Jeudi 28 Mars 2024
PATRICE
Lundi, 09 Mai 2022
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Les pèlerins de Bougue…
 
Bougue.
Gaillères au Nord.
Laglorieuse au Sud.
 
Mazerolles à l’Ouest.
St Cricq-Villeneuve à l’Est.
Les Landes des pins et des bérets.
 
Sur la route de Compostelle.
Entre Roquefort et Mt de Marsan.
Sur le chemin de Vézelay.
 
Dans les arènes Jean Fondeviolle.
Un gîte.
Pour y héberger les pèlerins.
 
Loi de l’accueil.
Et règle du cœur.
A l’intention de ceux qui avancent.
 
Vers.
Le tombeau.
De l’apôtre St Jacques le Majeur pour les uns.
 
 
Vers.
Les Portes Grande ou du Prince.
A l’heure où finit le jour pour les autres.
 
Bougue.
Pour le Bolsin 2022.
Le vingt-sixième du nom.
 
Pèlerins en traje de campo.
Et de lumières.
De toute la planète taurine, ils viennent.
 
De Guadalajara.
D’Arles.
De Madrid.
 
De Nîmes.
De Gibraltar.
De Béziers.
 
De Salamanque.
De l’Adour.
De Badajoz et Cordoue.
 
Avant eux.
D’autres ont fait le chemin.
Et sont devenus saints.
 
Fernando et César.
Sébastien et Alejandro.
Álvaro et Manuel.
 
Marchant avec eux.
Des erales.
Noirs ou marrons.
 
Ceux de Pedro Gutiérrez Moya.
Prince de Salamanque
Et ceux de Miguel Arroyo au cou ouvert par un toro de Peñajara.
 
Ceux de José Cruz Iribarren Ajuriaguerra, et bien d’autres encore.
Et, cette année, ceux de Jean-Louis.
Au fer en coquille.
 
Pour ce pèlerinage.
La vieille terre de forêt landaise.
Devient Terre Sainte.
 
Un Ciudad Rodrigo.
Baigné.
Par la Midouze.
 
Pour célébrer la messe.
De cette juvénilité torera.
 
Le Cercle Taurin «Soledad».
Et, aux manettes, sa prêtresse.
Colette Lacome.
Une Cristina Sánchez de la chose.
 
Elle et d’autres.
Trente.
En tout.
 
Des hommes.
Et beaucoup.
De femmes.
 
Du palco aux cuisines.
En robe.
Ou bottes d’alguazil.
 
En sourires.
Et
En délicatesse.
 
Elles et eux donnent vie.
Au pèlerinage.
Et tout à fait naturellement.
 
Accueillent.
Les toreros.
Dans leur propre maison.
 
Les toros.
Près du peuple.
Comme une belle métaphore.
 
Un travail de titan.
De préparation.
En faena d’aliño.
 
Avec les partenaires.
Les professionnels
Et tout le reste.
 
Pour un Bolsín.
De sélection.
Du meilleur des marcheurs en zapatillas.
 
Dix vaches à tienter le matin.
Pour un choix.
Par un jury tripartite.
 
Trois erales.
Pour les trois nominés.
L’après-midi.
 
Deux retenus.
Pour la finale.
D’où sortira le lauréat.
 
Qui, comme le valide.
Un protocole acté.
Comme une Compostela.
 
Fera le paseo.
A Mont de Marsan, Dax.
Plaisance du Gers et Bayonne.
 
Un pied.
A l’estribo.
Du long chemin.
 
Le tout.
Dans les règles.
De la liturgie.
 
Parce qu’à Bougue il ne peut.
En être.
Autrement.
 
Et un huit mai.
De sueño
Sous un ciel à la couleur.
 
Azul purísima.
Des Noces de Cana.
De Véronèse.
 
Le soir, en quittant ce Bethléem de l’afición française.
Je remarquai une affiche.
 
Elle annonçait.
Dans un pueblo voisin.
 
Une bourse aux fèves.
Du gâteau des Rois.
 
«Hay gente pa’tó»
Disait Rafael « El Gallo à José Ortega y Gasset.
 
Quant à moi.
L’année prochaine et si Dios quiere.
 
Je reviendrai à Bougue.
Pour un autre dévot pèlerinage.
 
Patrice Quiot