Ce soir, je pense fort à Thomas…

Je pense à ce que cette alternative pouvait représenter pour lui, sa famille, son entourage de l’école taurine, ses amis, les aficionados qui l’encourageaient, et bien sûr Paquito et Agustín…

Je pense à eux tous parce que putain, toréer aux côtés du Juli et de Manzana, tu dois en rêver dix nuits de suite sans fermer l’œil, tu dois te la repasser ta faena de rêve, ton toro d’anthologie et ta sortie a hombros sous les clameurs…

Au point même que tu décides d’aller te jouer les ballons dans une portgayola comme je n’en avais jamais vue le jour d’une cérémonie, histoire de frapper un grand coup d’emblée… pour finalement prouver que tu n’es pas un de plus. Et on se disait à ce moment-là que le petit Thomas, devenu grand, était en passe de réussir son pari, étant à deux doigts de couper les oreilles avant de voir ses espoirs évanouis dans une mort qui a trop trainé…

Tout ça n’était pas bien grave et Thomas avait déjà marqué quelques points… qu’on prévoyait, une fois la tension retombée, voir fructifiés dans un desquite réussi.  Et quand sortit l’ultime, tout portait à croire que Thomas allait emballer la machine pour un final d’apothéose… Il aurait fallu d’un cambio au centre  réussi, mais le sort en a voulu autrement et la grande porte convoitée s’est hélas transformée en celle… de l’infirmerie !

Moments d’émotion, de déception mais avec le recul, une chose demeurera, en marquant son alternative du sceau de la tragédie, Tomasito a  néanmoins laissé sur le sable de son arène une chose primordiale qui tôt ou tard devrait porter ses fruits… l’envie de le revoir ! Avec la conviction qu’un jour ou l’autre la suerte tournera…