Jeudi 18 Avril 2024
CRISTINA/RAQUEL
Samedi, 19 Février 2022
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Cristina Sanchez: « Arzacq un rendez-vous important pour Raquel »...
 
On ne présente plus Cristina Sanchez qui fut la torera à pied qui a le mieux réussi de toute l’histoire de la tauromachie, triomphant dans toutes les grandes arènes d’Espagne, de France et d’Amérique du Sud. C’est aussi une référence médiatique en Espagne et une excellente journaliste commentatrice éclairée de Movistar. Cristina est devenue désormais apoderada. Elle gère la carrière d’Antonio Ferrera et veille sur celle de Raquel Martín que l’on verra dimanche à Arzacq aux côtés de Juanito, et de Cristiano Torres avec du bétail de Gallon.
 
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 Photo : Gaceta de Salamanca
 
Nous l’avons rencontrée après le récent festival de Saint Laurent d’Aigouze où Raquel Martín avait coupé une grosse oreille à un bon novillo de Gallon...
 
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- Bien sûr, la tarde d’aujourd’hui avait une dimension particulière car le festival avait pour but de célébrer la despedida de José Gomez qui a été mon banderillero durant toute ma carrière de torera de novillera avec chevaux jusqu’à celle de matadors de toros. Il nous a proposé de venir pour cette journée de toros, de musique et de peinture. Et donc, nous avons trouvé ça sympathique de l’accompagner dans une journée si spéciale. Et vraiment j’ai trouvé Raquel très bien aujourd’hui. Elle a un sens du temple inné et surtout beaucoup de torería et de la personnalité. Le novillo de Gallon a été bon. Elle a toréé avec de la lenteur et surtout avec du goût.
 
- Il y a désormais un lien particulier entre Raquel et les Gallon…
 
Evidemment. Ici, en France, Raquel a débuté avec des toros de Gallon à Arles. Elle a coupé trois oreilles ce jour-là. Nous sommes venus tienter à plusieurs reprises. Il y a un vrai lien. Je crois que la ganadería de Gallon  est fondamentalement bonne, avec de bons produits importants au bout de sa sélection : ils possèdent le temple nécessaire, l’entrega aussi, la capacité à durer, tout ce qui permet de faire le toreo comme il se doit : tu le sens…
 
rm19m
 
- Quel est ton rôle au côté de la Torera ?
 
- Je ne crois pas que je sois une simple apoderada, que je me limite à chercher des contrats d’une arène à l’autre. Le projet de Raquel m’oblige à aller beaucoup plus de ce que signifie un apoderamiento classique. Je considère Raquel presque comme une de mes filles. Nous parlons beaucoup ensemble, de toros. J’essaie de conduire sa carrière en m’entrainant avec elle avec un but : lui permettre de développer la tauromachie qu’elle possède en elle qui est très riche et très profonde.
 
- Pour quel type de toreo avez-vous opté ?
 
- Je ne cherche pas un type de toreo avec Raquel. Je l’aide. Je lui enseigne les connaissances de base, le métier et aussi le dévouement nécessaire. Raquel se rend compte petit à petit que c’est difficile de faire ce qu’elle a choisi dans la vie. Je crois avant tout que Raquel a de la personnalité plus que tout. C’est ce qui m’a le plus séduit quand je l’ai connue. Car le reste, on peut l’apprendre. Mais cette personnalité que l’on remarque lorsqu’on va aux arènes, je pense qu’elle la possède. Pour le moment, il s’agit d’améliorer encore ses bases, corriger ses défauts, acquérir le métier (l’officio). Pour cela, je dis : nous n’essayons pas de faire un toreo basé sur le courage (de valor) ou un toreo de arte. Raquel a sa personnalité. Elle est certainement plus liée à la tauromachie artistique que dure.
 
rm19h
 
- Tu le sais bien, c’est un métier particulièrement difficile pour une femme.
 
- Je ne dirai pas que c’est difficile pour une femme. Je dirai que c’est une profession très difficile pour une femme comme pour un homme. L’avantage de Raquel, c’est que thème de la femme aujourd’hui n’est plus comme il y a vingt ans. Je crois que c’était plus difficile avant. Désormais, n’importe quelle femme qui se destine à cette profession, avec ses mérites personnels et ses qualités propres, cela paraît plus normal que par le passé. La profession de torero est très difficile pour les femmes comme pour les hommes. Donc, pour une femme, c’est un choix absolu, un don de vie. Et toutes les femmes n’y sont pas disposées car elles doivent abandonner beaucoup de choses. Pour un homme, comme c’est une profession masculine, c’est vu comme une chose normale. Pour moi, si Raquel peut fonctionner, si elle est capable de réussir avec les toros, ce ne sera pas plus facile, mais les portes s’ouvriront plus facilement qu’avant.
 
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- Arzacq, c’est la présentation dans le sud-ouest de la France. C’est un moment important pour Raquel ?
 
- Au point où Raquel en est, toutes les courses sont importantes. Il faut soigner son image. Penser aux organisateurs des arènes voisines qui seront là ; au bouche à oreille qui est l’essentiel dans ce métier. C’est ce qui s’est passé à Arles où personne ne connaissait Raquel. Et depuis ce jour-là, elle a acquis une belle réputation dans le milieu. De nombreux empresas me contactent. Arzacq est un rendez-vous d’autant plus important qu’il s’agit d’une des toutes premières courses de l’année et la dernière qu’elle effectuera sans les chevaux...
 
(ItW Pierre Vidal - corridasi)