Mardi 23 Avril 2024
ISTRES
Dimanche, 05 Décembre 2021
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Rencontre avec Bernard Marsella pour établir le bilan de la saison 2021 d’Istres, quelque peu différente des précédentes dans sa configuration…
 
 Au terme de cette temporada, le directeur des arènes d’Istres a évoqué sa programmation qui, malgré la pandémie, a été paradoxalement plus fournie que les précédentes. Et pour laquelle, à l’heure du bilan, il se montre plutôt satisfait. On avait déjà détaillé le bilan de la feria de juin qui avait apporté pas mal de satisfactions, c’est pourquoi en la circonstance, Bernard Marsella est surtout revenu sur les deux autres moments forts au Palio, la corrida du 1er août et le week-end taurin d’octobre.
 
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« Vu le contexte sanitaire et économique avec les jauges qui nous a tous frappé, je pense que les aficionados français ont été gâtés. Je parle de la temporada française en général, et non pas que d’Istres, ça a été une très belle saison car il s’est passé de grandes choses dans toutes les arènes. C’est à souligner et ce qui est une grande satisfaction pour nous, c’est qu’Istres n’est pas resté en retrait !
 
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Ce qui a été le plus important pour moi, c’est d’avoir vu les gens sortir contents des arènes ! Sur toute la saison, il s’est passé des choses pour chaque course, et ça, c’est d’une régularité sur le résultat artistique et un taux de réussite qui nous laisse beaucoup d’espoir pour la suite. Là, on est sur une période de transition entre 2021 et 2022, et on ne peut être que ravi malgré tous les problèmes auxquels on a tous été confrontés.  Nous avons été un peu à contresens par rapport à pas mal d’arènes car nous avons doublé le nombre de spectacles. On est passé de quatre à huit pour la bonne et simple raison que nous voulions fêter les vingt ans des arènes du Palio. C’était aussi une volonté du Maire François Bernardini qui a évidemment favorisé le concept et la mise en place de cette initiative. Avec lui et la commission taurine, on voulait effectivement marquer cet événement par la feria de juin d’une part, la corrida des Fêtes en août, ainsi que le week-end d’octobre qui a clôturé la temporada istréenne, mais aussi française.
 
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A propos de la corrida des Fêtes, je précise qu’Adrien Salenc était déjà engagé et que cette corrida était en fait la continuité de la feria avec celle « de los Tres Caminos » pour six toreros. Andy Younes ira donc confirmer son alternative à la Monumental de Mexico pour laquelle on attend la date, les deux autres prix étant l’inclusion dans le cartel de la corrida d’août.
 
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Pour accompagner Adrien, Thomas Dufau et Leo Valadez ont été désignés et cette corrida s’est soldée par une tarde entretenue. Comme je l’ai dit, il suffisait de voir la mine réjouie des aficionados à la sortie des arènes. Il est sorti de bons toros de Concha y Sierra et Margé et les toreros en ont bien profité, avec la palme pour Adrien et Leo Valadez qui ont coupé chacun trois oreilles et marqué des points ce jour-là. Thomas aurait pu les égaler s’il n’avait pas connu quelques problèmes avec l’épée à son second.
 
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Concha y Sierra
 
Bien sûr, on espère toujours une fréquentation plus importante, mais sachant que beaucoup d’aficionados sont en congés et qu’à cette période, outre les contraintes sanitaires, il y a une multiplication de spectacles et de sollicitations, avec une demi-arène, on ne pouvait pas se plaindre !
 
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 Margé
 
Après le succès du week-end d’octobre 2020, le maire avait souhaité que l’on reprogramme des toros à cette période, sachant qu’il y a encore de belles journées, même si la météo est une loterie ! Dans ce domaine, on ne pouvait pas espérer mieux cette année… On a gardé la même programmation avec le samedi une course camarguaise de bonne tenue et le lendemain matin, quatre novillos de Jalabert avec un garçon, Jorge Martínez qui a confirmé tout le talent qui lui était déjà reconnu dans les novilladas qu’il a toréées au cours de cette temporada. Solal a coupé une oreille et le débutant Clément Jaume a aussi tiré son épingle du jeu avec un novillo un peu plus faible. Martínez, en tant que meilleur novillero, a combattu le quatrième novillo, sortant du Palio après avoir laissé une bonne impression. 
 
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L’après-midi, le premier Trophée Jean Teisseire, avec la ganadería de Jean-Marie Raymond, que je considère comme ganadero français et qui a sorti une corrida qui a fait l’unanimité pour sa présentation comme son comportement. Cette corrida représentait une grande opportunité pour les trois jeunes diestros. 
 
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On a reprogrammé Andy Younes puisqu’il avait brillé pour la feria, tout comme Jesús Enrique Colombo car lui aussi s’était mis en évidence lors de la même corrida et c’était l’occasion de faire débuter à Istres Maxime Solera qui n’avait pas pu être à l’affiche lors de cette corrida de six toreros car il n’avait pas encore pris son alternative qui avait dû être retardée. Donc, un cartel de jeunes devant trois quarts d’arène, ce qui représentait une très belle entrée, avec une ambiance formidable et un torero qui s’est détaché, Jesús Enrique Colombo.  Il a envoûté le public par son ambition, son aficion, sa force et son courage. C’est un torero complet, du premier capotazo jusqu’à l’estocade, qui ne laisse pas les gens indifférents. Il a été formidable et a remporté un grand triomphe en coupant trois oreilles, point final d’une temporada inespérée pour Istres qui a organisé la bagatelle de cinq corridas, deux novilladas piquées et une sans picadors. 
 
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On se rend compte que l’on est passé par toutes les étapes de la tauromachie, des débutants avec la novillada non piquée en passant par les piquées et les corridas de toros où l’on retrouve aussi bien des vedettes du toreo que des jeunes à qui l’on donne de vraies opportunités parce que ceux qui brillent en récoltent les fruits en étant répétés. C’est la philosophie d’Istres et aussi des repaires et des indications pour 2022…
 
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Concernant la prochaine échéance, disons que ça ne s’arrête jamais parce que le fonctionnement d’Istres justifie que l’on travaille très tôt afin de pouvoir annoncer nos cartels et faire la promotion dès le début de l’année suivante. Le but étant aussi d’avoir le temps nécessaire pour démarcher nos partenaires qui nous apportent incontestablement le soutien dont on a besoin. C’est un fonctionnement qui ne s’improvise pas, qui se planifie, désormais bien huilé, avec un planning précis que j’essaie de respecter au mieux. On s’est déjà réuni avec le maire et sauf catastrophe sanitaire, nous referons notre soirée de gala le vendredi 21 janvier à 19h au gymnase Donnadieu attenant aux arènes, où nous annoncerons toute la temporada istréenne 2022. En ce moment, je suis en plein dans sa construction, voire sa création.
 
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Sans pouvoir dévoiler quoi que ce soit, je pense que l’on aura l’équivalent en nombre de spectacles et en contenu, soit cinq corridas, deux novilladas piquées et une sans picadors. On va tenter de conserver un équilibre logique entre ganaderías françaises et espagnoles, en retrouvant quelques noms de la tauromachie, ce qui caractérise nos ferias et constitue des rendez-vous incontournables. Et aussi présenter une brochette de jeunes toreros bourrés de talent, car c’est quelque chose qui nous tient à cœur, déjà au travers des novilladas, mais aussi de certaines corridas qui seront une opportunité offerte dans les meilleures conditions possibles. 
 
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Jesús Enrique Colombo
 
Quant à la corrida charra qui clôture la feria, on en a annoncé trois mais on en a organisé deux, elle est désormais ancrée dans nos cartels car elle a pris ses marques, comme par exemple la goyesque d’Arles. Nous avons une relation privilégiée avec le Mexique, on le démontre chaque année, d’ailleurs un torero français s’y rendra pour confirmer son alternative. Depuis des années et des années, de nombreux toreros mexicains viennent se produire chez nous, beaucoup de français sont allés aussi toréer en terres aztèques. C’est pourquoi nous allons justement continuer à avoir cette relation, notamment en pérennisant cette corrida charra qui est un grand spectacle, en quelque sorte un spectacle dans le spectacle ! C’est une corrida à part, différente par sa musique et ses costumes, mais aussi la décoration des arènes. On n’a rien inventé, ça se faisait déjà, mais elle s’organise maintenant à Istres avec le même souhait de donner de l’importance à tous les détails… »
 
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En pleine alchimie pour constituer la trame de sa temporada 2022, souhaitons à Bernard Marsella de nous surprendre encore en continuant à nous proposer des cartels aussi éclectiques qu’attractifs. Enhorabuena y Suerte !!!