Vendredi 29 Mars 2024
Saint Isidore
Mardi, 05 Avril 2011

De l’avis même des responsables, c’est la plus belle feria de San Isidro qu’ils pouvaient monter…

 

 Ne soyons pas contrariant, c’est sûrement vrai, mais alors, une question me vient à l’esprit, pourquoi ne l’ont-ils pas fait avant ? Pourquoi attendre maintenant, au moment d’une prolongation qui va déboucher sur un nouvel appel d’offres…

 Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais c’est souvent quand on est dos au mur que soudainement les choses s’améliorent. Pendant plusieurs années, l’aficion de Madrid a dénoncé certaines pratiques qui, selon elle, tendaient vers une baisse de la qualité des cartels. Il est vrai que cette empresa n’a pas toujours brillé par la réussite de ses ferias et qu’elle a certainement tenu à redorer son blason.

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Tableau d’Alfonso Giménez Ventura pour illustrer l’affiche de la Comunidad

Reste qu’ensuite, c’est dans l’arène que les choses se jouent car sur le papier, le meilleur peut produire le pire. On le constate hélas trop souvent en tauromachie avec les fameuses « corridas de expectación »… Et pour que la mayonnaise prenne vraiment, il faut d’abord prendre en considération l’élément majeur de la recette : le toro. Surtout à Madrid.

 A Las Ventas, l’exigence de présentation est incontournable, sous peine de voir se buter une aficion toujours très pointilleuse dans ce domaine. Et même si les choses ont un peu évolué avec le temps, Madrid reste toujours Madrid. Une arène qui donne et qui reprend, mais où un succès majeur peut lancer ou relancer une carrière. Les pronostics sont ouverts…

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Pour illustrer les cartels de San Isidro, le tableau « Mari Bárbola y los toreros », de Vicente Arnás

 Sinon, il faudrait qu’on m’explique aussi ce morcellement en quatre parties, certes inégales, mais arithmétiquement bien marquées. Avec en outre la Presse et la Beneficencia, deux corridas exceptionnelles incluses dans le cycle. Preferia, pourquoi ? Anniversaire, de quoi ? D’une construction des arènes dont tout le monde se fout ? Avant, il y avait San Isidro, y punto. Et ce n’était pas plus mal. Cette manie de multiplier les appellations et les commémorations finit par être, plus qu’inutile, totalement ridicule.

 Reste l’essentiel, la composition des cartels. Face à une telle liste, il est bien difficile de faire le tri, mais certains choix paraissent curieux, que ce soit dans le domaine des présents, parfois à répétition, que des absents. Chez les toreros comme les toros. Et prendre pour prétexte qu’ils n’ont pas donné antérieurement le résultat escompté serait recevable… si c’était le cas pour tout le monde ! Or, certains noms ne peuvent se justifier par rapport à ce motif. Chacun mettra ceux qu’il voudra, mais pour quelques-uns, ça saute aux yeux !