Vendredi 29 Mars 2024
PATRICE
Lundi, 06 Décembre 2021
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Transporte de toros : D’avant à maintenant…
 
« Un des aspects les plus délicats de la commercialisation des taureaux concernait les déplacements.
 
Le transfert des animaux de combat posait des problèmes importants, à cause du danger, ce qui faisait que leur transport était très coûteux.
 
Ces voyages à plus ou moins grande distance duraient longtemps et nécessitaient un nombre considérable d’hommes pour les mener à leur terme. Et c’est ce qui explique que les éleveurs aient été très réceptifs aux innovations qui se produisirent dans le domaine du transport, chemin de fer, bateaux à vapeur et, plus tard, camions.
 
Le transfert des taureaux à longue distance donna lieu à une lutte entre les différents moyens de transport pour s’emparer de ce marché.
 
Chacun avait ses avantages et ses inconvénients qui, selon les circonstances, favorisaient l’un ou l’autre.
 
Le moyen de transport le meilleur marché était logiquement la marche à pied le long des sentiers réservés au bétail, mais il présentait un grave inconvénient : sa lenteur, rédhibitoire sur les longues distances, sans oublier le danger pour les régions traversées.
 
Dans le cas des ports - Barcelone, Valence, La Corogne - le transport maritime s’imposait car il était bon marché. Il permettait de charger dans des caisses tous les taureaux dont on avait besoin et facilitait aussi le transport des bouviers qui les accompagnaient.
 
Le principal problème était la durée du trajet : huit jours entre Séville et Barcelone, contre trois par chemin de fer.
 
Ce dernier s’imposa comme moyen de transport le plus rapide et le plus aisé pour le transfert des animaux, mais il était considérablement plus cher que les autres. Il finit par s’imposer à cause de sa rapidité et des facilités qu’il présentait, mais pour cela il dut offrir de nombreux rabais sur les tarifs et des facilités pour les déplacements.
 
Très tôt, les transferts des taureaux en Espagne furent liés à ce nouveau moyen de transport. De même, très tôt, il fut utilisé pour transférer des élevages entiers d’une région à une autre.
 
Les impresarios des arènes commencèrent à demander des tarifs spéciaux pour le transport des animaux ; en échange, ils promettaient d’assurer une certaine régularité dans les envois et un nombre déterminé de transferts.
 
Les archives de la Fondation des Chemins de Fer Espagnols (FFE) conservent un grand nombre de demandes dans ce sens, particulièrement celles des impresarios des arènes de Madrid, Niembro et Mazzantini, à la compagnie ferroviaire MZA pour amener des taureaux andalous en provenance de Séville jusqu’à la capitale. 
 
Ils demandaient des prix spéciaux pour le transfert des taureaux, le transport gratuit pour les bouviers qui les accompagnaient et le retour gratuit des caisses, offrant en échange d’envoyer un assez grand nombre d’animaux pour justifier la formation d’un train spécial.
 
Les négociations entre les impresarios et le comité de direction de MZA furent fructueuses, ce qui permit d’affréter chaque année de Séville à Madrid des trains spéciaux composés de 15 à 20 wagons, chacun transportant six caisses.
 
Le succès du transport par chemin de fer jusqu’à Madrid poussa les impresarios des arènes de Barcelone et de Valence à demander des conditions spéciales pour leurs taureaux. Même s’il est certain que le transport maritime était meilleur marché, jusqu’à 50 % moins cher selon l’impresario de Valence, la durée du trajet était telle qu’il était préférable de recourir au train.
 
Un tableau statistique élaboré par la compagnie MZA et datant du début du XXe siècle récapitule le nombre de taureaux envoyés par chemin de fer de Séville à Barcelone et Valence, et de ceux qui embarquèrent sur le port sévillan entre mars 1906 et mai 1907. Entre ces deux dates, sortirent de Séville en direction de Barcelone et Valence 364 caisses avec des taureaux, vers les destinations suivantes :
 
226 caisses par chemin de fer pour Barcelone ;
 
80 caisses par chemin de fer pour Valence ;
 
58 caisses vers le port de Séville pour y être embarquées.
 
Comme on peut le voir, le chemin de fer finit par gagner la partie face aux autres moyens de transport, même face au bateau en direction les villes portuaires, puisque seulement 16 % des taureaux qui y furent envoyés empruntèrent la voie maritime, tandis que le reste utilisait la voie ferrée.
 
Enfin, le troisième concurrent du train sur le marché du transport des taureaux et celui qui finalement devait le remplacer, fut la voie terrestre, le camion.
 
Après la Première Guerre mondiale le réseau ferré ne pouvait plus s’étendre et les compagnies ne semblaient pas très disposées à investir dans la modernisation du réseau, c’est-à-dire à l’électrifier.
 
Cela ne leur permit pas de continuer leur politique de rabais sur les tarifs comme elles l’avaient fait jusqu’alors, si bien que ceux-ci se maintinrent au même niveau.
 
En revanche, le réseau routier bénéficia de nombreux investissements durant la Dictature de Primo de Rivera et la Seconde République (vers 1920-vers 1935). Le réseau des routes nationales passa d’environ 45 000 km en 1913 à quelque 70 000 km en 1935, tandis que le réseau des chemins vicinaux augmenta de 8 000 à 20 000 km entre ces mêmes dates. En même temps, se produisit la motorisation du transport.
 
Tout ceci entraîna une considérable réduction des tarifs appliqués par le transport routier et une notable augmentation de la vitesse moyenne, surtout à partir de 1930, ce que permit à la route de devenir le vecteur du transport des toros ».
 
Sources : L'élevage des taureaux de combat dans la vallée du Guadalquivir/Une spécialisation économique (XVIIIe-XXIe siècle)
 
Antonio Luis López Martínez
 
« Histoire & Sociétés Rurales » 2013
 
Datos 
 
« El transporte de toros bravos es un subsector del transporte por carretera de empresas pequeñas, que cuentan con una media de tres o cuatro camiones. “Todos somos empresarios medianos o pequeños, no hay grandes flotistas”, asegura Marcelino Martín, gerente de Transportes Marce, empresa también salmantina, que cuenta con una flota de cuatro camiones. “La flota más grande en España era de una empresa sevillana, que llegó a tener 10 camiones, pero que los ha ido reduciendo”, apunta Marcelino.
 
Dada la temporalidad de este tipo de transporte, no es extraño que muchas empresas también se dediquen al transporte de ganado. La mayoría hace transporte nacional e internacional pero limitado al sur de Francia, donde también existe una sólida tradición taurina, y Portugal, que cuenta con importantes ganaderías. Los clientes principales de estas compañías de transporte suelen ser los propios empresarios que gestionan las plazas de toros o los que se dedican al montaje de este tipo de espectáculos.
 
Sin duda, es un transporte peculiar que requiere camiones preparados para este tipo de animales bravos. Tienen que ir separados en jaulas individuales para evitar que se dañen en el traslado. Además, según la normativa europea de transporte de animales, en viajes con una duración mayor a ocho horas los animales deben llevar bebederos y ventiladores para el control de la temperatura interior, es decir, “tienen que ir en unas condiciones especiales que garantizan que el animal no sufre en ningún momento”, asegura Miguel Ángel Quesero.
 
Los camiones más usuales para el transporte de toro bravo son de dos o tres ejes, con una capacidad de transporte de entre nueve y diez animales. También hay algunos vehículos con remolque para trasladar hasta 20 jaulas, pero son excepcionales, señalan las empresas consultadas por Infotransport.
 
En los últimos tiempos el transporte de animales ha sido siempre muy cuestionado, por ello la mayoría de los trayectos con toro bravo se realizan en horarios nocturnos. “Dado que este tipo de transporte es muy de temporada, y coincide en la mayoría de las ocasiones con tiempo caluroso, el transporte se suele realizar por las noches para evitar el excesivo calor a los animales”, explica el responsable de Transportes Queseo.
 
El transporte de toros bravos se rige por las mismas condiciones y normativas que el resto del transporte de mercancías en lo referente a tiempos de conducción y descanso, no hay particularidades concretas. En opinión de Marcelino Martín, la legislación actual perjudica al sector. “Deberíamos tener una legislación más flexible que nos permitiera llevar a estos animales a su destino sin estresarlos en exceso con paradas largas en las que, además, los conductores tampoco descansan porque están pendientes de los animales”.
 
En trayectos largos es necesaria la doble tripulación para hacer muchos kilómetros en poco tiempo, “porque no podemos permitirnos estar parados ocho o nueve horas según la normativa del tacógrafo con los animales cargados, esto les supone un gran estrés. Y ello es un coste que muchos clientes no comprenden pero que para nosotros es muy grande”, recalca Miguel Ángel Quesero.
 
El precio del servicio en este tipo de transporte se establece en función de los kilómetros recorridos en el conjunto del trayecto, desde que el camión sale de la empresa hasta que regresa, es decir los clientes tienen que pagar los retornos. El precio medio oscila entre los 85 céntimos y el euro por kilómetro recorrido. “Es un precio que, por ahora, nos permite cubrir costes, aunque de forma muy ajustada”, aseguran los responsables de Quesero y Marce. Sin embargo, Marcelino Martín recalca que aunque los precios se han mantenido a pesar de la crisis, “pero los costes y gastos han aumentado, por lo que al final hemos perdido”. »
 
http://infotransport.es › transporte-de-toros
 
(Mars 2015)
 
Patrice Quiot