| PATRICE |
| Samedi, 21 Mai 2022 | |||
 Dans une rue de Sarlat....
« Les plus opaques des hommes ne sont pas sans lueurs : cet assassin joue proprement de la flûte ; ce contremaître déchirant à coups de fouet le dos des esclaves est peut-être un bon fils ; cet idiot partagerait avec moi son dernier morceau de pain… »
Marguerite Yourcenar - « Mémoires d’Hadrien ».
Dans une rue de Sarlat.
Un cul de jatte.
En short.
Dans une rue de Sarlat.
Un vide.
Sur une absence.
Dans une rue de Sarlat.
Un sin piernas.
Caminando.
Une manière.
Une exhibition.
Ostentatoire.
Pour signifier.
Que dans ce cul de jatte.
Il y a un homme.
Ce qui n’a.
Nul besoin.
D’être ainsi manifesté.
Outrancier.
Dans la forme.
Graveleux.
Dans le fond.
Dans une rue de Sarlat.
Un cul de jatte.
En short.
Un paseo.
Déplaisant.
D’affichage
De prétention.
D’arrogance.
Et de presque ridicule.
Pour une pauvre.
Et inutile.
Revendication.
D’un irrémédiable.
Etat.
De fait.
Dans une rue de Sarlat.
Un cul de jatte.
En short.
Comme un toreo.
De devanture.
Et de vitrine.
De seule.
Exposition.
Et d’étalage.
Comme un toreo.
De tête de gondole.
Et d’effets.
De rouge à lèvres.
A l’exagération.
Criarde.
Et au rose.
Cru.
De la viande.
Des filles.
De l’Herbertstrasse.
D’Hambourg.
Comme le vil ordinaire
D’un toreo racoleur.
Au relent obscène.
Patrice Quiot
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