Dimanche 28 Avril 2024
PATRICE
Vendredi, 28 Janvier 2022
pq28ph1
 
Hiver de nuit et brouillard…
 
 Nuit froide.
De ciel noir.
Aux étoiles.
 
Nuit de furtivos.
Et de gitanos.
 
Brouillard.
De chape grise.
Au ciel.
 
Brouillard de miradors.
Et de projecteurs.
 
Nuit d’hiver.
A la couleur.
Du désespoir.
 
Nuit de capotes durcis de gel.
Et de dents qui claquent.
 
Brouillard.
De restriction.
De l’horizon.
 
Brouillard d’enfermement.
Et de gris sale.
 
Nuit sans fin.
Des rêves.
De misère.
 
Nuit de cornes de glace.
Et de bras sans destinée.
 
Brouillard.
D’impossible.
A déchirer.
 
Brouillard de pyjama rayé.
Et de bleu tatoué.
 
Nuit d’hiver.
Sans odeur.
De terre.
 
Nuit des toreros morts.
Les yeux ouverts.
 
Brouillard.
De solitude.
Au bord des larmes.
 
Brouillard de pain volé au compagnon de bat-flanc.
Et de fumée horrible.
 
Nuit de ténèbres
Qui errent.
Au bas du ciel.
 
Nuit de brame des mères terribles.
Qui lèvent la tête.
 
Brouillard.
Sans parole.
Des mots interdits.
 
Brouillard du silence des camps.
Et des aboiements des chiens.
 
Nuit.
Sombre.
Des corps déments.
 
Nuit à tuer d’un coup d’épée.
Porté sans réfléchir.
 
 
Mais aussi.
 
 
 Brouillard.
Compagnon.
Des prisonniers échappés.
 
Brouillard de connivence.
 
Brouillard
Qui laisse.
Filtrer la lumière.
 
Brouillard d’espoir de vie.
 
Brouillard.
Qui se déplie.
Comme une aile.
 
Brouillard qui devient soudain posthume.
 
Brouillard.
Qui n’est plus.
D’incertitude.
 
Brouillard qui, dans une langue ignorée, presque sourit.
 
Nuit.
Qui maintenant
Vacille.
 
Nuit gagnée par le doute.
 
Nuit.
Qui, dans un tressaillement, de noire.
Devient bleue.
 
Nuit qui toque le jour.
 
Nuit.
Qui se retire.
Lentement.
 
Nuit qui enfile un costume de lumières.
 
Nuit.
Qui en finit.
De son immensité.
 
Nuit de veille de tarde de triomphe.
 
 
Invierno.
Puerta del toril de una primavera.
 
Al revés d’un hiver.
De nuit et brouillard.
 
Patrice Quiot