| PATRICE |
| Dimanche, 13 Février 2022 | |||
 JJ Padilla : Autre histoire de l’œil…
7 octobre 2011.
Zaragoza.
Feria du Pilar.
Quatrième toro.
Quand sort « Marqués » d’Ana Romero.
Juan José Padilla a déjà dégrafé son chaleco.
Comme à son habitude chaque fois qu’il torée son second.
En hommage à António Ordóñez qui faisait ainsi.
Padilla porte encore à la main gauche l’attelle.
Qui soutient la blessure de Beaucaire.
Il n’en a plus besoin depuis la fin août.
Mais il a décidé de la garder jusqu’à la fin de la saison.
Par superstition peut-être.
La corrida avance sans grande passion.
Pas mauvaise mais sans bravoure.
Sous la pique d’Antonio Montoliú.
« Marqués » ne relève pas le niveau.
 Il n’est pas fait pour que Padilla le banderille.
Mais la course est télévisée.
Dans une plaza de première catégorie.
En fin de temporada.
La première paire est puissante.
Après en avoir dominé la pose, Padilla termine cambré.
Droit sur l’estribo.
Et défie amicalement le tendido.
Pour la deuxième, il part de là.
Monte à la tête de « Marqués »
Et cloue.
Al violín.
Pour la troisième.
Padilla arrache les palos des mains de Juan Muñoz, son mozo.
S’élance vers le centre en traçant une légère courbe.
Les pose et sort de la suerte.
Dans la vitesse de l’élan.
Il perd pied.
Sur une motte de sable.
Et tombe.
« Marqués » suit le mouvement.
Baisse la tête.
Et sans malice.
Met sa corne dans la face de Padilla.
C’est la rapidité de l’instant qui fait le reste.
« Marqués » ne s’acharne pas.
Laissant Padilla.
Le visage à moitié arraché.
Il arrive à se relever.
Et marche vers le burladero.
Il se tient la tête.
Entre ses mains ensanglantées.
On connaît la suite.
Le « Hum, hum… » du docteur Val-Carreres.
Devant les caméras de télévision.
Comme pour laisser entendre.
Que la cornada est plus grave que gravísima.
Miguel Abellán.
Qui estoque « Marqués ».
Et torée le cinquième.
En état d’apnée.
Ivan Fandiño.
Qui termine la corrida sans desserrer les dents.
Et part.
Sans mot dire.
Moins de trois mois après.
Le 30 décembre.
Padilla retoréa.
Deux vaches de Fuente Ymbro.
Padilla n’en voulut jamais à « Marqués ».
Et encore moins à Ana Romero.
Durant l’hiver, il toréa à huis clos un de ses toros.
Vêtu du costume rose et or de Zaragoza.
Avant.
De l’offrir.
Au trésor.
De sa cofradía jerezana
Ana Romero est morte.
« Provechito » de Baltasar Ibán a tué Fandiño à Aire sur Adour.
Et Miguel Abellán.
Connaît de graves problèmes d’insuffisance rénale.
 Sources : Christian Chalvet.
Datos
« Histoire de l’œil » de Georges Bataille.
Taxé de pornographique à sa sortie, en 1928, ce court récit (intégré dans un recueil comprenant « Madame Edwarda » et « La mort ») a été publié sous le pseudo de Lord Auch et préfacé de son vrai nom.
Aujourd’hui, il est unanimement reconnu comme une œuvre littéraire incontournable.
Patrice Quiot
(Photos prises lors de la corrida de reprise de JJ Padilla pour les Fallas de Valencia après sa gravissime blessure de Zaragoza, l’année suivante - 16/03/12 -, aux côtés de Manzanares et Talavante. Toros de Garcigrande, une oreille à son second.)
|
