Journée de contrastes sur le sable arlésien avec la lumière venant d’un Juli « indulteur » et l’ombre d’un Tomasito blessé par son deuxième Garcigrande…

4/5 d’arène, beau temps avec dégradation progressive et pluie fine sur la fin. La fête gâchée dans son final, avec un Juli qui eut la délicatesse de repartir à pieds, un geste de compañerismo envers Tomasito qu’il convient de souligner. Un grand Juli, celui capable de faire rugir les gradins du début à la fin jusqu’à ce qu’une majorité réclame l’indulto de « Pasión », un excellent toro de Garcigrande qui ira rejoindre ses verts pâturages par la grâce d’un mouchoir orange… Une décision présidentielle approuvée à la majorité, avec quelques réticences pour d’autres… Mais avec deux oreilles symboliques légitimement accordées, la vuelta de Julián fut très « clamorosa »…

Des autres toros de Garcigrande, dans lesquels il y eut un peu de tout, mais qui par leur présentation et leur présence ont toujours maintenu l’intérêt des débats, on retiendra le second du Juli, avec lequel il fit encore un effort jusqu’à l’améliorer, étant seulement trahi au final par les aciers. Et avec l’ultime, qui venait de blesser Tomasito, on eut droit à un combat hélas moins étincelant, la blessure de l’Arlésien ayant jeté un grand froid… ajouté aux premières gouttes qui finirent par plomber l’épilogue. Mais la messe était dite depuis longtemps et El Juli, ne serait-ce que pour sa performance à son premier, s’était déjà positionné pour le titre de triomphateur de la Feria…

Manzanares ne trouva pas dans son lot un adversaire comme Pasión et dut batailler ferme pour tirer son épingle du jeu. Ce qu’il fit notamment avec le quinto qu’il tua d’un cañonazo après avoir proposé quelques instantanés de haute lignée.

Quant à Tomasito, le héros malheureux du jour, il eut le cran d’aller accueillir le toro de la cérémonie « a portagayola », se distingua ensuite au capote et par quelques muletazos sentis, le tout étant hélas terni par le maniement de la feraille.

On aurait aimé lui voir réussir le desquite jusqu’à ce que le sixième vienne lui administrer un sérieux tampon au centre, l’Arlésien étant surpris alors qu’il se préparait pour exécuter un cambio. Il fut rapidement évacué vers l’infirmerie où les hommes en blanc décelèrent deux trajectoires de 15 et 20 cm dans la cuisse droite avec destruction des adducteurs.

Brindis de Tomasito à ses copains de l'Ecole Taurine d'Arles

Chez les piqueros, on notera avec satisfaction que plusieurs d’entre eux furent applaudis, la plupart des toros allant au cheval sans rechigner. Les Garcigrande, une bonne surprise…

En matinée, avec grand soleil et environ un quart d’arène, novillada entretenue pour la présentation des erales de « Tierra d’Oc », l’élevage de Frédéric et Laure Donnedieu de Vabres et Damien Donzala. Des débuts encourageants dans ce monde compliqué de l’élevage grâce à un fond de race incontestable de ces produits issus de Juan Pedro Domecq par Sánchez Arjona, justes de forces la plupart mais nobles et permettant des faenas qui auraient pu connaître pour certaines un meilleur sort avec un maniement plus efficace des aciers.

Borja Jiménez

Efren Rosales

Paola San Román

Abel Robles

Mojales Balti et Lilian Ferrani dans un quite por colleras  

Au tableau d’honneur, Mojales Balti qui a obtenu le seul trophée, les autres, Borja Jiménez, Efren Rosales, Paola San Román, Abel Robles et Lian Ferrani, n’ayant pas démérité à ce niveau de leur apprentissage. Vuelta pour eux - et elle - Rosales saluant.