Lundi 29 Avril 2024
PATRICE
Vendredi, 11 Février 2022
soleil11ph
 
Soleil de las cinco…
 
Il est presque toujours.
Fidèle au rendez-vous.
 
Celui.
De las cinco.
 
L’heure à laquelle.
Il paraît en majesté.
 
Débarrassé.
Du rouge matinal.
 
Du brûlant.
De midi.
 
Et pas encore.
Dans le pourpre de son coucher.
 
Plus tôt, Il a salué l’Est.
Du Moscou en flammes et des plaines de Sibérie.
 
Et, au-delà, celui.
Des mandarins cruels et des gamines aux pieds bandés.
 
A son zénith il a embrassé le Sud
De Cervantès, des moulins de la Manche et des pêcheurs de thon de Barbate.
 
Et au-delà, celui.
De l’Algérie de mes origines et de l’Afrique des colonies.
 
Il n’ira pas au Nord.
De la Scandinavie et de Karen Blixen.
 
Et au-delà, celui.
Des banquises et des pingouins noirs de l’Arctique.
 
A las cinco, il met en beauté.
La cérémonie qu’il préside.
 
Il transforme les pierres de Nîmes.
En romancières de l’histoire.
 
Les murs de Las Ventas.
En écriture de gravité.
 
Et les arcades de Séville.
En délicatesse de poète devenu architecte.
 
Il sait.
Donner.
 
A la foule des gradins.
Les couleurs de toutes les fleurs du monde.
 
Et faire frissonner.
La poitrine des femmes.
 
Il sait.
Rendre gracieux le vol des mouches.
 
Et éternelle.
La fumée bleue des cigares.
 
Il est doux.
Sur les épaules des élégances de la sombra.
 
Et chaud.
Sur les visages du sol en chemisette.
 
A las cinco, Il sait.
Faire belles les ombres.
 
Qui défilent.
En trio.
 
Et graves.
Les visages des mêmes.
 
Plus tard.
Il convoquera la lumière
Sur la matité.
Du pelage des brutes.
 
Et.
Quand sonnent les clarines.
 
Il illumine la piste.
Qui attend.
 
Dans le silence vide.
D’un sable.
 
Qui n’est pas.
Celui des plages.
 
Soleil
De las cinco.
 
Immense.
Et solitaire.
 
Apôtre
Bénissant des multitudes.
 
Depuis plus.
De cinq milliards d’années.
 
Jaune.
Au mitan du ciel.
 
Tournesol de Vincent.
Dans le bleu de Klein.
 
Et qui.
Du premier rang des barreras.
 
Au haut.
De l’andanada.
 
Pose ses rayons.
Sur un autre univers.
 
Patrice Quiot