Mercredi 17 Avril 2024
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Encierros de Pamplona : Chiffres, parcours et anecdotes… (2)
 
…. Deux « encierros » se partagent le même record de personnes encornées : Le 12 juillet 2004 et le 12 juillet 2007, où les toros des élevages de Jandilla et Marqués de Domecq, respectivement, ont blessé huit coureurs dans chaque cas.
 
Par ailleurs, le dimanche 9 juillet 1994, est le jour où la Croix Rouge a dû s’occuper du plus grand nombre de coureurs, poursuivis par les toros de l’élevage de Miura : 107 au total, mais aucun blessé grave.
 
Par contre, le 19 septembre 1992 - en plein « Sanfermín txiki » -, à peine 3 personnes ont dû faire l’objet de soins médicaux et pour des blessures très légères.
 
Il faut mentionner également l’« encierro » des toros de Miura de 1959, le plus long de l’histoire, qui s’est prolongé durant une demi-heure, à cause d’un toro qui, une fois dans l’arène, refusait de rejoindre son chiquero. Il fallut faire appel à un chien de berger, qui fut acclamé par le public. Quant au toro le plus rapide qui a couru à Pampelune, il s’appelait « Huraño », il pesait 600 kilos et il appartenait à l’élevage de Jandilla. Le 11 juillet 1997, devançant largement le reste du troupeau, il lui fallut à peine 1’45’’ pour couvrir les 850 mètres du parcours.
 
Deux autres « encierros » sont tristement célèbres : Celui du 13 juillet 1980 et celui du 10 juillet 1947, qui ont enregistré, dans chaque cas, deux décès le même jour, provoqués par un même toro. Le premier, appelé « Antioquio », de l’élevage de Guardiola, provoqua la mort d’un jeune sur la Place de l’Hôtel de Ville et d’un autre dans l’arène. Le deuxième, qui s’appelait « Semillero », de l’élevage de Murube, causa la mort d’un coureur dans la rue Estafeta et d’un autre dans l’arène.
 
Parmi les curiosités et anecdotes, on peut citer l’incident provoqué le 8 juillet 1995, lorsqu’un Miura, une fois l’« encierro » achevé, s’échappa des arènes et dévala la rue en sens inverse.
 
Et un autre toro, de Cebada Gago, fit de même le 12 juillet 1988 et se mit à courir en sens inverse toute la Cuesta de Santo Domingo jusqu’aux corrales d’où il était sorti.
 
D’autres « encierros » singuliers sont notamment celui de 2003, où un toro encorna sur une distance de moins de 20 mètres, un père et un fils, comme conséquence d’un entassement de coureurs tombés au sol, obstruant complètement la rue Estafeta.
 
Ou encore celui de 1940, où un toro ouvrit une brèche dans la palissade de Telefónica et s’échappa, après avoir encorné une spectatrice.
 
D’autres toros se sont également échappés et sont tombés dans le fleuve, durant les « encierrillos » de 1915, 1922 et 1957.
 
Et plus curieux encore, entre 1904 et 1932, il fallut procéder, à huit reprises, à un double « encierro » - une deuxième course - une demi-heure après l’« encierro » normal, car, les huit fois, les toros refusèrent de quitter les corrales de Santo Domingo à l’heure prévue par la tradition.
 
Sources : sanfermines.net/
 
Datos 
 
L’encierro a lieu tous les matins du 7 juillet au 14 juillet à 8 heures.
 
Il s'agit du trajet effectué depuis les corrales jusqu’aux arènes par les toros qui seront combattus l’après-midi. Le parcours est immuable, et mesure un peu plus de 800 mètres dans les rues du centre. La veille, les toros auront déjà été transférés depuis les Corrales del Gas vers ceux de Santo Domingo, légèrement en contrebas de la ville haute. Cet encierrillo a lieu à 23 heures, sans coureurs, uniquement en présence des vaqueros.
 
Le matin, dès 6 heures, les volontaires commencent à se rendre sur le parcours : les spécialistes comme les novices. Courir devant les taureaux requiert de l’entraînement. Les habitués connaissent l'exercice. Mais ces coureurs n’échappent pas aux accidents, le toro restant un animal dangereux. Par ailleurs, la foule est de plus en plus importante, ce qui rend difficile la course. La municipalité communique ainsi depuis plusieurs années les consignes à respecter, par voie écrite et orale. D'autres solutions sont à l'étude, visant à sécuriser davantage la manifestation. Les règles essentielles consistent à respecter l'animal, à courir devant lui sans le toucher, sur un segment donné du parcours, et à s'écarter ensuite, afin de laisser place aux autres coureurs.
 
L’encierro est toujours précédé de la prière à San Fermín, récitée au début du parcours, dans la Cuesta de Santo Domingo, devant une statue du saint entourée des foulards des seize peñas de la ville :
 
«  A San Fermín pedimos por ser nuestro patrón, Nos guíe en el encierro, dándonos su bendición Viva ! Gora ! »
 
Depuis 2009, à la demande des coureurs, la même bénédiction est chantée en basque :
 
«  Entzun arren San Fermín zu zaitugu patroi zuzendu gure oinarrak entzierru hontan otoi.  »
 
Cette prière est chantée à 7 heures 55, 7 heures 57 et 7 heures 59.
 
À 8 heures, au coup de pétard, les portes des corrales s’ouvrent, permettant aux toros et aux cabestros de sortir et de se lancer dans une course à travers la Côte de Santo Domingo, la Plaza del Ayuntamiento, la Calle Mercaderes, la Calle Estafeta, Telefónica et enfin les arènes.
 
L’auteur américain Ernest Hemingway, a souvent évoqué ces courses dans son œuvre. Dans un article publié dans le magazine Parole(s), le reporter William Buzy parle d'une « course avec la mort », et évoque Daniel Jimeno Romero, tué dans un encierro en 2009.
Patrice Quiot