Vendredi 29 Mars 2024
RAQUEL
Mardi, 18 Janvier 2022
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La novillera Raquel Martin avant Arzacq: « Je vois l’avenir avec optimisme »...
 
La torera Raquel Martin fera sa présentation dans le sud-ouest à Arzacq lors de l’ouverture de la temporada le 20 février. La carrière de la jeune Salmantina est dirigée par Cristina Sánchez et elle a fait des débuts fracassants en France lors de la féria d’Arles en coupant trois oreilles face à des novillos de Gallon, le même élevage qui lui sera opposé à Arzacq. Nous avons rencontré Raquel à Saint Laurent d’Aigouze à l’issu du festival organisé pour la despedida de José Gomez où elle coupa une oreille à un novillo de Gallon. Elle nous a confié ses impressions :
 
J’aime toujours venir en France. Pour cette despedida de José Gomez c’était une belle opportunité. Mon novillo a été bon. Il avait du fond bien qu’il manquait de force. Je me suis sentie très bien. Le public l’a vu. Donc je suis contente.
 
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Parle-nous de ta carrière ; comment es-tu venue à toréer ?
 
Je suis de Salamanque, c’est une terre de toros.  Dans ma famille, nous avons vu toujours de nombreuses corridas. Mes parents sont aficionados et m’amenaient aux arènes. Un été, j’ai été piquée par le gusanillo et il ne m’a pas jamais quitté ; j’ai senti des choses que je n’avais jamais éprouvées avant cela. Je me suis sentie à l’aise face au toro, dans l’arène elle-même, et cette sensation je ne pouvais l’échanger pour rien au monde. Ainsi j’ai décidé de tracer ma route petit à petit.
 
Avais-tu des parents, des proches dans le monde du toro ?
 
Non, mes parents sont très aficionados, mais je n’ai pas d’antécédents taurins réellement. Mais quand tu sors dans la rue, à Salamanque, tu rencontres souvent des toreros. Et l’admiration que j’avais pour eux m’attirait beaucoup. Mais personne ne m’a dit pourquoi ne deviendrais-tu pas torera ? Tout le monde fut surpris quand je l’ai dit : personne ne s’attendait à ce que je devienne torera.
 
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Certes, on rencontre beaucoup de toreros à Salamanque, mais peu de toreras…
 
Nous sommes très peu, mais nous sommes aussi de plus en plus nombreuses. Et nous avons un niveau qui peut se comparer à celui des hommes. Nous ne sommes pas moins bonnes qu’eux. Je crois que petit à petit tout cela se normalise. Il n’y a pas le même nombre de femmes que d’hommes, mais nous sommes tous des toreros. Devant le toro, il n’y a pas de différences.
 
Quel est ton concept de toreo ? Que veux-tu faire dans l’arène ?
 
Je ne me tourne vers aucun style particulier car je toréé comme je suis.
 
Et comment es-tu ?
 
Ça, le temps le dira, je suis encore « verte », j’avance petit à petit. Mais je me sens plus artiste que torero batailleur : je vais faire le toreo engagé, lent, sans démagogie c’est ce qui me plait et qui me représente le mieux, donc je vais dans cette direction.
 
Tu as débuté à l’école taurine de Salamanque ?
 
Avec le maestro José Ignacio Sánchez. Je dois tout à l’école taurine de Salamanque. Ce sont eux qui m’ont permis de m’épanouir « taurinement », surtout intérieurement : j’ai souvent dit que les écoles taurines ne sont pas seulement des fabriques de toreros, mais plutôt des fabriques de personnes. On t’y enseigne des valeurs et je leur suis très reconnaissante des progrès qu’ils m‘ont permis de faire. Sans eux, je ne serais pas ici.
 
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Puis Cristina Sánchez est arrivée…
 
Depuis le mois de janvier 2021. Elle s’est chargée de ma carrière. Mais je suis restée attachée à l’école taurine de Salamanque. Je continue à m’y entrainer ; je reste en contact avec les professeurs. Ce n’est pas encore le temps de faire le grand saut et de couper les liens. Je dois encore beaucoup progresser.
 
D’un autre côté, tu continues tes études…
 
Oui ; l’année dernière, j’ai eu le bac, cette année je suis à l’Université pour obtenir un diplôme d’infirmière. Je le fais comme je peux. Ma priorité maintenant, c’est le toro. Mais je veux être inscrite pour ne pas abandonner complètement. Car je crois qu’en ce moment, la formation est très importante. Au XXIème siècle, sans étude tu ne vas nulle part. Je vois cela comme très important donc et je le garde comme un second plan.
 
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Comment vois-tu ce début dans le sud-ouest à Arzacq avec des novillos de Gallon ?
 
Je le vois avec beaucoup d’espoir. J’ai beaucoup aimé Arles et la Camargue. J’aime apprendre et j’adore voyager. C’est une des raisons pour lesquelles j’ai choisi cette profession. Je suis très heureuse de découvrir Arzacq et cette autre région de la France et de m’enrichir ainsi. Pour ce qui concerne les toros de Gallon…  je n’ai que des mots de remerciements. A Arles, j’ai triomphé avec eux. Cette après-midi, un nouveau succès. Nous sommes liés : cette ganadería et moi.
 
Donc tu vois ce rendez-vous avec optimisme…
 
Oui. Je suis quelqu’un qui voit les choses avec optimisme. C’est ce qui me rend heureuse. Comment pourrais-je voir mal ce rendez-vous ?
 
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Pourtant, on dit du toreo que c’est la profession la plus dure du monde…
 
C’est vrai. Les gens ne mentent pas. Il faut faire des sacrifices. Mais c’est ce qui me plaît. Et je suis heureuse en le faisant. Je traverse un moment important et je vais le démontrer car réellement c’est une perspective qui me rend heureuse.
 
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( Pierre Vidal - Corridasi)