Encore un coup de pied dans la fourmilière des idées toutes faites…

Comme moi, vous avez dû un jour ou l’autre entendre parler des Garcichicos, des sous merdes de Domecq, pour rester dans le politiquement incorrect, des toros borregueros, pour ne pas dire bodegueros… Parfois à juste raison, certes, mais il faut se méfier des caricatures faciles, comme des jugements péremptoires…

Pour visiter assez fréquemment le campo, sans arrière pensées, pas plus que d’appartenances à je ne sais quelles chapelles, il y a belle lurette que je me suis rendu compte que dans la même maison, il y a un peu de tout, du pire comme du meilleur.

Des gros, des petits, des caractériels, des fades, des agressifs, des qui mordent et des qui dorment, ce qui implique une certaine prudence dans les appréciations, sous peine de déconvenues, comme d’heureuses surprises. Et aucun ganadero n’est à l’abri, dans un sens ou dans l’autre.

"Pasión", toro de Garcigrande indulté par El Juli

Ainsi, à Arles, en mettant de côté l’épineux problème de l’indulto pour lequel chacun aura son avis, il est évident qu’on a vu un lot présenté, présentant pour la plupart de la race et du son. Comme quoi ça existe encore quand on veut bien se donner la peine d’aller vers « un peu plus de toros », figuras ou pas. Et en fin de compte, lorsque cette alchimie donne un tel résultat, tout le monde y trouve son compte.

On ne demande rien d’autre dans une corrida que de se régaler,  de voir un  torero triompher, à condition que ce soit dans le cadre d’une opposition crédible. Sans demander la lune, mais avec une légitime exigence qui passe forcément par le respect de ce qui fera toujours la beauté de la corrida : un toro bravo qui embiste. Comme ce vendredi à Arles avec les Garci… grandes !