Vendredi 29 Mars 2024
AIRE
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Novillada concours organisée par la Peña des Arsouillos… 
 
Toros dans l’ordre de sortie d’Escolar Gil, Héritiers d’Hubert Yonnet, Flor de Jara, Turquay, Astarac et Agustinez.
 
Carlos Olsina (Escolar Gil et Agustinez) : blessure, un avis et salut au tiers.
 
Francisco Montero (Yonnet, Turquay) : silence à celui tué pour Olsina, oreille contestée, silence.
 
Manuel Diosleguarde (Flor de Jara, Astarac) : un avis et salut au tiers, une oreille.
 
Salut de Daniel Sanchez au quatrième.
 
Dix-huit rencontres, quinze piques.
 
Cavalerie Bonijol.
 
Aucun des trophées mis en jeu n’est accordé.
 
Président : Thomas Thuriès.
 
Plus d’un tiers d’arènes (capacité totale 4500 places).
 
Soleil et douceur.
 
Belle ambiance, du monde et du soleil, tout était en place pour vivre une belle après-midi de toros à Aire pour la novillada concours organisée par les Arsouillos. A l’arrivée, aucun prix n’a été décerné. Souvent juste de forces, les novillos en compétition, tous bien présentés et dans le type de leur encaste, ont manqué de bravoure au cheval, étant peu et/ou mal piqués. A des degrés divers, ils offraient des opportunités au troisième tiers dont n’ont pas toujours su profiter les novilleros. On peut d’ailleurs se poser la question de savoir si une novillada concours avec des encastes différents et qui nécessitent des lidias adaptées est possible au vu du manque de savoir faire des jeunes toreros actuels. Malgré la bonne volonté des toreros, on a vu un Buendía être lidié comme un Guardiola et un Guardiola lidié comme un Buendía.
 
En premier sort un Escolar Gil juste de forces, mais qui se retourne vite. Très mal piqué, il vient trois fois au cheval, mais ne pousse pas.
 
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A la muleta, il ne permet pas l’erreur. Dès la première série, Carlos Olsina oublie de se croiser et se découvre. Le novillo lui inflige un puntazo dans le bas ventre. Le Biterrois part à l’infirmerie et reviendra en fin de course pour tuer son novillo décalé en sixième position. Montero tue, sans faena, l’Escolar Gil.
 
Le second est un joli Yonnet. Il va cinq fois au cheval pour trois vraies piques. Le picador n’a pas mis la pique à deux reprises (raté de la mise en suerte, raté du piquero). Cela part d’un bon principe, mais le toro laisse du physique et du moral à chaque charge et le tercio de piques en est faussé.
 
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A la muleta, le toro demande qu’on aille le chercher dans son terrain et qu’on le guide du début à la fin. Dans ces conditions, il passe bien et offre des options. Francisco Montero, qui sera plus sérieux qu’à l’accoutumée, ne pèsera pas assez sur le Yonnet lors des cinq premières séries. A partir de la sixième, il oblige vraiment le bicho. Toro et faena prennent alors une autre dimension. L’épée est basse, la pétition à peine majoritaire ou tout juste minoritaire. Le président accorde une oreille qui est bien entendu contestée.
 
Le troisième est un très joli Flor de Jara. Il semble connaître les ficelles du métier, du moins celles du premier tiers. Tardo, il se met en querencia et attend que l’on vienne le chercher. Au cheval, il est tardo, gratte avant de charger avec force, mais sans vraiment pousser.
 
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Après ce premier tiers de manso, il va faire preuve de noblesse au troisième tiers. Appliqué et élégant, Manuel Diosleguarde construit une faena intéressante, mais qui manque de transmission car le novillo transmet peu et qui ira à menos quand le Flor de Jara commencera à partir dans les planches. Mise à mort laborieuse et simple salut au tiers.
 
Le quatrième est un joli exemplaire de Turquay. Il sort très éprouvé de la première pique et sera peu piqué à la seconde. Comme souvent les Santa Coloma, il se reprend au début du troisième tiers.
 
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 Il n’a pas de mauvaises manières, se laiisse faire à condition de le prendre de la bonne façon. Montero veut faire les choses bien mais il toréé de près et par le haut un toro qui doit être toréé avec de la distance et par le bas. La faena est appliquée, mais en dessous de ce qu’il était possible de faire avec le Turquay. Silence.
 
Le cinquième est un Astarac, le mieux présenté et le plus mature de la course. Il y a depuis le début de la course une zone humide vers le centre de la piste où toreros et toros ont déjà glissé. Le novillo, un peu juste de forces, y perd l’équilibre, tombe. Il se relève en boîtant et restera handicapé jusqu’au bout suite à cet incident Il est économisé à la pique.
 
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A la muleta, le bicho, dans le type de son encaste, est noble et répète, mais il le fait en fléchissant parfois et avec un manque d’alegría dû à son handicap. La faena, bien qu’appliquée, manque forcément de transmission. L’épée engagée, en place et efficace permet au protégé de l’AAJT de couper une oreille.
 
Le sixième est un Agustinez, toro d’origine Veragua - Santa Coloma. C’est un élevage rare en piquée car, comme les Pedrajas, peu apprécié des novilleros et de leurs apoderados. Le toro est sérieux de présentation et d’armure. Il va trois fois au cheval, mais n’est vraiment piqué que deux fois, la première sans pousser, la seconde en mettant les reins. A la muleta, il est du genre à ne pas s’en laisser conter.
 
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Il demande une lidia autoritaire et exige beaucoup du torero. Pour le dominer, il faut lier les séries, ce qu’il accepte si la muleta est puesta. Si on le torée passe par passe, il réfléchit entre chaque muletazo et cela devient compliqué. Carlos Olsina, revenu de l’infirmerie, en jean et sans chaquetilla met du temps à le comprendre. Ce n’est qu’à la quatrième série qu’il prend la mesure d’un novillo qui commence à partir vers les planches. Dans ce terrain, le novillo demande une lidia encore plus autoritaire, ce que ne parvient pas à faire le jeune Biterrois. L’épée est un très vilain bajonazo qui aurait dû dispenser le novillero de faire un desplante aussi vilain que l’estocade, salut au tiers, motu proprio.
 
(RT – corridasi – Photos : Matthieu Saubion)