Vendredi 29 Mars 2024
PATRICE
Lundi, 16 Mai 2022
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Le 4 rue de la Violette…
 
Il y a bien longtemps, au début de la rue, à l’angle de la c/Régale, sur la gauche après le magasin d’antiquités de Blanchard, se trouvait le cabinet du docteur Tricou, mon dentiste.
 
Chaque fois que j’y allais, j’éprouvais une appréhension.
 
Comme à l’époque j’achetais mes amphis aux guichets autour des arènes et, quand j’avais des sous à donner à l’homme à la pipe, au bureau de la rue Alexandre Ducros, que « Le Cigalou » n’existait pas, j’avais rarement l’occasion de remonter jusqu’au 4 rue de la Violette.
 
A quinze ans, j’ignorais complètement cette adresse.
 
Ce n’est plus le cas.
 
Hoy, la raison sociale du lieu est «S.C.P».
 
Les six logos de couleur rouge et blanc aux trois syllabes en écriture noire entrelacée reproduits sur le mur le confirment.
 
Du 4 rue de la Violette et en marchant vers ce qui était jadis «L’Armée du Salut »  on notera :
 
Sur le côté droit de la rue, un porche avec quatre marches, une poubelle en métal, une porte en bois de couleur marron puis un magasin «Artisan bijoutier, joaillier» aux volets bleus avec une marche. 
 
Sept barrières – parallélogrammes en fer de 1x1m avec diagonales du même métal - et, juste après, trois plots en fer de 40 cm de haut plantés sur le sol limitent l’espace.
 
Sur le côté gauche de la rue, une galerie d’art contemporain, une gouttière, un bureau annexe de « SCP », une porte marron avec un heurtoir en fer forgé, un réceptacle EDF en plastique gris, une autre gouttière, la vitrine de côté du « Aréna Café » sur laquelle un panneau marron dit «Crêperie ; Saladerie ; Glacier ; Cocktails ; Vins-Tapas» et une gouttière.
 
Pas de barrières ou de plots.
 
Revenus au 4 rue de la Violette, nous remarquerons les murs de couleur crème en calcaire de Barutel, le même que celui des arènes, ainsi que les devantures en verre flouté et de couleur marron identifiées de 1 à 6.
 
Au-dessus de chacune d’entre elles, on lira : «Billetterie» ; « Billets réservés» ; «Billets payés» ; «Presse».
 
En dessous de chacune d’entre elles, comme une demi-ellipse, les guichets entre lesquels sont affichés des cartelitos de mano et des informations imprimées sur des petites affiches de couleur ou dactylographiées en noir sur du papier blanc.
 
Derrière les guichets, devant des ordinateurs, des femmes dont on aperçoit les mains et dont en se penchant on distingue le visage.
 
Comme les toros, elles ne doivent pas voir l’homme.
 
Le soleil n’éclaire pas l’endroit qui demeure dans l’ombre.
 
Garés, en vrac, une moto et plus loin, un scooter.
 
Des gens patientent.
Sans bruit.
 
Sur le sol, des mégots, quelques gobelets en plastique et une feuille froissée du «Midi Libre» du jour.
 
C’est là.
Un día de toros.
A las diez de la manaña.
 
Le décor est en place et tout peut commencer.
 
Au n°4 de la rue de la Violette se trouve la taquilla des arènes de Nîmes.
 
Et quand j’y suis à attendre, j’éprouve là même appréhension.
 
Patrice Quiot