Lundi 29 Avril 2024
PATRICE
Lundi, 07 Février 2022
pluie07ph
 
Pluie…
 
« Il pleure dans mon cœur.
Comme il pleut sur la ville… »
 
Elle arrive.
Et tout change.
 
Les couleurs de l’hirondelle.
Et le mat des briques de Las Ventas.
 
Celles du moineau de Riscle.
Et les yeux de la chouette de Séville.
 
Tout bascule.
En déluge.
 
Le callejón.
Est gouttière.
 
Le piso.
Tranchée.
 
Les capotes.
Abri.
 
Les toros.
Spectres.
 
Dans la boue.
Comme une peste.
 
Les sabots.
Se tordent de désespoir.
 
Leurs courses.
En glissades.
 
Les font.
Grotesques.
 
Et leurs cornes
En iceberg.
 
Les rendent.
Assassins.
 
La pique devient.
Epopée.
 
Les banderilles.
Assaut.
 
La faena.
Barbelés.
 
La folie de Verdun.
Et le tragique de la Somme.
 
Tout chavire.
En torrents.
 
Morante devient.
Cuirassier de l’orage.
 
Talavante.
Uhlan des éclairs.
 
Manzanares.
Hussard de la gadoue.
 
Leur combat.
Est grand.
 
Leurs gestes.
Sont vains.
 
Poilus.
En traje de luces.
 
Muleta en bandoulière.
Et sans bleu à l’horizon.
 
Ils montent au front.
D’un saillant d’un Saint-Mihiel du Sud.
 
Pour simplement faire.
Ce qu’exige leur vergüenza d’engagés.
 
Pluie.
Du terrible impossible.
 
Pluie grise.
D’«Impulsivo» qui fut à un doigt de tuer Benítez.
 
Pluie noire.
Du Santiago de Salvador Allende.
 
Pluie grise.
Du Whitechapel de Jack the Ripper.
 
Pluie noire.
Des sidérurgistes de Gdansk.
 
Fleuve.
En pointillé.
 
Qui détrempe.
L’espoir.
 
Et qu’on regarde.
Au travers des gouttes.
 
Dans une buée.
De Nosferatu.
 
Un monde.
A l’envers.
 
En priant.
Que l’estocade du Galán de Pampelune.
 
Ramène enfin.
Le soleil.
 
Patrice Quiot