Vendredi 19 Avril 2024
PATRICE
Lundi, 08 Novembre 2021
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Guerre et Paix : Navalón et Dámaso…
Au cours de sa carrière, Dámaso González a été la cible de nombreuses critiques de la part d’Alfonso Navalón, figura du journalisme taurin.
 
Pour essayer de comprendre la chose, il faut remonter à l’époque où Dámaso, dès son irruption novilleril à Barcelone en 1969, était, ainsi que Paquirri, managé par la casa Camará fondée par José Flores et perpétuée par ses fils Pepe et Manolo.
 
Navalón était en guerre avec la casa Camará depuis qu’il avait appris que le patriarche avait tiré les ficelles pour qu'il soit viré du journal « Informaciones » au motif d’avoir publié des reportages écornant l’image de Manolete.
 
Ce fut le début d'une opposition systématique contre tout ce qu’entreprenait la famille cordouane.
 
Cette opposition dura une décennie, même après que Dámaso eut cessé d'être managé par les Camará pour passer sous la juridiction de Luis Alegre puis de José Antonio et Javier Martínez Uranga,
 
Paquirri et, plus encore Dámaso, en furent les victimes.
 
En particulier à Madrid.
 
Las Ventas étant devenu dans la période de 1970 à 1978 le terrain privilégié de Navalón pour des chroniques très dures envers Dámaso.
 
Sûrement les plus dures qu'un torero n’ait jamais connues.
 
De 1970 à 1978, Dámaso n’y coupa pas une seule oreille.
 
Une anecdote témoigne du tendu de la relation.
 
A l'hiver 1975, à son retour d’Amérique et avant Castellón et Valencia, Dámaso était venu passer quelques semaines à Salamanque en s'installant, au-delà de Ciudad Rodrigo et près du Portugal, à « Los Labraos », la finca de Pedro Martínez Pedrés, son compatriote. 
 
Il était accompagné de Francisco Membrilla « Pacorro », son peón de confiance, légende des hommes d'argent et décédé quelques mois avant Dámaso.
 
Un jour, sur le coup de midi, Dámaso et « Pacorro » partirent sur la route du complexe « La Pedresina » l'importante entreprise de station-service, de restaurant et de supermarché que Pedrés avait ouvert après sa retraite à Fuentes de Oñoro.
 
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Navalón qui avait appris que Dámaso était dans la région décida de partir à sa rencontre à bord d'un vieux véhicule Renault 4L.
 
Dès qu’il aperçut le matador - qui portait une barre de fer pour muscler son bras - et son banderillero, Navalón stoppa le véhicule pour descendre et, nerveusement, dire à bonne distance au torero : 
 
« Frappe-moi, Manchego ! Me voilà, frappe-moi ! ».
 
Dámaso se tut mais « Pacorro » commença à reprocher à Navalón son attitude et ses manières provocantes, jusqu'à ce que le torero arrive à force de ses mots à amadouer le critique controversé, qui à cette époque, avait déjà été violemment pris à partie par plusieurs toreros dont Antonio Ordóñez, à l'hôtel España de Guadalajara.
 
Après cet épisode, la dureté de Navalón reprit de plus belle dans ses chroniques.
 
Malgré ce, Dámaso finit par être reconnu unanimement par tout le monde taurin.
 
Et il arriva un moment où Ramón Sánchez, le ganadero de Salamanque installé dans la sierra de Cordoue après avoir acheté la finca de Manuel Arranz et qui était étroitement lié au critique, conseilla à Navalón d'être plus juste envers Dámaso s’il ne voulait pas perdre sa crédibilité. A partir de ce moment, Navalón leva le pied de l'accélérateur de dureté.
 
Et à la San Isidro de 1979, après le triomphe de Dámaso avec le toro de La Laguna, tout Madrid se rendit compte de l’injustice des propos de Navalón contre l’Albaceteño.
 
Dès lors, Alfonso Navalón normalisa sa relation avec Dámaso González, le saluant chaque fois qu'il le rencontrait et reconnaissant que tant de dureté contre un torero aussi colossal avait été une erreur.
 
Un exemple du changement fut la dernière corrida que Dámaso combattit à Salamanque, en 1993, partageant l’affiche avec El Niño de la Capea pour l'alternative d'Andrés Sánchez.
 
Ce jour-là, Navalón ayant appris que Dámaso déjeunait à El Mesón, un restaurant central situé à côté du Gran Hôtel, vint le saluer.
 
Dámaso, qui était un gentilhomme, lui tendit la main.
 
Ce soir-là, dans son colloque au « Gran Hôtel», le critique fit un magnifique éloge du torero.
 
La guerre picrocholine était terminée.
 
Datos :
 
Alfonso Navalón Grande (Huelva, 5 de abril de 1933 - Fuentes de Oñoro, Salamanca, 27 de agosto de 2005) fue un novillero, ganadero, licenciado en Derecho - carrera que nunca ejerció - y crítico taurino, quizá el cronista más polémico del siglo XX.
 
A los 16 años, en las Fiestas de La Soledad, en Fuentes de Oñoro, mató su primer novillo.
 
En Madrid, comenzó a trabajar en el semanario ' El Ruedo ', junto a otros redactores como Joaquín Jesús Gordillo o Vicente Zabala. Colabora en el periódico ' Informaciones ' consiguiendo la pluma de oro y también en el rotativo ' Pueblo ' sustituyendo a Gonzalo Carvajal, donde vivió sus mejores momentos profesionales. En su necrológica en el diario El País recogía sobre su trabajo.
 
Su estilo como crítico tuvo el brillo de quien sabe tras lo que se anda y, además, lo sabe contar con estilo.
 
Abusó del sarcasmo y del ataque personal y directo, por lo que pisó más de un juzgado y sufrió la agresión de alguna cuadrilla estimulada por el matador. 
Ello le granjeó una tremenda popularidad a la par que odios furibundos que manejó, aquélla y éstos, engrandeciendo los dos sentimientos.
 
Sus crónicas y columnas de opinión formaban a los aficionados, y a la vez denunciaban las componendas de trastienda en el mundo taurino.
 
Junto con el recordado Joaquín Vidal, fue un referente de la afición de Madrid.
 
Su libro de crónicas camperas Viaje a los toros del sol, es una recopilación de reportajes camperos referidos a la figura del toro, su gran pasión.
 
«... Ha sido Alfonso Navalón, - quizás para mal de muchos - uno de esos hombres, de esos críticos de toros, que mayor esplendor le ha dado a la critica taurina. Sus polémicas, su indiscutible categoría, su saber decir, el entender de toros más que nadie de los de su profesión, todo ello, le ha situado en un lugar de privilegio en las letras taurinas. Este hombre, tiene la virtud de, en un momento determinado, el ser objeto de noticia. ...»
 
Texto extraido del libro “Las desgarradas entrevistas de Pla Ventura”, editado en septiembre de 1982.
 
Francisco Membrilla ‘Pacorro’ (1933-2016) fue uno de los banderilleros más destacados de su tiempo, y actuó a las órdenes de diferentes figuras, como Manolo Vázquez, ‘El Pireo’, ‘Antoñete’, Antonio Ordoñez, ‘Tinín’ o Dámaso González, en cuya cuadrilla puso fin a su carrera.
 
‘Pacorro’ es considerado un gran torero de plata y además una figura de transición entre los banderilleros de su tiempo y la generación posterior, entre los que estarían los Corbelle, Ecijano, Montoliú o El Jaro.
 
-  Guerre picrocholine : L'origine de cette expression vient de Gargantua, le roman écrit par François Rabelais. Dans cette œuvre, le roi Picrochole entre en conflit avec Grandgousier pour une simple histoire de fougasses.
Patrice Quiot