Jeudi 28 Mars 2024
PATRICE
Mardi, 25 Janvier 2022
 mozart25ph
 
Le requiem des cons…
 
Dimanche soir, le « Requiem » était donné sur « Arte ».
Le décor ressemble à une arène.
 
Dont les loges sont occupées par les musiciens et les chœurs.
Tous en noir.
 
Dans le ruedo, des cavaliers et des chevaux blancs.
Harnachés de noir.
 
Cavaliers et cavalières.
En noir aussi.
 
Les cheveux au vent pour elles.
Le visage gris pour eux.
 
Et levant les bras.
Tous les deux.
 
Banale et piètre évocation.
Du grave Lacrimosa.
 
Plus tard les mêmes.
Avec des cagoules d’Inquisition.
 
Et les chevaux.
Avec des bandeaux d’effroi.
 
Ça tourne.
Et ça vire.
D’un côté.
 
Sanctus.
Et Benedictus.
De l’autre.
 
Cataclop !
Cataclop !
D’un côté.
 
Dies irae.
Et Confutatis.
De l’autre.
 
L’opus intelligent et magnifique de Mozart en haut.
La façon de bourrins qui se veulent danseurs en bas.
 
La partition comme écriture.
Et le crottin de l’animalité.
 
Deux mondes qui n’ont rien à voir.
Et qu’on veut.
 
Artificiellement réunir.
Pour en faire un objet.
 
Qui dirait.
Un nouvel esthétisme.
 
De l’assemblage.
Et du raccroc.
 
Niaiserie.
Inappropriée.
 
Projet.
Ordinaire.
 
Grotesque.
Presque obscène.
 
Qui va enchanter.
Le chaland de la complaisance.
 
Bobo et mijaurée.
D’une culture racoleuse.
 
D’émotion.
De pacotille.
 
Et de faux semblants.
Des sentiments.
 
Qui voudrait associer.
Ce qui ne peut l’être.
 
Redevenons simples.
 
Laissons le « Requiem ».
A la baguette de Karl Böhm.
 
Et les chevaux.
A la main de Vidrié ou de Léa.
 
La tauromachie doit éviter le piège.
De ce maniérisme qui ferait congruer.
 
Le piano.
A l’élégance de Manzanares.
 
Le hautbois.
A la superbe de Morante.
 
Le violon.
A l’ascèse de Talavante
 
Se défaire de ce genre de spectacle.
Où le torero deviendrait un montreur d’ours.
 
Dont la manière.
Serait accompagnée par les notes de la suffisance.
 
Et préférer.
Le solo de trompette de « Nerva ».
 
Au son des instruments.
D’un requiem des cons.
 
 Datos
« Comme la mort [...] est l’ultime étape de notre vie, je me suis familiarisé depuis quelques années avec ce meilleur et véritable ami de l’homme, de sorte que son image non seulement n’a pour moi rien d’effrayant mais est plutôt quelque chose de rassurant et de consolateur. ».
 
La messe de Requiem en ré mineur (KV. 626), de Wolfgang Amadeus Mozart, composée en 1791, est une œuvre de la dernière année de la vie de Mozart, mais pas exactement la dernière œuvre du compositeur.
 
Elle n'est de la main de Mozart que pour les deux tiers environ, la mort en ayant interrompu la composition.
 
Elle reste néanmoins une de ses œuvres majeures et emblématiques.
 
Patrice Quiot