Vendredi 29 Mars 2024
Arles, Aignan, Séville…
Lundi, 25 Avril 2011

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Deux corridas intéressantes et sortie a hombros pour Miguel Abellán…

Chaque corrida a son attente et ses propres éléments d’appréciation, ce qui provoque parfois des réactions différentes chez les aficionados et… les lecteurs. Je dis cela car à la sortie des deux corridas de ce dimanche pascal à Arles, on entendait tout… et son contraire. Je vais donc vous faire part de ma propre perception de ces deux courses, sachant très bien que d’autres auront pu les juger autrement.

Pour ma part, j’ai passé une excellente journée, avant tout pour avoir vu des toros. Des vrais. Avec du tamaño et des cornes. De ceux dont les figuras ne veulent pas et qui sont combattus par ceux qui n’ont pas d’autre choix. Simple constat qui n’a rien de péjoratif. A partir de là, on a vu un peu de tout, des tercios de piques parfois spectaculaires, de la bravoure, de la puissance, de l’agressivité, de l’émotion, une mosaïque composé de mille touches distinctes, allant de séquences franchement méritoires à d’autres moins réussies dans une journée fort intéressante, du moins pour les aficionados qui ont compris qu’on ne peut pas demander à des toros d’aller se fracasser dans le peto pour ensuite permettre des faenas de cent passes et à des toreros de faire du joli avec des adversaires qui ne faisaient pas forcément dans la dentelle !

Le matin, la corrida du Scamandre (Riboulet) a été une parfaite illustration de ce qui est écrit plus haut. On a eu droit à du spectacle aux piques avec d’ailleurs plusieurs batacazos et la plupart des toros se sont ensuite avérés toréables, sans toutefois véritable transfert d’énergie. Celle qu’ils avaient laissée dans le premier tercio leur a ensuite un peu manqué, certes, mais on a assisté tout de même à plusieurs combats soutenus.

Luis Vilches (saluts et silence) a séduit par ses belles manières, mais a toréé un peu trop à la voix et de façon marginale.

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Israel Tellez (silence et oreille) a d’abord connu l’infortune de voir son premier s’invalider, ce qui le contraignit à abréger. Applaudi aux banderilles qu’il partagea avec Marco Leal, avec retour d’échanges de bons procédés au toro suivant, il coupa l’oreille du cinquième au terme d’un long trasteo irrégulier, mais comportant quelques phases allurées qui eurent l’heur de plaire à la majorité.

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Marco Leal (silence et vuelta) fit preuve d’une belle entrega tout au long des débats. L’ultime s’invalida et fut remplacé par un sobrero playero astifino du même fer qui fit bouger les tendidos lors d’un tercio de piques à charge de Gabin, le piquero sortant sous l’ovation après un bon premier puyazo, un palo brisé au second et une troisième rencontre bien dosée. S’en est suivie une faena encimista qui divisa l’opinion, la pétition n’étant pas suivie par le palco. A l’issue de sa vuelta, Marco gagna l’infirmerie, étant victime de deux cornadas en-dessous du genou droit au moment de tuer. Un tiers d’arène environ par beau temps revenu.

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L’après-midi, on vit souvent Ricardo Gallardo arborer un large sourire dans le callejón. Il y avait de quoi ! Encore une présentation irréprochable qui fit l’unanimité dans les rangs d’aficionados remplissant les étagères aux deux tiers. L’ultime a été crédité de la vuelta al ruedo, certainement pour récompenser l’ensemble du lot, aux comportements toutefois irréguliers. Mais trois grands toros dans une course, ce n’était déjà pas si mal…

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Miguel Abellán (oreille et oreille) est sorti a hombros après avoir manifesté l’enthousiasme de ses vingt ans. De l’entrega, de l’aguante, un bon sens de la lidia, autant de qualités exprimées face à deux opposants qui révélèrent après la pique une bonne dose de noblesse.

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Víctor Puerto ne tomba pas sur les meilleurs et eut du mal à passer la rampe dans un contexte difficile. On vit  quelques séquences honorables face à son dangereux premier, mais au quatrième, son long trasteo sans grand relief finit par indisposer le conclave.

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Matías Tejela (saluts et oreille) mit surtout la gomme avec l’ultime, celui de la vuelta, avec lequel il instrumenta une faena allant a más, égrenée de bons muletazos, à l’égal de son envie.

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A l’issue de la course, le président du Comité des Fêtes remit en piste le trophée à Miguel Abellán, avant qu’il ne sorte par la grande porte, couronnement d’une tarde réussie.

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AIGNAN

Triomphe d’Alberto Aguilar qui est sorti a hombros après avoir coupé une oreille de chacun de ses adversaires de Baltasar Ibán, Juan José Padilla obtenant un trophée à son second, tout comme Julien Lescarret.

SÉVILLE

Le Domingo de Resurrección a été marqué à la Maestranza par le triomphe du Juli qui a coupé les deux oreilles de son deuxième Daniel Ruiz, Morante n’écoutant que le silence et Manzanares étant ovationné les deux fois.