 19 Avril 2024
PARENTIS
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Première Feria "Heste y Toros" dans les arènes relookées de Parentis...
 
Samedi 2 octobre. 1ère de la feria « Heste et Toros ». 3/4 d’arène.
 
Six novillos de Los Maños, ovation aux premier, quatrième, cinquième et sixième. 
 
Manuel Diosleguarde : ovation et oreille.
 
Miguel Aguilar : ovation après avis et oreille.
 
Christian Parejo: une oreille et vuelta.
 
Salut du banderillero Elias Martin au quatrième et Mathieu Guillon au sixième
 
Il faut avant tout saluer le magnifique effort réalisé par la ville de Parentis pour ces nouvelles arènes qui accueillaient leur première course hier. L’inauguration s’était faite la veille dans la liesse. Une toiture splendide, avec des accès commodes pour tous, un promenoir agréable et un look extérieur esthétique tout en gardant le ruedo dans son jus. Cet alliage de moderne et d’ancien est une réussite sensationnelle. Un exemple pour tous et, disons-le, un motif d’espérance aussi que cet acte foi dans l’avenir de la tauromachie. Bien sûr les arènes seront multifonctions et permettront d’accueillir des spectacles de type très variés. Une réussite totale !
 
La course a été à la hauteur de l’événement. Un lot de Los Maños présenté dans le type, le dernier plus haut que la moyenne habituelle. Les pupilles de Marcuelos ont eu un comportement très Santa Coloma: c’est-à-dire se battant sans cesse, bouche fermée, sans baisser la garde et en même temps des combats variés. Le premier avait de la candeur et une noblesse supérieure, les quatrièmes et cinquièmes auront plu pour leur piquant, le cinquièm surtout, et le sixième fut à l’origine d’un grand tiers de piques. Tous furent à la hauteur, c’est à souligner, dans cette première partie.
 
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Manuel Dioslegauarde échut d’un premier novillo en or : une crème. C’est un bon torero qui en sait beaucoup déjà. Sa technique ne saurait lui être mesurée. Mais cette aisance et son élégance froide ne passa pas la rampe. Il avait il est vrai le handicap d’ouvrir le bal et les gradins demeurèrent un tantinet indifférent à ses bonnes manières. Il y avait pourtant de quoi faire… Le quatrième avait son lot de complications, Manuel eut alors plus de succès. Il ne se dégonfla pas et loin de se la jouer facile, il s’arrima, ce qui gagna les tendidos. Après un estoconazo, il coupa une oreille très demandée.
 
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Tout autre style avec le mexicain Miguel Aguilar qui, sans avoir le métier de son camarade, mit toute son âme dans un combat difficile les deux fois. Il plut surtout à son second passage devant l’animal le plus encasté du lot. Ce redoutable compère le déborda parfois, mais si le jeune mexicain plia parfois, jamais il ne céda et cela créa une émotion naturelle dans le public captivé par ce combat émouvant à l’issue incertaine. Il eut le dernier mot comme le montra une ultime série allurée. Une entière et une oreille très fêtée elle aussi.
 
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Grosse personnalité de Christian Parejo qui progresse de sorties en sorties. Même s’il a beaucoup à apprendre lui aussi, il nous a séduit par son entrega et son aguante. Il allie cette volonté torera à un sens de l’esthétique très andalou : une bonne idée de la cadence, du tempo. Il se plaça toujours aux limites du possible et ainsi ses deux faenas furent suivies avec passion. Il eut un combat difficile avec l’ultime de Los Maños qui cherchait à fuir, il batit néanmoins un trasteo cohérent et s’il avait été plus heureux à la mort, les portes du triomphe lui étaient ouvertes.
 
Ambiance chaleureuse. Buvettes pleines. Casse-croutes roboratifs. Que des bons souvenirs !
 
 
Dimanche 3, deuxième novillada de la féria de la Heste y Toros. 1/3 d’arène.
 
Trois toros d’Olivier Margé 1er, 3ème et cinquième et 3 de Fernay deuxième, quatrième et sixième.
 
Carlos Olsina: silence et silence.
 
Adam Samira : saluts et oreille.
 
Solalito : saluts et oreille.
 
Grosse averse avant le paseo qui aura sans doute douché de nombreux clients potentiels. Sous la couverture pourtant : une piste impeccable et un abri parfait. Louons une fois encore cette belle initiative des édiles de Parentis qui ont abrité l’ensemble. Sans cela, il y aurait eu tout simplement une annulation ce qui est toujours, pour tous, une frustration.
 
La course était présentée sérieusement dans son ensemble, mais souvent de manière inégale dans ses apparences. Les toros de Margé ont donné plus de jeu et montré plus de classe : le troisième (bien qu’il ait eu tendance à chercher les planches) et le cinquième, le meilleur du lot, encasté avec du fond. L’envoi de Fernay se montra plus rétif : sur la défensive, violent et vendit chèrement sa peau. Le sixième avait le plus de complications.
 
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Carlos Olsina ouvrait les débats, ce qui n’est pas un avantage. Son habileté et son métier, puisque c’est un novillero aguerri, ne lui ont pas manqué face à un lot ingrat. Pourtant, jamais il n’aura passé la rampe et les tendidos auront regardé ses efforts avec une certaine indifférence. Sans doute ne suffit-il pas de savoir, il faut aussi montrer et toucher les cœurs. Peu de déchets dans ses deux faenas, mais peu d’émotions non plus. Il tua le premier en le citant à recibir au troisième essai et se coupa la main avant de passer à l’infirmerie. Le Fernay qu’il combattit par la suite se montra violent, rétif, ne se laissant que peu faire. Il n’eut donc pas de seconde chance et il s’en débarrassa avec habileté.
 
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Vert, le jeune Adam Samira ; mais il compense cette inexpérience par un réel courage, qualité essentielle du débutant - il apprendra le reste par la suite. Il tomba à son second passage, sur le meilleur du lot : le troisième Margé, un burraco qui avait de la classe et répétait dans un bon rythme. Il l’accueillit par deux largas de rodillas pour mettre l’ambiance. Une puya bien mesurée permit au novillo de garder son jus par la suite. Il eut du mal à maîtriser les charges de l’adversaire qui faisait pourtant l’avion et répétait avec beaucoup d’allant. Adam se livra totalement et surtout il conclut par l’estoconazo de la tarde dont il sortit la chaquetilla déchirée. C’est ainsi qu’il gagna légitimement son oreille.
 
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Solalito, a fait forte impression dans les arènes Roland Portalier hier. Il a brillé aux banderilles au premier comme au second toro. A ce second passage, il conclut le tiers par un quiebro por dentro qui fit se lever les gradins. Beaucoup de sincérité et de fraîcheur chez le jeune nîmois dont la personnalité vraie, sans fard et enthousiaste, emballa le public. Le Margé qu’il affronta pour débuter avait de la classe, mais partait aux planches. Sans le garder suffisamment, il sut s’accorder avec lui de manière intermittente pour des séries harmonieuses. Il le tua mal, s’essayant à plusieurs reprises et gâcha là une première occasion de succès. C’est au sixième que Solal s’imposa véritablement. Le Fernay, réservé, demandait un engagement maximum pour accorder de courtes embestidas. Le jeune homme joua le tout pour le tout, prenant tous les risques, s’exposant sans réserve. Ainsi, il arracha les passes les unes après les autres dans une séquence spectaculaire où el valor seco, ce courage profond qui anime de rares individus, s’exprima avec sincérité et lucidité. Un pinchazo hondo mit un terme à ce combat où Solal a montré sa générosité et ses précoces qualités.
 
Pierre Vidal - corridasi - Photos Jesús Hernández