| PATRICE |
| Mercredi, 12 Janvier 2022 | |||
 Dress-code novilleril…
Pas de tatouages.
Pas de piercing.
Pas de crête.
Lisse.
Et lustrée.
L’allure.
Tête haute.
De la fierté.
D’appartenir à un ordre.
Visage juvénile.
Aux fossettes de l’enfance.
Et à la gravité de prélat.
Peau fine.
Soignée.
Presque lumineuse.
Pas encore.
Marquée.
Des rides du doute.
Coupe de cheveux de catalogue.
Avec un léger flou.
D’indépendance.
Francs et clairs.
Les yeux.
Qui déjà voient tout.
Nez de conquête.
D’un infant.
Qui veut devenir roi.
Lèvres fines.
Du mépris.
De l’adversité.
Menton
De l’arrogance.
D’un desplante.
Chemise de bonne coupe.
Légèrement cintrée et ouverte
Sur une poitrine de respiration.
Où bat.
Un cœur.
D’espoir de gloire.
Une médaille.
D’une vierge lointaine.
Atteste sa dévotion à une religion secrète.
Ceinture de cuir tressé.
Sur pantalon à taille basse.
Moulant une forme.
Comme une taleguilla de calle.
Mocassins de peau.
Et à glands.
Portés souvent sans chaussettes.
Au contact de la rugosité de la vie.
Pull-over négligemment
Posé.
Sur ses épaules.
Comme un capote de paseo de fine laine.
Les bras.
Et les mains.
Ont une destination unique.
Qui fonde son aventure.
Il connaît déjà des toros.
Plus que ce qu’il sait.
De la vie.
Il se souvient.
Noblement.
De chacun d’entre eux.
Il a des admirateurs qui le suivent.
Et une peña.
Porte son nom.
Ainsi.
Il va.
Rien ne doit gêner.
Sa déambulation.
D’un paseo urbain.
A un demi pas de l’apoderado.
Derrière.
Il se tient.
Politesse.
Dans la manière.
De comportarse.
Et apprentissage des usages.
Il se tait.
Ce qu’il a à dire.
Ne relève pas de la parole.
Ni d’un.
Dress-code.
Il aura seize ans
Le jour.
Où est né Joselito.
Patrice Quiot
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