Vendredi 29 Mars 2024
PATRICE
plum24h
 
Léonce André «Plumeta» : Chronique d’une brève vie…
 
Élevé à Saïgon où son père est fonctionnaire de l'administration des finances, la famille quitte l'Indochine après la mort du père et s'installe à Nîmes.
 
Brillant élève au lycée, Léonce André n'en abandonne pas moins ses études pour le maniement de la cape auquel il s'initie en amateur avec quelques camarades.
 
Il affronte des taureaux dans les fêtes de villages, mais pour cacher ses activités à sa famille qui les désapprouve, il prend le nom de « Plumeta ».
 
Le 15 août 1896, il se présente en plaza de Nîmes dans un quadrille de « Niños nîmois » dont le chef est “Mosquito”. La chronique le trouve bon.
 
Le 15 août 1897, il remplace le chef de lidia “Mosquito” et s'en tire avec les honneurs. On commence à s'intéresser à lui.
 
Année 1898, il torée à la tête d'un quadrille composé de Juan Ribas, Juan Fa, Labaron, Leroux et Bord. On les voit à Lunel, Lyon, Montpellier, Marseille, Nîmes et tous les villages à la périphérie.
 
23 avril 1899, pour Pâques, il débute à Nîmes où il se montre actif et vaillant.
 
11 Juin, il est répété à Nîmes puis 25 juin et 2 juillet à Lyon, et le dimanche 9 juillet à Castries.
14 Juillet, il est au cartel de la capéa offerte par la municipalité nîmoise pour la fête nationale. Il alterne avec l'Espagnol “Valencia” face à des bêtes de Baroncelli déjà toréées par Pouly fils à Narbonne.
 
A son premier taureau, il ne peut rien faire et sort sans dommage d'une bousculade.
 
Son deuxième adversaire a cinq ans, il est le fils du célèbre cocardier “ Guillaume”. Plumeta prend les banderilles mais chacun des essais avorte car le taureau coupe le terrain, et ne permet pas qu'on l'approche suffisamment pour exécuter la suerte. Léonce reprend la cape. Ce qui suit est raconté par le futur directeur du journal nîmois“ le Torero”, Louis Martin Favier :
 
"Le taureau arrive à la hauteur de Plumeta qui veut nous régaler des filigranes de “Guerra”, mais ce dernier lui coupe la sortie, le saisit par la ceinture, le faisant voler deux ou trois fois avant de retomber sur le sol. Curieusement, il se met à remuer les pieds et cherche à se sauver en marchant à quatre pattes et ce devant la tête du “choto”. Celui-ci fond à nouveau sur lui, le saisit par le mollet et l'envoie une nouvelle fois en l'air. Les autres toreros écartent le taureau, et notre Plumeta se relève et se dirige à pas lents vers l'infirmerie. »
 
La course fut monotone et sans intérêt. Plumeta est sérieusement blessé à la jambe et séjournera quinze jours à l'hôpital. Lors d'une interview, il répond :  
"J'ai hâte de remettre le costume de torero. Quand j'ai choisi cette carrière, je la savais dangereuse entre toutes; la corne est meurtrière. Qu'importe! »
 
 
13 août 1899, il remet le costume à St-Laurent-la-Vernède puis le 27 à Orgon où il dessina quelques bonnes passes de cape et de muleta.
 
 
10 septembre 1899, il reparaît à Nîmes avec “Armillita” et “Valencia” devant des bêtes de “Dijol”.  Il se montre prudent… et décide de renoncer au toreo, non par crainte, mais pour satisfaire aux désirs de sa famille et de ses amis.
 
1er octobre 1899, dernière apparition à Garons.
 
 
Il entre dans l'infanterie coloniale et rejoint en 1904 Madagascar dont il décrit pour “Le Torero” les courses de taureaux locales données à l'occasion des fêtes en l'honneur de Gallieni. En 1908, il sort sous-lieutenant de l'école de St Maixent.
 
 
Affecté à Perpignan, il devient le “revistero” attitré du journal taurin.
 
 
13 septembre 1908, il torée à Sète à l'occasion du Vème anniversaire du club taurin “La Muleta” Il fut le héros de la tarde.
 
 
29 septembre 1912, il fonde l'association de la presse taurine française, puis écrira un traité technique et historique, pendant ses moments de libres au Maroc, traité qui paraîtra à Nîmes en 1913.
 
A 33 ans, il est reconnu comme l'un des revisteros français les plus érudits.
 
18 juin 1914, il se marie et part en voyage de noces en Espagne. Fin juillet, à la fin de la féria de Valencia, il est rappelé dans son corps, et le 4 août, c'est la guerre.
 
Rapidement promu capitaine, Léonce André est grièvement blessé. A peine remis, il participe à l'offensive de Champagne lancée par Joffre.
 
 
17 février 1915, fauché lors d'une attaque, il meurt dans l'ambulance qui le transporte au château de Braux-Sainte-Cohière, proche de Valmy, dans le département de la Marne.
 
Un certain Herrero écrivait en 1910 dans “Le Torero” à propos de “Plumeta” : « Il avait la grâce innée du jeune “Bombita”. Il en possédait l'audace et l'élégance. Il maniait la cape avec une aisance suprême ; la souplesse de sa taille élancée lui permettait de placer des banderilles en des quiebros étonnants. »
 
Sources : TOROLIBRE.FR
 
Datos :
 
Léonce André, plus connu sous le nom de « Plumeta  », né le 16 septembre 1880 à Lussan ( Gard ), mort  le 17 février 1915 à Braux-Sainte-Cohière ( Marne ) sur le front de Champagne.
 
Ii avait trente-cinq ans.
 
Patrice Quiot